Le procès des victimes de l'agent orange aura lieu en France
Le matin du 9 avril, le Comité central de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine a tenu une conférence de presse sur le procès intenté par Mme Tran To Nga (citoyenne française d'origine vietnamienne) contre des entreprises chimiques américaines. La conférence de presse était présidée par le lieutenant-général Nguyen Van Rinh, président de l'Association.
Concernant le procès, le lieutenant-général Nguyen Van Rinh a déclaré que le 16 avril 2015, le tribunal d'Evry, en région parisienne (France), entendra le procès de Mme Tran To Nga (citoyenne française d'origine vietnamienne), victime de l'agent orange/dioxine, qui poursuit les sociétés chimiques américaines qui ont participé à la production et à la fourniture de produits chimiques toxiques à l'armée américaine pendant la guerre du Vietnam.
Le lieutenant-général Nguyen Van Rinh a annoncé certaines informations concernant le procès de Mme Tran To Nga (Photo : KS) |
Mme Tran To Nga était correspondante de guerre pour l'Agence de presse de la Libération (aujourd'hui l'Agence de presse vietnamienne) lorsque la guerre contre les États-Unis au Vietnam entra dans sa phase la plus intense. À partir de 1966, elle commença à être exposée à des produits chimiques toxiques, vivant et travaillant dans les zones les plus fortement irriguées par ces produits dans le Sud, comme Cu Chi, Binh Long et la piste Hô Chi Minh. Mme Nga donna naissance à trois enfants, dont l'aîné mourut d'une malformation cardiaque et la deuxième fille fut contaminée par une maladie du sang transmise par elle.
Afin d'obtenir justice pour les familles et les victimes de l'agent orange/dioxine au Vietnam et dans le monde entier, Mme Nga a témoigné en 2009 devant le Tribunal de l'opinion publique de Paris contre des entreprises chimiques américaines. En mai 2014, assistée par le cabinet William Bourdon Forestier à Paris, elle s'est portée partie civile dans un procès contre 26 entreprises chimiques américaines ayant joué un rôle dans la fabrication et la fourniture d'armes à l'armée américaine ayant utilisé des produits chimiques toxiques pendant la guerre du Vietnam. Après avoir accepté l'affaire, le tribunal d'Évry, en région parisienne, a annoncé la tenue de la première audience le 16 avril. À ce jour, 12 entreprises chimiques américaines ont engagé des avocats pour les défendre devant le tribunal.
Lors de la conférence de presse, le représentant de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine a répondu à plusieurs questions concernant le procès. Concernant le rôle de l'Association dans ce procès, le lieutenant-général Nguyen Van Rinh, président de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine, a déclaré : « Tout au long du procès, l'Association a apporté un soutien sans faille à Mme Tran To Nga, l'aidant à effectuer des tests sur les conséquences de la contamination par l'agent orange/dioxine dans un laboratoire allemand. De plus, l'Association a coordonné et collaboré avec le cabinet Bourdon pour résoudre les problèmes juridiques concernant des entreprises chimiques américaines. »
Répondant à la légalité de la plainte, le représentant de l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine a souligné : « Actuellement, le gouvernement français dispose d'une loi autorisant les avocats français à défendre les citoyens français victimes de préjudices causés à l'étranger par des étrangers. Par conséquent, le cas de Mme Tran To Nga est parfaitement légal. » « De plus, cette plainte bénéficie actuellement du soutien et de l'assistance de nombreux avocats, d'organisations non gouvernementales françaises et notamment de l'Association vietnamienne en France, tant sur le plan matériel que spirituel. Je suis donc convaincu que les intérêts des victimes vietnamiennes de l'agent orange en particulier, et du monde entier, seront protégés par la justice. Si cette plainte aboutit, ce sera un excellent prélude pour nous permettre de poursuivre la quête de justice pour les millions d'autres victimes de l'agent orange au Vietnam », a souligné M. Rinh.
Lors de la conférence de presse, l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine a également annoncé l'envoi d'une lettre ouverte au tribunal d'Évry (région parisienne) et aux avocats impliqués dans le procès de Mme Tran To Nga. Cette lettre appelle le tribunal d'Évry (région parisienne) à consolider et compléter rapidement les documents de procédure pour juger l'affaire, défendant ainsi les droits de Mme Tran To Nga, victime de l'agent orange. Elle appelle également les entreprises chimiques américaines à prendre leurs responsabilités et à redoubler d'efforts pour se joindre au gouvernement et au peuple vietnamiens afin d'apporter une aide globale et significative aux victimes de l'agent orange ainsi qu'à leurs familles.
Selon le Parti communiste du Vietnam