La presse française préoccupée par la situation en mer de Chine méridionale
Sous le titre «De nouvelles tensions émergent autour de l'archipel de Truong Sa», le journal français Le Monde commentait le 13 mai les développements en mer de Chine orientale ces derniers jours.
Auparavant, le journal Le Monde avait rapporté que le Pentagone américain prévoyait d'envoyer des navires de guerre et des avions de chasse à proximité des îles que la Chine a construites à Truong Sa pour « assurer la liberté de navigation dans cette zone vitale du commerce mondial ».
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Article « De nouvelles tensions émergent autour de l'archipel de Truong Sa » dans Le Monde |
L'initiative a été lancée après un récent rapport du ministère américain de la Défense sur la construction sans précédent par la Chine d'îles artificielles dans les îles Spratly, modifiant le statu quo pour se diriger vers le contrôle de toute la mer de l'Est.
L'article souligne que la Chine est « extrêmement préoccupée » et que son ministère des Affaires étrangères a « vivement protesté » contre le plan américain.
Le journal a commenté : « Cette initiative américaine constituera un défi à l'ambition de Pékin d'étendre son influence dans cette zone contestée. »
Pour mettre en garde contre le risque d'escalade des tensions en mer de Chine orientale, l'article rappelle la réaction des États-Unis à l'annonce par Pékin d'une zone d'identification de défense aérienne (AIDZ) en mer de Chine orientale fin 2013, lorsqu'ils ont envoyé des bombardiers stratégiques B-52 dans la zone.
Toujours concernant la situation en mer de Chine méridionale, le journal Libération a publié le 11 mai un article d'Arnaud Vaulerin, correspondant résident du journal au Japon, soulignant : « Depuis plusieurs mois, la Chine accélère des projets massifs de construction d'infrastructures portuaires et aéroportuaires entre les archipels des Spratleys et des Paracels... »
Des images satellites des analystes britanniques IHS Jane's et de l'Initiative pour la transparence maritime en Asie (AMTI) du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) de Washington DC montrent que la construction de la piste de 3 100 mètres s'est déroulée à un rythme extrêmement soutenu entre août 2014 et mi-avril 2015. La Chine a également dragué et construit un nouveau port et érigé 60 bâtiments sur l'île. Elle a même installé une cimenterie sur place pour alimenter ce vaste chantier.
Selon l'auteur de l'article, depuis les années 1990, la Chine a transformé le récif de Fiery Cross en une petite base militaire, dotée d'une station radar et d'une piste d'atterrissage pour hélicoptères, mais ce n'est rien comparé à l'état actuel du récif. Les analystes d'AMTI ont commenté : « Dans un avenir proche, le récif de Fiery Cross deviendra un point logistique important pour les opérations de la marine chinoise en mer de Chine méridionale. »
L'article commentait : « La Chine ne lésine pas sur les moyens pour servir ses ambitions expansionnistes en mer. Une série de projets chinois de poldérisation ont été enregistrés dans les îles Spratly. Et à proximité, dans les îles Paracels, la Chine continue de moderniser les infrastructures des îles Woody et Duncan, malgré les objections du Vietnam. »
Pour aider les lecteurs à mieux comprendre les motivations de la Chine derrière ses activités de construction d'îles en mer Orientale, « Libération » a interviewé Mme Valérie Niquet, directrice de la Fondation pour la recherche stratégique et spécialiste de l'Asie. Interrogée sur les raisons pour lesquelles la Chine a récemment intensifié la construction des îles qu'elle occupe en mer Orientale, Mme Valérie Niquet a affirmé : « L'objectif de Pékin est d'étendre la zone qu'elle occupe, même si, selon le droit international, la construction de pistes ou de ports ne fonde pas la légitimité d'un pays sur un territoire. » Ces installations aideront la Chine à renforcer la présence de ses garde-côtes dans la région, créant ainsi des conditions favorables à l'expansion de ses flottes de pêche plus au sud.
Selon Mme Valérie Niquet, la construction d'îles artificielles répond également à des motivations politiques. Le nationalisme chinois est apparu à la fin des années 2000 et s'est renforcé depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping. La protection des intérêts maritimes est une priorité pour la Chine. Elle souhaite contrôler l'ensemble de la mer de Chine méridionale. Elle dispose des ressources économiques et humaines nécessaires pour étendre sa présence en mer de Chine méridionale. Ces constructions constituent un complot visant à imposer des changements au statu quo aux pays d'Asie du Sud-Est.
Selon VOV.VN