Des personnes passionnées par la culture turque...

May 15, 2009 11:50

Sa petite maison est remplie de bambous, d'anches, de mètres, de fils d'acier, de scies, de ciseaux… matières premières pour la fabrication d'instruments de musique. Son amour pour les instruments de musique de son peuple et son inquiétude face au déclin de la culture populaire du pays l'ont poussé à trouver des moyens de les préserver et de les entretenir…

M. Truong Song Huong joue de la guitare
Funérailles au Festival sportif et culturel
groupes ethniques du district de Quy Hop.

Pour diverses raisons objectives, la culture de l'ethnie Tho s'estompe progressivement et se fond dans d'autres cultures. Cela inquiète et trouble constamment M. Truong Song Huong (village de Dua - Tho Hop - Quy Hop).


Il décida de se donner la peine de rechercher et de restaurer la culture perdue. Il lui fallut des années d'ascension de montagnes, de traversée de ruisseaux, de vélo de village en village, et de consultation auprès des anciens de la commune et du district avant de trouver le moyen de fabriquer l'instrument Tang. Ayant trouvé le moyen, il retourna dans la forêt pour couper du bambou et le scier pour fabriquer l'instrument, puis le scier, puis le ciseler…

La difficulté de la fabrication d'un Tinh Tang réside dans le choix des matériaux de différentes épaisseurs. La partie la plus complexe consiste à utiliser un couteau bien aiguisé pour séparer les cordes, en les équilibrant méticuleusement… Il lui a fallu un mois entier pour achever la fabrication d'un Tinh Tang.

Mais contrairement à l'œuvre originale Tang Tinh, il a créé un ensemble complet de neuf pièces aux sonorités variées, pouvant servir à interpréter des chants folkloriques Tho en solo ou comme instrument principal dans un orchestre. Sa passion l'a poussé à se lancer dans des recherches ardues.

Il se souvient encore d'avoir entendu dire que Thanh Hoa vendait des instruments à percussion. Alors qu'il défrichait les champs, il partit précipitamment, appela quelqu'un chez lui, récupéra les tambours dans la jarre de sa femme pour les vendre et gagna l'argent nécessaire pour se rendre à Thanh Hoa. Il fut aussi un temps où, simplement pour recueillir une chanson folklorique Tho, il abandonna son travail agricole pendant des mois, escalada des montagnes, traversa des ruisseaux et erra partout…


« Au début, j'étais agacée parce qu'il négligeait les tâches ménagères et ne s'occupait que de choses lointaines… Plus tard, voyant sa passion, j'ai dû lui faire plaisir. De plus, ce qu'il faisait était important pour toute une ethnie… » confiait Mme Phuong, son épouse.


Il est actuellement président du club de folklore ethnique Tho de la commune de Tho Hop. En tant que leader, il trouve toujours le moyen d'enrichir les activités avec des contenus variés pour attirer les jeunes. Sa maison est devenue une adresse incontournable pour les membres. Le club n'ayant pas de budget de fonctionnement, il « mobilise » sa femme pour cuisiner de l'eau, acheter du vin, des médicaments… afin de servir les membres.


Jusqu'à présent, il a collectionné, fabriqué et joué avec brio des instruments de musique tels que le monocorde, la cithare, le quatuor, l'erhu, la mandoline, les percussions à pied… Il a également composé des dizaines de chants et danses folkloriques uniques de l'ethnie Tho. Il a également composé des pièces de théâtre d'actualité, efficaces pour diffuser les politiques et les lois du Parti et de l'État.


Lors des fêtes, du Têt, des célébrations de la longévité, des mariages… et lors de tout événement festif dans le district ou la commune, il apporte toujours ses instruments de musique et ses chants au service de la population. Il a cherché partout, a fait des recherches, a investi beaucoup d'efforts et d'argent dans la collection et la création, « non pas pour acheter la gloire ou l'argent », mais aussi pour assouvir sa passion et son plaisir personnel, mais plus noblement, « par conscience et responsabilité d'un fils face à la beauté d'une culture nationale en voie de disparition et d'oubli ».

Dans le tumulte de la vie, il voyage toujours avec diligence et discrétion de village en village, à travers tel quartier et telle commune pour retrouver le précieux héritage de ses ancêtres à préserver, protéger et transmettre... Car pour lui : « Être de l'ethnie Tho mais ne pas connaître la culture Tho, c'est comme un arbre sans racines, un oiseau sans nid, une rivière sans source. »


Thanh Phuc