Un journal chinois change de ton après les manifestations anti-japonaises
En moins d'une semaine, la presse chinoise a constamment changé de ton lorsqu'elle a évoqué le conflit des îles Senkaku/Diaoyu avec le Japon, passant de « le Japon paiera un lourd tribut » à « le vandalisme lors des manifestations est illégal ».
JournalBureau de poste aux fleurs
JournalJeunesse de PékinLe 15 septembre, le journal écrivait que le vandalisme contre des voitures japonaises constituait une grave violation de la loi chinoise. « Il faut fixer des limites. Le patriotisme ne doit pas porter atteinte à l'ordre public et ne doit pas outrepasser le cadre légal », affirmait-il.
Les manifestations anti-japonaises en Chine deviennent incontrôlables...…bien que l'agence de presse Xinhua ait affirmé que le tableau général restait celui de « manifestations pacifiques ». Photo : AP
Le nationalisme sert de prétexte à des actes de vandalisme et de pillage. Photo : Apple Daily
Commentaire publié le 16 septembre parAgence de presse Xinhuaa appelé le peuple chinois à « faire preuve de patriotisme avec sagesse ». Puis, le 17 septembre,Agence de presse Xinhuaa affirmé que « les actes destructeurs lors des manifestations ne sont pas un phénomène courant » et que le tableau général reste celui de « manifestations pacifiques ».
FeuilleQuotidien du Peuple, porte-parole du Parti communiste chinois, a également critiqué les actions illégales qui ont embarrassé le système juridique et la société chinois, et qui pourraient susciter des critiques internationales à l'encontre de la Chine.
Agence de presse XinhuaIl a également contribué à la publication d'éditoriaux menaçant le Japon de payer un lourd tribut. Sans compter que certains médias du pays ont appelé à la préparation d'actions militaires pour affirmer leur souveraineté sur les Diaoyu/Senkaku.
La presse chinoise a critiqué le vandalisme et les pillages commis lors des manifestations, les qualifiant d'illégaux.…mais l'agence de presse Xinhua a déclaré qu'il s'agissait simplement d'un acte inhabituel. Photo : Reuters
Ce changement de ton a été qualifié d'« hypocrite » par le professeur Trien Giang, professeur de journalisme à l'Académie des affaires étrangères de Chine, car la presse elle-même avait incité au nationalisme dans le pays, puis s'était retournée pour appeler la population au calme et à la retenue.
Nommé commeGlobal Times, une publication du Quotidien du Peuple. Le professeur Zhan Jiang a accusé le journal de conspirer avec des généraux « bellicistes » pour manipuler le patriotisme du peuple chinois afin de servir leurs propres intérêts.
Parallèlement, d'autres chercheurs ont mis en garde le gouvernement chinois contre la sous-estimation des manifestations et du risque d'un nationalisme aveugle. Le professeur Yuan Weishi, historien à l'université Sun Yat-sen de Guangzhou, a déclaré : « Il n'y aurait pas de manifestations spontanées en Chine sans l'approbation tacite du gouvernement. Cela a mis à rude épreuve la capacité des dirigeants chinois à gérer les relations internationales et à maîtriser les tensions intérieures. »
Le professeur Chuc Lap Gia craint que si les manifestations violentes se poursuivent, la Chine sera désavantagée dans la résolution des conflits avec le Japon.
Selon Nguoilaodong-M