La lutte acharnée contre la criminalité dans les zones frontalières

La province de Nghệ An possède une frontière terrestre de 468,281 km, limitrophe des provinces de Hua Phan, Xieng Khouang et Bolikhamxay (Laos). Elle compte le poste frontière international de Nam Can, le poste frontière national de Thanh Thuy, trois postes frontières secondaires (Thong Thu, Tam Hop et Cao Veu) ainsi que de nombreux sentiers et points de passage.

Khu vực biên giới Tây Nghệ An. Ảnh: Google Maps
Zone frontalière ouest de Nghệ An. Photo : Google Maps

Profitant du relief montagneux et accidenté de la frontière, des criminels, tant au Vietnam qu'à l'étranger, s'alliaient pour former de nombreux réseaux de trafic de drogue en provenance du Laos. Ces réseaux se rassemblaient dans les villages frontaliers, attendant l'occasion d'introduire clandestinement de la drogue au Vietnam. Ils la transportaient ensuite vers les provinces et les villes du pays pour y être consommée. Lors de leurs opérations, les individus exploitaient les liens familiaux, ethniques et claniques, la méconnaissance du droit et l'appât du gain pour recruter des personnes connaissant bien le terrain afin de faire passer la drogue à travers la frontière. Face à cette menace, les gardes-frontières de Nghệ An, en coordination avec les forces compétentes, ont mis en œuvre des mesures radicales pour lutter contre le trafic de drogue. De nombreux réseaux et bandes criminelles ont été démantelés.

Các đối tượng Xồng Tồng Xò và Xồng Tếnh cùng tang vật. Ảnh tư liệu: Anh Bách
Les sujets Xong Tong Xo et Xong Tenh avec les preuves. Photo : Anh Bach

Le 25 janvier 2023, vers 9h30, dans le village de Pieng Cooc, commune de Mai Son (district de Tuong Duong), les forces de l'ordre ont arrêté deux individus, Xong Tong Xo et Xong Tenh, tous deux domiciliés dans le village de Pha Danh, district de Muong Quan, province de Hua Phan (Laos). Douze kilogrammes de résine d'opium et 12 000 comprimés roses de MTTH ont été saisis. Le lendemain, le 21 février 2023, à 19h45, dans le village de Tien Tieu, commune de Nam Can (district de Ky Son), les forces de l'ordre ont interpellé deux individus, Cho Gia et Chu Gia, tous deux domiciliés dans le village de Xan Nhom, hameau de Tham Thao, district de Noong Het, province de Xieng Khouang (Laos), en flagrant délit de transport illégal de stupéfiants. Parmi les éléments de preuve saisis figuraient 54 000 comprimés roses de MTTH.

Lực lượng biên phòng lấy lời khai của 2 đối tượng mua bán ma túy Xồng Tồng Xò và và Xồng Tếnh. Ảnh tư liệu: Anh Bách
Des gardes-frontières ont recueilli les dépositions de deux trafiquants de drogue, Xong Tong Xo et Xong Tenh. Photo : Anh Bach

Le 26 juin 2023, vers 5 h 15, au village de Pha Khom, commune de Tri Le, district de Que Phong, les enquêteurs ont interpellé Tho Cong Minh, domicilié à Pha Khom, pour trafic de stupéfiants. Parmi les preuves saisies figuraient 4 000 comprimés roses de MTTH.

Đối tượng Thò Công Minh mua bán, vận chuyển 4.000 viên ma túy tổng hợp qua biên giới. Ảnh tư liệu: Anh Bách
Tho Cong Minh a acheté, vendu et transporté 4 000 comprimés de drogue de synthèse à travers la frontière. Photo : Anh Bach

Bien que les méthodes opératoires des sujets fussent extrêmement sophistiquées, rusées et téméraires, prêts à utiliser des armes lourdes pour riposter férocement aux autorités en cas de découverte, le processus d'organisation et de mise en œuvre de la résolution des crimes garantissait absolument la sécurité des personnes et des armes.

Outre les infractions liées à la drogue, profitant des difficultés économiques et du manque d'information des populations frontalières, les trafiquants d'êtres humains trompent et attirent des femmes vulnérables, souvent grâce à des méthodes et des stratagèmes sophistiqués, afin de les vendre à l'étranger. C'est pourquoi, parallèlement à la promotion de la sensibilisation et de la diffusion de la loi en vietnamien et dans les langues ethniques locales, les postes de garde-frontières terrestres ont collaboré avec les services compétents pour mettre en place de nombreux projets spécifiques de lutte contre la traite des êtres humains. À titre d'exemple, en décembre 2023, le Département de la prévention de la drogue et de la criminalité (PCMT&TP) des garde-frontières de Nghệ An, en coordination avec l'unité spéciale du PCMT&TP du Nord et le poste de garde-frontière de My Ly, a arrêté trois personnes pour traite d'êtres humains : Vi Thi Vien, domiciliée dans la commune de Luu Kien (Tuong Duong), résidant temporairement dans le quartier de Van Dau, district de Kien An, ville de Hai Phong ; Kha Van Ngoc, domiciliée dans la commune de Lang Khố (Con Cuong) ; et Lo Thi Thuyen, domiciliée dans la commune de My Ly (Ky Son). La victime était Mme Hung Thi U., résidant dans le village de Xop Tu, commune de My Ly, district de Ky Son.

