Le F-16 « Falcon » bientôt assemblé en Inde ?
Le constructeur américain Lockheed Martin et son partenaire indien Tata Group envisagent de créer une coentreprise pour assembler des avions de combat F-16 Fighting Falcon dans ce pays d'Asie du Sud.
![]() |
Avion de chasse F/A-18. |
Selon le site d'information Bloomberg, Lockheed Martin fait activement pression sur le Congrès et le gouvernement américains pour ce projet d'un milliard de dollars.
En février 2016, le constructeur américain Boeing a également fait une proposition similaire à l'Inde. Boeing souhaitait créer une coentreprise avec l'Inde pour assembler les avions de combat navals F/A-18. La condition préalable de Boeing était que l'armée indienne choisisse d'acheter les F/A-18.
Dans le cadre du nouveau programme d'avions de combat multirôles moyens (MMRCA), l'Inde a signé un contrat d'achat d'avions de combat Rafale auprès de la France. Cependant, en raison de difficultés dans les négociations contractuelles et de délais de mise en œuvre, le ministre indien de la Défense, Manohar Parrikar, a annoncé qu'il étudierait d'autres options.
L'armée de l'air indienne a besoin d'une refonte majeure de sa flotte de chasseurs, dont la plupart ont plus de 40 ans. New Delhi exige que les avions de chasse choisis soient assemblés localement.
L’attrait des contrats de plusieurs milliards de dollars
Après que le contrat d'achat de 126 nouveaux chasseurs multirôles de moyenne portée avec le constructeur français Dassault Aviation n'ait pas répondu aux attentes de New Delhi, l'opportunité d'un contrat militaire de plusieurs milliards de dollars a été ouverte à une série d'entrepreneurs internationaux, dont les plus actifs étaient les constructeurs américains Lockheed Martin et Boeing.
Actuellement, l'armée de l'air indienne n'a plus beaucoup de temps pour trouver de nouveaux avions de combat pour remplacer les unités MiG-21, MiG-27 et Mirage-2000, dont la plupart ont atteint la fin de leur cycle de vie et nécessitent un remplacement urgent.
![]() |
Avion de chasse F-16. |
Selon le ministère indien de la Défense, le contrat de remplacement du MMRCA portera sur environ 90 appareils, dont 54 versions monoplaces et 36 versions biplaces. Il comprend également une option d'achat pour 45 appareils supplémentaires à l'avenir. En termes de valeur, le contrat portant sur 135 nouveaux appareils s'élèvera à pas moins de 12 milliards de dollars.
En outre, l’obtention du contrat de fourniture de nouveaux avions de combat en Inde ouvre également des opportunités de fourniture de pièces de rechange, de services logistiques et de mises à niveau pour les unités d’avions gagnantes pendant de nombreuses années à venir.
Il s’agit d’un « appât gras » que tout fabricant d’armes convoiterait.
Il faut cependant préciser qu'en plus du désir de posséder des avions de combat de pointe, la demande ferme de New Delhi est de transférer la technologie et d'assembler la plupart des avions gagnants au niveau national.
Il s’agit d’une démarche logique pour les pays dont l’industrie de la défense est en retard, comme l’Inde, qui sont prêts à dépenser des dizaines de milliards de dollars en contrats militaires en échange d’un accès à une technologie militaire avancée et à des processus de fabrication d’armes de haute technologie.
Parallèlement, les grands fournisseurs d'armement ont également besoin de partenaires aux moyens importants, comme l'Inde, pour maintenir leur production et disposer des ressources financières nécessaires à la modernisation et au développement de nouvelles armes. Cela explique également l'enthousiasme des fabricants américains comme Lockheed Martin et Boeing.
Pouvons-nous éviter « l’erreur » du MMRCA ?
Il convient de souligner que l'ingénierie militaire est un domaine technologique particulier et que, pour pouvoir l'assimiler, il est nécessaire de disposer d'un socle scientifique fondamental d'un certain niveau. Si ce socle scientifique est insuffisant pour assimiler la technologie moderne transférée, le pays destinataire ne pourra pas l'intégrer et l'appliquer à ses produits militaires nationaux, et deviendra même dépendant de la technologie du pays exportateur. L'Inde s'est retrouvée dans la situation décrite ci-dessus dans le cadre du contrat MMRCA avec Dassault (France).
Au MMRCA, les négociations contractuelles entre l'Inde et Dassault sont quasiment terminées. Le seul point en suspens entre les deux parties est le refus de la France de délivrer des certificats de contrôle qualité pour les avions de combat Rafale assemblés par HAL, le partenaire de l'Inde.
![]() |
Le contrat de fourniture d’avions Rafale dans le cadre du contrat MMRCA reste une leçon rétrospective. |
La raison est simple : les avions allient haute technologie et sophistication, exigeant un contrôle qualité rigoureux. Or, le partenaire indien HAL n'est pas en mesure de répondre à ces normes.
S’ils ignorent délibérément les facteurs ci-dessus, Lockheed Martin et Boeing accepteront-ils que les avions de combat F-16 ou F/A-18 assemblés en Inde ne sont pas sûrs pendant leur utilisation, même si les produits ont reçu un certificat d’usine de « qualité » ?
Bien que le groupe Tata n'ait pas la même mauvaise réputation que HAL pour avoir transformé des « cochons sains en cochons boiteux » dans la maintenance et la réparation des unités d'avions de combat indiens, les capacités du partenaire indien restent un grand point d'interrogation.
Si le « problème ci-dessus » n’a pas été résolu, le contrat d’un milliard de dollars en Inde sera-t-il « délicieux » ?
Selon qdnd.vn
NOUVELLES CONNEXES |
---|