Quatre anciens dirigeants khmers rouges nient toute responsabilité.

July 1, 2011 09:46

L'attitude peu coopérative des accusés, qui ont quitté la salle d'audience à plusieurs reprises pendant le procès, a suscité la colère des personnes présentes.

Le 30 juin, le Tribunal des Khmers rouges au Cambodge a clôturé la quatrième et dernière journée du premier procès des quatre anciens dirigeants survivants du régime des Khmers rouges. Ce procès a bénéficié d'une attention particulière de la part du peuple cambodgien et de la presse internationale, qui espèrent que justice sera rendue aux responsables de la mort de près de deux millions de Cambodgiens sous le régime brutal des Khmers rouges de 1975 à 1979.


Les accusés, de gauche à droite, sont : Nuon Chea, Ieng Sary,
Khieu Samphan et Ieng Thirith

Les quatre accusés traduits en justice lors du premier procès du « dossier n° 002 » sont : Nuon Chea, numéro deux du pouvoir après Pol Pot, Ieng Sary, ministre des Affaires étrangères, Ieng Thirith (épouse de Ieng Sary), ministre des Affaires sociales, et Khieu Samphan, président… sous le régime des Khmers rouges. Ces quatre personnes étaient accusées de génocide, de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de nombreux autres crimes liés à la mort d'un quart de la population cambodgienne durant les trois ans, huit mois et vingt jours du régime des Khmers rouges.

Après quatre jours de procès, la Cour a approuvé la liste définitive des 1 092 témoins des parties, préparant ainsi le procès proprement dit qui pourrait s'ouvrir fin août ou début septembre. La Cour a également entendu les avocats et les représentants des parties présenter les premiers moyens d'accusation ou de défense. Il convient de noter que, jusqu'à présent, dans toutes leurs déclarations au procès, les quatre accusés ont nié leur responsabilité et clamé leur innocence. De plus, leur attitude peu coopérative, lorsqu'ils ont quitté la salle d'audience à plusieurs reprises, a suscité la frustration des personnes présentes et des spectateurs.

M. Hun Chim, 76 ans, victime du régime des Khmers rouges, a affirmé : « Je ne les crois pas innocents. Les accusés sont coupables. Ce sont de hauts dirigeants du régime. Ils fixent les lignes directrices pour que leurs subordonnés osent agir. Ils doivent savoir et assumer la responsabilité de ce qui s'est passé. Chaque pays doit avoir des dirigeants. Je m'oppose à ce qu'ils n'assument pas la responsabilité des crimes de génocide. »

Le récent procès n'est qu'une des premières étapes du long chemin vers la justice pour les deux millions de victimes du régime des Khmers rouges et leurs proches. Compte tenu de la complexité de ce procès, qualifié de « second Nuremberg », il est quasiment certain qu'il durera des mois, voire des années. Parmi les personnes intéressées par le procès, certaines craignent qu'en raison de leur âge avancé (les accusés ont tous entre 79 et 86 ans), ils ne décèdent avant le prononcé du verdict. Cependant, pour les victimes qui ont eu la chance de survivre aux jours sombres du régime des Khmers rouges, le procès doit être mené jusqu'au bout, au nom de la justice.

M. Bum-Meng, 70 ans, originaire de la province de Com Puong Cham, l'un des sept survivants de la tristement célèbre prison de Tuol Sleng, a déclaré : « En ce moment, je pleure encore et je me souviens des victimes assassinées, en particulier de ma famille. Ma femme et mes enfants sont morts depuis ce jour-là. Ils me manquent terriblement. Ma famille, les familles cambodgiennes, mais aussi tous les peuples du monde aspirent à la justice. »

Depuis que le Tribunal des Khmers rouges au Cambodge a commencé les préparatifs du procès de l'affaire 002, 100 000 Cambodgiens et internationaux ont visité le siège du Tribunal pour s'informer, assister aux audiences et visiter des expositions sur le processus judiciaire et les crimes des Khmers rouges.

Selon un sondage réalisé par le Centre pour les droits de l'homme de l'Université de Californie-Berkeley (USA) récemment annoncé à propos du premier procès, environ 76% des Cambodgiens interrogés pensent que le Tribunal des Khmers rouges rendra justice aux victimes et à leurs familles. 81% des personnes interrogées pensent également que traduire en justice les plus hautes personnalités survivantes du régime des Khmers rouges contribuera à promouvoir la réconciliation nationale au Cambodge, fermant ainsi le chapitre le plus sombre de l'histoire du pays des pagodes.


Selon VOV