Le rêve européen brisé...

March 8, 2016 16:53

(Baonghean.vn) - Désespoir et dévastation sont les mots qui décrivent le mieux les sentiments de nombreux migrants afghans face à la crise actuelle, et Mohammed Asif en fait partie. Après avoir risqué sa vie sur la route migratoire et passé deux mois dans des centres de réfugiés « cauchemardesques » en Allemagne, le désespoir l'a poussé à acheter un aller simple pour l'Afghanistan, abandonnant ainsi son rêve de longue date d'asile en Europe, la terre promise.

Người dân Afghanistan sống tạm bợ trong trại tị nạn ở cảng Piraeus, Athens, Hy Lạp. Ảnh: AFP.
Des Afghans vivent dans un camp de réfugiés improvisé dans le port du Pirée, à Athènes, en Grèce. Photo : AFP.

Ces derniers temps, l’Afghanistan est devenu la deuxième source de migrants vers l’Europe, après la Syrie, poussant les autorités européennes à lutter pour faire face à la pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale.

Bien que peu nombreux, le nombre de personnes comme Asif, « désespérées et ayant abandonné » le rêve européen, ne cesse d'augmenter. Elles ne veulent pas et n'ont d'autre choix que de retourner dans leur patrie, ravagée par la guerre, et les conséquences économiques à long terme continueront de se faire sentir, car la réalité des centres de réfugiés surchargés, le manque d'emplois et la « fièvre » du boycott des réfugiés en Europe les ont poussés au bord de la désillusion.

Comme dans le cas d'Asif, bien qu'il soit titulaire d'une licence en économie et qu'il ait survécu « sans encombre » à de nombreuses épreuves aux mains des trafiquants d'êtres humains pour atteindre l'Allemagne, il n'a reçu que « hostilité et souffrance », contrairement à ses espérances d'une « vie confortable en Europe ». À son arrivée à Kaboul, Asif s'est confié avec audace sur les jours difficiles qui venaient de s'écouler : « Les camps de réfugiés étaient terribles et les Européens locaux nous méprisaient toujours. Nombre d'entre eux prétendaient que les réfugiés détruiraient la culture de leur pays. »

Un vol a ramené le mois dernier 135 réfugiés afghans d'Allemagne, et c'était le premier d'une longue série qui pourrait bientôt suivre un effort conjoint de Kaboul, Berlin et l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour aider au rapatriement de certains réfugiés et migrants.

L’Afghanistan connaît ce que les autorités qualifient d’exode « sans précédent » vers les pays européens, alors que des dizaines de milliers de civils fuient des décennies de troubles et de guerre.

Một phụ nữ Afghanistan trên chiếc xe lăn, ngồi tại Quảng trường Victoria ở trung tâm Athens, nơi người tị nạn và di cư bị mắc kẹt, đành phải nương náu ở những trại trú ẩn tạm thời. Ảnh: AFP.
Une femme afghane en fauteuil roulant est assise sur la place Victoria, dans le centre d'Athènes, où réfugiés et migrants sont bloqués et contraints de se réfugier dans des abris temporaires. Photo : AFP.

Les réseaux de trafic d’êtres humains prospèrent également, soutirant de l’argent à des migrants désespérés qui n’ont d’autre choix que de s’engager dans des voyages risqués sur la Méditerranée à travers l’Iran, la Turquie et la Grèce.

Mais ce n'est qu'après avoir perdu leur argent et subi un sort terrible qu'ils ont réalisé le véritable visage des meneurs du réseau de traite des êtres humains, dont la plupart avaient peint des visions irréalistes à travers des mensonges flagrants sur des maisons spacieuses, des emplois bien rémunérés et une vie confortable dans la terre promise de l'Europe - des choses dont ils ne pouvaient même pas rêver dans leur pays d'origine.

Les cauchemars d'Asif, comme ceux de beaucoup d'autres qui peinent à survivre, bloqués sur les routes migratoires, les conduisent à des destins de plus en plus incertains. Lorsqu'ils s'en souviennent, ils sont encore habités par un sentiment de peur : « L'étape la plus dangereuse de mon long voyage vers l'Europe, comme pour beaucoup d'autres, a été celle de l'Iran vers la Turquie. Un garçon potelé du groupe a lutté longtemps pendant le voyage à travers les montagnes. Le chef de ce cruel réseau de trafic d'êtres humains l'a jeté du haut de la montagne, et nous ne retrouverons peut-être jamais son corps. »

Jeu Giang

(Selon l'AFP)

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