La politique américaine suscite un « tollé » suite à l'échange de prisonniers avec les talibans

June 4, 2014 16:34

Quelques jours après la libération du sergent américain Bowe Bergdahl, qui a combattu en Afghanistan, lors d'un échange de prisonniers entre Washington et les talibans, le Congrès a exprimé son mécontentement face à la décision de l'administration Obama de « couper d'abord et rendre compte ensuite ». La Maison Blanche a dû rassurer les parlementaires et leur présenter ses excuses.

S'adressant à la presse le 3 juin à Varsovie, en Pologne, le président Obama a déclaré qu'il était nécessaire de libérer cinq militants talibans détenus à Guantanamo en échange de la libération du soldat Bergdahl après cinq ans d'emprisonnement. Il a affirmé que cette décision était fondée sur le principe de protection des soldats américains en mission à l'étranger.

Trung sỹ Bowe Bergdahl (trái), người bị Taliban bắt làm tù binh. (Nguồn: AFP/TTXVN)
Le sergent Bowe Bergdahl (à gauche), fait prisonnier par les talibans. (Source : AFP/VNA)


Expliquant pourquoi la Maison Blanche n'a rendu publique cette information qu'après la fin de l'échange, le président Obama a déclaré que Washington souhaitait s'assurer que cette opportunité ne soit pas manquée. Il a également rappelé que l'administration avait évoqué à plusieurs reprises la possibilité d'un échange de prisonniers en échange de la libération des soldats américains détenus à l'étranger. Par ailleurs, le président Obama n'a pas oublié de souligner le rôle d'intermédiaire du Qatar dans cet échange de prisonniers.

Les déclarations ci-dessus du propriétaire de la Maison Blanche ont été faites après que de nombreux membres du Congrès américain ont critiqué l'échange de prisonniers, qui, selon eux, était invalide lorsque le gouvernement n'a pas échangé et n'a pas demandé l'avis du Congrès bicaméral.

Selon la loi, toute décision de libérer des prisonniers de Guantanamo doit être notifiée au Congrès américain 30 jours avant sa prise d'effet. La présidente de la commission du renseignement du Sénat américain, Dianne Feinstein, a déclaré que l'administration avait violé la loi américaine.

De nombreux législateurs partageaient également ce point de vue et craignaient que les militants talibans récemment libérés ne prennent les armes contre les États-Unis. Le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a même affirmé que la Maison Blanche avait délibérément ignoré son obligation d'informer le Congrès à l'avance, sachant qu'elle se heurterait à l'opposition des législateurs.

Les analystes prédisent que l'administration Obama ne parviendra pas à clore rapidement ce scandale des prisonniers. La semaine prochaine, le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, devrait tenir une audience publique à la Maison Blanche sur ce sujet.

On sait que Tony Blinken, conseiller adjoint à la sécurité nationale des États-Unis, a appelé la présidente Feinstein pour présenter ses excuses. De son côté, le chef d'état-major interarmées américain, le général Martin Demsey, n'a pas exclu que les autorités mènent une enquête sur le sergent Bergdahl et que ce soldat soit sanctionné si des actes répréhensibles sont découverts. De nombreuses rumeurs circulent actuellement selon lesquelles Bergdahl aurait déserté en Afghanistan.

Le sergent Bergdahl, 28 ans, a été capturé par les talibans dans une base de l'est près de la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan en juin 2009. L'échange de prisonniers a eu lieu le 31 mai, quelques jours seulement après que les États-Unis ont annoncé leur plan de retrait de leurs troupes d'Afghanistan, qui retirera les 32 000 soldats du pays d'ici la fin de 2016.

Selon VNA