Sécurité publique ou liberté individuelle ?

November 21, 2015 16:39

(Baonghean) - Après la tragédie du 13 novembre à Paris, la France et la Belgique ont appelé le 19 novembre au renforcement des forces de sécurité, poussant par inadvertance l'Europe plus profondément dans le débat qui a éclaté aux États-Unis après les événements du 11 septembre : comment équilibrer les efforts antiterroristes avec les libertés des personnes.

Sau sự kiện 11/9, ở Mỹ từng nổ ra cuộc tranh luận về an ninh và quyền riêng tư của cá nhân. Ảnh: Internet.
Après les attentats du 11 septembre, un débat a éclaté aux États-Unis sur la sécurité et la vie privée. Photo : Internet.

Alors que l’opinion publique reste paniquée et que la pression politique continue de monter, les gouvernements français et belge ont déclaré qu’à l’heure actuelle, la protection de la sécurité des citoyens est leur priorité absolue.

Des pays européens comme la France, qui a subi plusieurs attentats cette année, la Belgique, où vivaient de nombreux auteurs des attentats de Paris, et la Grande-Bretagne, qui a déjoué plusieurs attentats ces dernières années, renforcent tous leurs gouvernements, tandis que le débat se poursuit sur les contrôles de voyage sans passeport au sein du continent.

Pourtant, dans les jours qui ont suivi les attentats de Paris, peu de gens ont critiqué les compromis faits par les pays les plus durement touchés, la France et la Belgique, pour imposer rapidement de nouvelles mesures de sécurité et ajuster les structures juridiques et constitutionnelles afin de donner aux gouvernements plus de flexibilité pour répondre aux menaces.

Trouver le juste équilibre entre les droits individuels et les mesures antiterroristes est devenu de plus en plus difficile au cours des 14 années qui ont suivi les attentats d’Al-Qaïda aux États-Unis, en partie à cause de la propagation de la technologie numérique et des préoccupations en matière de confidentialité qui l’accompagnent.

Binh lính canh gác tại nhà thờ Notre Dame của Paris hôm 19/11 trong bối cảnh an ninh được đẩy lên cao sau loạt tấn công khủng bố hôm 13/11 khiến 129 người thiệt mạng. Ảnh: NYTimes.
Des soldats montent la garde devant la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 19 novembre, sous haute surveillance suite aux attentats terroristes du 13 novembre qui ont fait 129 morts. Photo : NYTimes.

Alors que le Premier ministre Manuel Valls a mis en garde le 19 novembre contre la possibilité d'attaques chimiques et biologiques, l'Assemblée nationale française a voté la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois supplémentaires, avec 551 voix pour, seulement six contre et une abstention.

Il est évident que l'état d'urgence va restreindre quelque peu les libertés des citoyens, mais en fin de compte, comme l'a dit M. Valls, c'est l'occasion pour la France de rétablir l'ordre, puis de rétablir progressivement et intégralement les droits temporairement restreints.

En Belgique, le Premier ministre Charles Michel a affirmé qu'il modifierait rapidement la loi pour faciliter l'arrestation, le jugement et la punition des terroristes présumés opérant dans le pays, augmentant le temps de détention des suspects de 24 heures à 72 heures.

D'autres éléments du plan belge comprennent l'interdiction de la vente de cartes SIM non enregistrées qui pourraient aider les terroristes à cacher leur identité, la suppression des restrictions sur les heures pendant lesquelles la police est autorisée à mener des raids sur les suspects terroristes, l'arrestation des djihadistes revenant de l'étranger et l'obligation pour toute personne représentant une menace potentielle de porter un bracelet électronique.

Cependant, les défenseurs des libertés civiles avertissent que le gouvernement va trop loin et exhortent les pays européens à être particulièrement prudents afin que les mesures mises en œuvre ne ciblent pas les citoyens musulmans, provoquant ainsi des discriminations et créant des obstacles dans tous les domaines de la vie.

Lực lượng cảnh sát đặc nhiệm của Bỉ. Ảnh: Reuters.
Force spéciale de police belge. Photo : Reuters.

Le 20 novembre, le Sénat français a adopté un projet de loi qui étend les pouvoirs d’une loi d’urgence de 1955, lui permettant de dissoudre les groupes extrémistes qui dirigent des mosquées et d’autres lieux de culte, de bloquer les sites Web qui promeuvent le terrorisme et d’utiliser des dispositifs d’identification électronique pour les personnes assignées à résidence.

En cas d'état d'urgence, les autorités sont autorisées à procéder à des perquisitions et à des arrestations sans mandat préalable. Toutefois, en cas d'arrestation de personnes ou de saisie de biens, le système juridique normal s'applique.

Aux États-Unis, même après le 11 septembre, des raids d’une ampleur similaire ont suscité des critiques, mais en France, à peine dix mois après que des extrémistes islamistes ont attaqué le magazine Charlie Hebdo et un supermarché juif, l’opinion publique a généralement accepté et considéré la répression comme nécessaire.

Comme en France, de nombreux Belges affirment que malgré les mesures drastiques, ils sont prêts à renoncer à certaines libertés personnelles en échange de la sécurité.

Bart Tommelein, responsable de la protection de la vie privée en Belgique, a insisté sur le fait que les restrictions à la vie privée ne s'appliqueraient qu'aux personnes soupçonnées de terrorisme : « Si l'on parle de personnes soupçonnées de terrorisme et de personnes ayant commis de tels crimes, la question de la vie privée ne se pose pas. Ainsi, pour ceux qui se rendent en Syrie, ou qui en reviennent, cette ligne peut être effacée, ils perdent ce droit », mais pas pour les autres.

Il a ajouté que le gouvernement n'avait pas l'intention de « consigner les informations de tout le monde dans la base de données, mais ciblerait les personnes soupçonnées d'implication dans des activités terroristes ». Ainsi, les préoccupations sécuritaires ne « prendront pas le pas » sur les libertés individuelles.

Jeu Giang

(Selon le NYTimes)

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