Ba đối tượng mua bán người bị Bộ đội Biên phòng Nghệ An bắt giữ. Ảnh tư liệu: Hải Thượng
Trois trafiquants d'êtres humains ont été arrêtés par les gardes-frontières de Nghe An. Photo : Hai Thuong

Les zones frontalières sont principalement habitées par des minorités ethniques peu instruites et confrontées à des conditions de vie précaires, ce qui accroît le risque de développement et de complexification des crimes de traite des êtres humains. Malgré les efforts déployés pour appréhender la situation, de nombreuses femmes et jeunes filles restent portées disparues pour des raisons inconnues et sont soupçonnées d'être victimes de traite. Par ailleurs, certaines victimes, après avoir été secourues ou être rentrées chez elles par leurs propres moyens, souffrent d'un complexe d'infériorité qui les empêche de porter plainte. Les auteurs de ces crimes opèrent principalement à l'étranger et bénéficient d'une grande sophistication, avec la complicité d'acteurs locaux dans de nombreux domaines. De ce fait, le travail d'enquête, de vérification, de lutte contre ces crimes et de prise en charge des victimes se heurte à de nombreuses difficultés.

BĐBP Nghệ An lấy lời khai các đối tượng phạm tội mua bán người. Ảnh tư liệu: Hải Thượng
Un garde-frontière de Nghe An recueille les dépositions de personnes soupçonnées de trafic d'êtres humains. Photo : Hai Thuong

De plus, une arnaque consiste actuellement à attirer des personnes au Laos et au Cambodge en leur faisant miroiter des emplois bien rémunérés. Le travail, présenté comme facile, ne requiert que de savoir utiliser un ordinateur et de rester assis devant. Ensuite, les escrocs rédigent un contrat et contraignent les travailleurs à travailler dans des zones protégées appartenant à des Chinois. Ils les forcent alors à effectuer de longues heures de travail ou à contacter leurs familles pour exiger une rançon importante, allant de 200 à 300 millions de dongs.

Par conséquent, un travail de sensibilisation régulier et continu est nécessaire. De plus, les autorités locales et les forces de l'ordre compétentes doivent reproduire les modèles de subsistance, promouvoir la formation professionnelle, créer des emplois, accompagner les victimes dans leur réinsertion sociale, etc., contribuant ainsi à stabiliser leurs conditions de vie et leurs revenus, et à réduire les risques de traite des êtres humains.

Đồn Biên phòng Thông Thụ (Quế Phong) khắc phục địa hình hiểm trở tuần tra biên giới; Trang thiết bị được lực lượng tuần tra của BĐBP Nghệ An sử dụng để định hướng đường tuần tra; Đồn Biên phòng Cửa khẩu Thanh Thủy (Thanh Chương) dùng dây thừng để leo núi trên đường tuần tra. Ảnh: Hải Thượng
Le poste de garde-frontière de Thong Thu (Que Phong) surmonte un terrain difficile pour patrouiller la frontière ; les patrouilleurs du poste de garde-frontière de Nghe An utilisent du matériel pour s’orienter sur leur itinéraire ; le poste de garde-frontière de Thanh Thuy (Thanh Chuong) utilise des cordes pour escalader les montagnes sur son itinéraire. Photo : Hai Thuong

Afin de prévenir les crimes et les activités illégales, notamment la contrebande, la fraude commerciale et le transport illégal de marchandises dans les zones frontalières, les gardes-frontières ont renforcé l'inspection et le contrôle des sentiers, des points de passage et des activités d'entrée et de sortie aux postes frontières. Ils peuvent ainsi détecter et empêcher rapidement le transport illégal de feux d'artifice, de devises, de produits forestiers, de minéraux et le commerce de bétail (buffles, vaches) à travers la frontière.

Đồn Biên phòng Cửa khẩu Quốc tế Nậm Cắn (Bộ đội Biên phòng Nghệ An) làm việc với đối tượng có hành vi vận chuyển gia súc qua biên giới trái phép. Ảnh tư liệu: Lê Thạch
Le poste de garde-frontière international de Nam Can (garde-frontière de Nghe An) travaille avec un individu qui transporte illégalement du bétail à travers la frontière. Photo : Le Thach

Le 15 mars, vers 22h15, dans la zone de la Porte du Ciel du village de Tien Tieu, commune de Nam Can (district de Ky Son), l'équipe de la station de gardes-frontières du poste frontière international de Nam Can, en coordination avec la police du district de Ky Son et les douanes du poste frontière international de Nam Can, a interpellé M. Nguyen Hung Son, résidant dans la commune de Nghia Hop, district de Tan Ky, alors qu'il transportait 17 vaches vivantes sans les documents d'importation et de quarantaine requis. L'enquête a permis d'établir qu'au début du mois de mars 2024, M. Nguyen Hung Son avait quitté le pays pour le Laos afin d'acheter ces 17 vaches laitières (réformées) et avait contacté un complice pour les faire transporter illégalement à travers la frontière, au prix de 1 000 000 de kips laotiens par vache. Le 15 mars, M. Son a loué un camion auprès d'un Laotien pour transporter 17 vaches qu'il avait achetées jusqu'au village de Din Dam, dans le hameau de Noong Het Tay, district de Noong Het, province de Xieng Khouang. Il a ensuite engagé un autre Laotien pour les guider le long d'un sentier traversant la frontière vietnamienne. À son arrivée, il a été arrêté par les autorités.

