Sous le lampadaire… il fait généralement sombre !

Nous nous sommes rencontrés par hasard fin décembre, dans un café. Avant même de pouvoir nous saluer, il m'a dit : « Sous le lampadaire… il fait généralement sombre ! » Surpris, j'ai demandé : « De quoi parlez-vous ? » Il a répondu : « Ah. J'ai vu des gens signaler que le rédacteur en chef d'un journal dépendant du ministère de la Gestion s'était vu retirer sa carte de presse. Je relisais les infractions commises par ce journal… »

Il n'est pas journaliste, mais passionné d'écriture, il collabore régulièrement à la rédaction de plusieurs journaux et magazines spécialisés dans l'analyse des questions sociales et s'intéresse donc à ce type d'informations. Lors d'une réunion, il a confié sa tristesse. Car le ministère en charge est chargé de gérer l'État, d'élaborer et de faire appliquer les lois ; et le journal, clairement défini comme son porte-parole, a pour principale mission, entre autres, de propager, diffuser et faire connaître la loi. Pourtant, de nombreuses violations et erreurs sont commises, ce qui entraîne des sanctions. Le dirigeant est sanctionné et son agrément est retiré. Il a déclaré : « Après avoir appris que le rédacteur en chef s'était vu retirer sa carte de presse, j'ai consulté les conclusions de l'inspection du ministère de l'Information et des Communications. Il y avait de nombreuses violations et erreurs. L'inspecteur les a répertoriées précisément et en détail, sur plusieurs pages A4. J'ai été vraiment surpris, car il y avait des violations que je croyais réservées aux sites d'information en ligne et non aux agences de presse, alors que ce journal était coupable. Je pensais que, d'après les conclusions de l'inspection, ce journal avait commis ces violations de manière totalement proactive. C'est vraiment triste… »

Suite à l'information selon laquelle le rédacteur en chef du journal avait été sanctionné par le ministère compétent, avec un avertissement, puis sa carte de presse retirée par le ministère de l'Information et des Communications, le 13 décembre, de nombreuses agences de presse l'ont relayée. Immédiatement après, le réseau social Facebook, profitant de l'occasion, a relayé l'information à grands renforts de messages. Cet incident est tout à fait naturel. En effet, compte tenu de la responsabilité du responsable de toute agence, y compris de presse, lorsqu'une infraction se produit au sein de son service et est clairement signalée par écrit par l'autorité compétente, des sanctions disciplinaires sont envisagées conformément à la loi. La diffusion d'informations, que ce soit par la presse ou les réseaux sociaux, doit être considérée comme nécessaire, comme une méthode… d'éducation.

Mais à la lecture des conclusions de l'Inspection du ministère de l'Information et des Communications, je constate qu'il a raison. Les violations de ce journal sont principalement dues à des causes subjectives. Plus précisément, concernant le contenu des informations, cette agence de presse a commis jusqu'à huit infractions, dont la publication de nombreux articles d'investigation, reflétant les aspects négatifs de la vie sociale sous forme de questions, et non convaincants. Concernant le respect des dispositions légales relatives à la réception et au traitement des retours d'information, des plaintes et des dénonciations concernant les contenus publiés dans la presse et les activités opérationnelles, « le traitement des pétitions et des lettres présente encore de nombreuses lacunes, non conforme à la législation ; certaines explications aux autorités compétentes sont peu convaincantes et infondées » ; « l'absence de corrections ou d'excuses lorsque les informations sont fausses » Ou bien, en se conformant aux dispositions de la loi sur la création et la gestion des bureaux de représentation et des reporters résidents, il y a eu une erreur : « Pendant la période d'inspection, les dirigeants du journal ont délivré des lettres d'introduction à des collaborateurs mais ont enregistré leur titre de reporters ; ont délivré des lettres d'introduction à des collaborateurs irréguliers ; ont délivré des lettres d'introduction mais n'ont pas précisé le lieu de travail... ».

Et si l'on compare les principes, les fonctions et les missions du journal dont le rédacteur en chef s'est vu retirer sa carte de presse, on constate qu'il a non seulement raison, mais aussi… raison. Il a raison dans sa phrase prononcée lors de leur rencontre : « Sous le lampadaire… il fait souvent sombre ! » Cependant, il ne faut pas s'en affliger. Il faut reconnaître que l'inspection et les mesures disciplinaires prises contre le rédacteur en chef sont un signal d'alarme pour ceux qui travaillent dans les agences de presse.