Ukraine : les étrangers sourient, les initiés pleurent
Le journal français Le Monde a commenté que la situation actuelle en Ukraine ainsi que le cessez-le-feu sont « une victoire pour les forces pro-russes, une grande perte pour Petro Porochenko ».
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Le président de l'Ukraine Petro Porochenko
Bien que l'accord de cessez-le-feu ait été signé le 5 septembre, de nombreuses régions de l'est de l'Ukraine ne sont pas encore calmes, Kiev et les séparatistes se rejetant mutuellement la responsabilité de la violation du cessez-le-feu.
Le journal français Le Monde a commenté que la situation actuelle en Ukraine ainsi que le cessez-le-feu sont « une victoire pour les forces pro-russes, une grande perte pour Petro Porochenko ».
L'envoyé spécial du Monde a commenté : « Le cessez-le-feu conclu à Minsk le 5 septembre a consacré un vainqueur dans la guerre qui déchire l'Ukraine orientale depuis cinq mois : Vladimir Poutine. Avec des renforts massifs aux forces séparatistes, le président russe a vaincu l'armée ukrainienne depuis la mi-août et évoqué la négociation du statut des régions de l'Ukraine orientale en position de force. La place du perdant appartient désormais à son homologue ukrainien. »
Le journal rappelle que lors de son entrée en fonction le 25 mai, le président Porochenko avait promis de gagner la guerre et de préserver l'unité de l'Ukraine. Aujourd'hui, à la tête d'une armée décrépite, M. Porochenko pourrait être contraint de concéder une vaste zone de territoire aux chefs rebelles. Celui qui avait promis de « ne jamais négocier avec les terroristes » devra bientôt s'asseoir à la table des négociations avec les rebelles.
Selon le journal, vendredi dernier, le président ukrainien s'est dit « très satisfait » de l'accord conclu dans la capitale biélorusse et a espéré qu'il servirait de base à une solution pacifique au conflit. Mais en réalité, M. Porochenko a dû ravaler son orgueil, n'osant même pas annoncer un cessez-le-feu, car il avait été dupé deux jours plus tôt.
Contraint de signer un cessez-le-feu à Minsk, la position du président Petro Porochenko dans le pays est désormais encore plus ébranlée, avec des élections législatives anticipées le 26 octobre menaçant sa présidence.
Source RFI