Il est temps de ramener le but en or à l'EURO
Exactement 20 ans après sa première introduction à l'EURO 1996, la règle du but en or mérite d'être envisagée pour être réintroduite afin de recréer le drame du football.
À la 95e minute de la première prolongation de la finale de l'EURO 1996 entre l'Allemagne et la République tchèque, l'attaquant allemand Oliver Bierhoff a reçu le ballon dans la surface de réparation. Il a appuyé et s'est soudainement retourné pour décocher une frappe délicate du pied gauche, que le gardien Petr Kouba n'a pas pu intercepter. Le ballon a lentement roulé dans les filets. Les Allemands étaient ravis, car ce but leur a offert le titre de champion, et Bierhoff est entré dans l'histoire en devenant le premier joueur à inscrire un but en or. Aujourd'hui, c'est aussi le 20e anniversaire de ce but.
Il serait dommage de ne pas mentionner la France, pays hôte de l'EURO cette année, pour son utilisation du but en or. Lors de la Coupe du monde 1998, le défenseur central Laurent Blanc avait marqué contre le Paraguay à la 113e minute des huitièmes de finale, tandis que David Trezeguet avait offert le titre à la France à l'EURO 2000 grâce à un but en or contre l'Italie en finale.
Proposé en 1993 par l'International Football Association Board, le but en or, ou « mort subite », était censé contrer le jeu étouffant de certaines équipes en prolongation. La logique derrière cette théorie était que si un seul but pouvait tout décider, les deux équipes se battraient pour l'obtenir. Cependant, après plus d'une décennie, la règle a été jugée inutile et a été abandonnée.
Le but en or de Bierhoff lors de la finale de l'EURO 1996
Ceux qui s'opposent au but en or affirment qu'il existe d'autres moyens de conclure un match qu'un but. Souvent, les équipes préfèrent jouer la sécurité dans leur moitié de terrain, puis viser le but, plutôt que de le tenter dès le début. L'enjeu d'un but est si important que même les meilleurs joueurs débuteront avec une mentalité de vainqueur.
Actuellement, la solution pour résoudre un match à élimination directe qui se termine par un match nul après 90 minutes est de prolonger de 30 minutes, suivies d'une séance de tirs au but si le score reste inchangé. Cependant, cette méthode comporte son lot de frustrations.
En fait, certaines équipes considèrent encore la prolongation comme une période de survie plutôt qu'une bataille décisive, surtout pour les petites équipes face aux « grands ». Le caractère fatal des tirs au but rend plus sûre l'option consistant à s'entraîner les uns les autres dans cette manière de déterminer le vainqueur.
Même les équipes les mieux notées connaissent des moments de frustration en prolongation. En huitièmes de finale de l'EURO 2016, les 30 minutes supplémentaires de Pologne-Suisse n'ont été que de la poudre aux yeux avant la séance de tirs au but qui a sonné le glas de la Pologne. De plus, le Portugal et la Croatie se sont entraînés mutuellement en prolongation, endormant le public pendant 27 minutes avant le but décisif de Ricardo Quaresma.
Quaresma renvoie la Croatie à la maison avec un but en or
Dans le contexte de l'EURO de cette année qui met à l'honneur le football défensif et en contre-attaque, dont l'Islande, le Pays de Galles et l'Italie sont les meilleurs représentants, la perspective de voir les supporters de football continuer à acquiescer pendant les 30 minutes de prolongation des prochains quarts de finale est tout à fait possible.
Une autre raison pour laquelle le but en or sera le sauveur de la qualité du football lors de l'EURO de cette année est que les grandes équipes n'accorderont guère de confiance aux tirs au but, après que des joueurs célèbres comme Mesut Özil, Cristiano Ronaldo, Sergio Ramos ou Granit Xhaka ont été arrêtés à 11 mètres depuis le début du tournoi. Ce n'est certainement pas la chance qui affirme la classe. C'est à ce moment-là que les tactiques uniques, l'esprit d'équipe ou la qualité des stars prévaudront.
Pour rendre la règle du but en or plus efficace, un remplacement supplémentaire en prolongation serait peut-être la solution idéale. C'est tout à fait logique, car lors de l'EURO de cette année, de nombreux joueurs sont entrés en jeu pour marquer, notamment Jamie Vardy et Daniel Sturridge lors du match Angleterre-Pays de Galles (2-1), Milan Skoda lors du match Croatie-République tchèque (2-2), Bastian Schweinsteiger lors du match Allemagne-Ukraine (2-0), Hal Robson-Kanu lors du match Pays de Galles-Slovaquie (2-1) et Zoltan Stieber lors du match Hongrie-Autriche (2-0).
Sturridge est entré en jeu pour marquer le but gagnant pour l'Angleterre lors d'une victoire 2-1 contre le Pays de Galles
Sidney Crosby a semé la frénésie chez les Canadiens en marquant le but en or lors de la finale de hockey sur glace entre le Canada et les États-Unis aux Jeux olympiques d'hiver de 2010. C'est exactement le genre de célébration que méritent les amateurs de soccer ces jours-ci, à l'EURO 2016.
Est-il plus douloureux de tomber à cause d'un tir ou d'une erreur fatale en prolongation que de perdre sur un penalty chanceux ? Personne ne le sait avec certitude. Mais au moins, ce sera l'histoire d'une équipe entière luttant pour un seul but, au lieu de mettre le sort de 23 personnes sur une paire de jambes tremblantes sous la pression…
Selon bongdaplus.vn