Le système judiciaire de l’Arizona est-il impliqué dans un nouveau scandale ?

(Baonghean) - Jeudi 5 décembre, la police de Phoenix a annoncé qu'un homme noir de 34 ans, soupçonné de trafic de drogue, avait été tué par un policier blanc. Après une série de scandales policiers à Ferguson, Cleveland et New York, la ville de Phoenix, en Arizona, se demande si elle ne s'enfonce pas dans un nouveau bourbier lié à l'usage de la violence par la police.

Cette annonce intervient alors que des milliers de personnes se sont rassemblées à New York et dans d'autres villes des États-Unis pour protester contre les verdicts du grand jury qui ont acquitté les policiers responsables de la mort de deux hommes noirs, Michael Brown à Ferguson et Eric Garner à New York. Environ 200 manifestants ont défilé jusqu'au siège de la police de Phoenix après la mort de Rumain Brisbon et ont exigé l'identité du policier qui a tiré sur lui.

La scène où un homme noir a été abattu par un policier blanc à Phoenix, en Arizona, mardi. Photo : USA Today

Comme lors des incidents de Ferguson et de New York, la victime, Rumain Brisbon, n'était pas armée. Selon le rapport de police, Rumain Brisbon aurait tenté de s'enfuir et désobéi aux ordres du policier blanc. Ce dernier serait âgé de 30 ans et aurait sept ans d'expérience. Son identité n'a toutefois pas été révélée.

L'agent a d'abord aperçu Rumain Brisbon assis dans une voiture garée devant un magasin. Plusieurs témoins ont affirmé à l'agent que le conducteur était un trafiquant de drogue. L'agent a appelé des renforts et a vu Rumain Brisbon attraper quelque chose sur la banquette arrière. Après s'être fait ordonner à plusieurs reprises de lever les mains, Brisbon a tenté de s'enfuir.

La police a déclaré que l'agent avait donné des ordres à plusieurs reprises au suspect, mais que ce dernier avait refusé et s'était mis à hurler des inepties. Les deux hommes ont ensuite été retrouvés dans le hall d'un immeuble. Craignant que Rumain Brisbon ne porte une arme, l'agent a tiré deux coups de feu sur lui. Brisbon est décédé sur place avant l'arrivée des pompiers et de la police.

Une boîte de comprimés d'oxycodone, un analgésique puissant et addictif, parfois utilisé comme stimulant, a été retrouvée dans la poche de la chemise de Brisbon. Un pistolet semi-automatique et une autre boîte contenant une drogue suspectée d'être de la marijuana ont été retrouvés dans la voiture.

L'agent n'a pas été blessé. « Malgré les circonstances regrettables, l'agent a fait son travail », a déclaré Trent Crump, porte-parole de la police de Phoenix, à NBC News. Selon les documents judiciaires de Phoenix, Brisbon avait un casier judiciaire pour agression et vol.

Marci Kratter, l'avocate de la famille, a déclaré que de nombreux témoignages divergeaient de ceux de la police. Elle a souligné : « C'est une tragédie. Brisbon n'était pas armé et n'a menacé personne. Nous ferons tout notre possible pour que l'affaire soit portée devant la justice. » Elle a également précisé que Brisbon était père de quatre enfants. Au moment des faits, il allait acheter de la nourriture pour ses enfants.

À l'heure actuelle, le gouvernement de l'Arizona n'a pris aucune décision. Cependant, face à la multiplication des scandales policiers et à la pression d'une série de manifestations qui éclatent aux États-Unis, le pouvoir judiciaire de l'Arizona et l'administration Obama devront probablement consacrer beaucoup de temps et de vigilance à « stabiliser » l'ordre public américain.

Chu Thanh

(Selon LeMonde 5/12)