Số bò vận chuyển trái phép qua biên giới thuộc địa bàn xã Nậm Cắn (Kỳ Sơn) bị lực lượng chức năng bắt giữ. Ảnh tư liệu: Lê Thạch
Les autorités ont saisi un important chargement de vaches transportées illégalement à travers la frontière dans la commune de Nam Can (Ky Son). Photo : Le Thach

Plusieurs cas d'entrée et de sortie illégales dans la zone frontalière ont été détectés et traités rapidement. Le 23 mars 2024, sur la route nationale 16, dans le village de Na Nieng, commune de Tri Le (district de Que Phong), le poste de garde-frontière de Tri Le, relevant du département de prévention des stupéfiants et de la criminalité (garde-frontière de Nghe An), en collaboration avec la police du district de Que Phong et la police de la commune de Tri Le, a interpellé dix personnes transportant divers effets personnels. Ces personnes, au comportement suspect, se dirigeaient vers les provinces du sud pour y faire des affaires. Parmi elles, huit étaient de nationalité laotienne (quatre adultes et quatre enfants) et ne possédaient aucun document d'identité ni autorisation d'entrée ou de sortie. L'enquête a permis d'établir que Xong Ba Tong, résidant dans le village de Muong Long, commune de Tri Le, organisait le séjour illégal de citoyens laotiens au Vietnam afin de réaliser des profits illicites, au prix de 1,5 million de dongs par adulte.

Các đối tượng trong đường dây tổ chức cho người khác ở lại Việt Nam trái phép để thu lợi bất chính bị bắt tại Đồn Biên phòng Tri Lễ ( Quế Phong). Ảnh tư liệu: Hải Thượng
Des membres du réseau qui organisaient le séjour illégal de personnes au Vietnam à des fins lucratives ont été arrêtés au poste de garde-frontière de Tri Le (Que Phong). Photo : Hai Thuong

Actuellement, le poste de garde-frontière de Tri Le a engagé des poursuites pénales conformément à la loi et continue d'étendre l'enquête et de lutter contre les personnes impliquées.

Selon une évaluation générale, la criminalité liée à la drogue dans la zone frontalière ouest de la province demeure complexe en raison de sa proximité avec le « Triangle d'or », zone de production et de transformation de stupéfiants, et des profits considérables qu'il génère. Le trafic de drogue se déroule souvent dans des zones montagneuses accidentées, traversées par des routes à voie unique, ce qui complique l'organisation et la mise en œuvre des opérations par les forces de l'ordre. Par ailleurs, l'exploitation illégale des ressources forestières, les entrées et sorties illégales, les infractions à la réglementation frontalière, l'utilisation de feux d'artifice et d'explosifs, la pêche à l'électrocution dans les cours d'eau frontaliers, etc., persistent.

Bộ đội Biên phòng Nghệ An bàn phương án phòng chống tội phạm. Ảnh tư liệu: Hải Thượng
Des gardes-frontières de Nghe An discutent de plans de prévention de la criminalité. Photo : Hai Thuong

Lors de la conférence sur le partage d'expériences en matière de lutte contre la drogue et la criminalité dans la zone frontalière terrestre, qui s'est tenue le 23 mars 2024, le colonel Duong Hong Hai, commandant adjoint des gardes-frontières de Nghệ An, a exhorté ses unités subordonnées à redoubler d'efforts dans tous les aspects de leur travail ; à mettre en œuvre des mesures professionnelles et concertées pour appréhender la situation en matière d'activités criminelles ; à se concentrer sur l'inspection et le contrôle strict des zones frontalières, des postes frontières, des sentiers et des points de passage ; à combattre, prévenir et démanteler les réseaux et bandes criminelles. Il a également insisté sur l'importance d'une campagne de sensibilisation et de mobilisation efficace de la population frontalière afin qu'elle ne participe pas à des activités illégales, ne couvre pas les agissements des criminels et ne leur apporte aucune aide ; et à dénoncer activement les criminels. Parallèlement, il a exhorté ses unités à renforcer la coordination avec les forces compétentes, les autorités locales et les forces de protection des frontières du Laos afin d'améliorer l'efficacité de la lutte contre tous les types de criminalité, de leur prévention et de leur éradication, et de garantir la sécurité et l'ordre dans la zone frontalière.

Đồn Biên phòng Môn Sơn (Con Cuông) tuần tra trên Sông Giăng. Ảnh tư liệu: Lê Quang Dũng
Le poste de garde-frontière de Mon Son (Con Cuong) patrouille sur le fleuve Giang. Photo : Le Quang Dung