4 ans de prison pour avoir utilisé... des sacs en plastique

Le Kenya vient d'imposer la sanction la plus sévère au monde pour tout achat, importation ou utilisation de sacs plastiques. Concrètement, toute personne contrevenante s'expose à une amende de 19 000 à 38 000 dollars américains et à une peine d'emprisonnement maximale de quatre ans.

Après des années de retard, l'interdiction des sacs plastiques est enfin entrée en vigueur au Kenya. Toute personne surprise en train d'acheter, de vendre, d'importer, de transporter ou d'utiliser des sacs plastiques est passible d'une amende maximale de 38 000 dollars ou de quatre ans de prison. Cette peine est considérée comme la plus lourde au monde, car les sacs plastiques sont soupçonnés d'être à l'origine de la congestion des océans et de la mort de la vie marine.

On estime que les Kenyans utilisent environ 100 millions de sacs plastiques par an. Photo : une décharge remplie de sacs plastiques au Kenya.

L'interdiction est entrée en vigueur dans ce pays africain. Cela signifie également que tous les sacs plastiques seront retirés des supermarchés et des magasins. Selon le Conseil national de gestion de l'environnement, les visiteurs au Kenya seront également tenus de laisser leurs sacs plastiques à l'aéroport. Outre le Kenya, plus de 40 autres pays, dont la Chine, les Pays-Bas, la France et l'Italie, imposent des taxes sur les sacs plastiques, en restreignent l'utilisation ou l'interdisent.

Au Rwanda, petit pays de la région des lacs d'Afrique centrale et orientale, les sacs plastiques sont illégaux. Le Royaume-Uni a instauré une taxe de 5 pence dans les magasins en 2015, ce qui a entraîné une réduction de 80 % de l'utilisation des sacs plastiques par rapport aux années précédentes. Il n'existe actuellement aucune restriction sur les sacs plastiques aux États-Unis, bien que des États comme la Californie et Hawaï aient interdit les sacs non biodégradables.

Selon les Nations Unies, les consommateurs kenyans utiliseraient environ 100 millions de sacs plastiques par an. Le gouvernement a donné à la population un délai de six mois pour changer ses habitudes d'utilisation des sacs plastiques. Ce délai expire le 27 août. Le Kenya avait déjà tenté d'interdire les sacs plastiques en 2007 et 2011, mais sans succès.

Actuellement, les supermarchés au Kenya utilisent des sacs biodégradables.

La nouvelle réglementation impose des amendes allant de 19 000 à 38 000 dollars, voire quatre ans de prison, aux personnes qui fabriquent ou importent des sacs en plastique. Selon l'Autorité nationale de gestion de l'environnement, les sacs en plastique utilisés dans les emballages industriels sont exonérés de taxe. Au lieu des sacs en plastique, le gouvernement kenyan encourage l'utilisation de sacs réutilisables, notamment des sacs en papier, en tissu ou en fibres.

Les visiteurs ne sont pas autorisés à utiliser des sacs en plastique lors de leur visite au Kenya.

Selon une étude du Projet des Nations Unies pour l'environnement, environ 8 millions de sacs plastiques sont actuellement déversés dans l'océan dans le monde. Avec la quantité actuelle de déchets, d'ici 2050, on pourra facilement « attraper » plus de sacs plastiques que de fruits de mer, ce qui aura de graves conséquences sur la faune et le tourisme. Au Kenya, on a même retrouvé des sacs plastiques dans l'estomac de vaches conduites à l'abattoir.

Selon Dantri