Le RCEP peut-il remplacer le TPP ?

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(Baonghean) - Hier (27 février), de hauts responsables de 16 pays d'Asie-Pacifique participant aux négociations sur le Partenariat économique régional global (RCEP) ont entamé un nouveau cycle de négociations à Kobe, au Japon. Dans le contexte de la décision de l'administration Trump de retirer les États-Unis du Partenariat transpacifique (TPP), le RCEP pourrait-il devenir le premier choix pour remplacer le TPP ?

Các nhà lãnh đạo 16 nước thành viên RCEP tham gia lễ công bố Tuyên bố chung tại Kuala Lampur, Malaysia tháng 11/2015. (Nguồn: Xinhua)
Les dirigeants de 16 pays membres du RCEP assistent à la cérémonie d'annonce de la déclaration conjointe à Kuala Lumpur, en Malaisie, en novembre 2015. (Source : Xinhua)

Candidat n° 1

Le nouveau cycle de négociations du Partenariat économique régional global (RCEP) s'est déroulé dans un contexte très particulier, considéré comme le plus favorable depuis son lancement. Le nouveau président américain Donald Trump a tenu sa promesse envers ses électeurs et a officiellement annoncé le retrait des États-Unis du Partenariat transpacifique (TPP).

Avec cette déclaration, l'accord TPP n'est théoriquement plus valable. En effet, les États-Unis représentent plus de 50 % du PIB total de tous les pays membres, alors que, conformément à la réglementation, l'accord TPP n'entre en vigueur qu'avec l'approbation des parlements d'au moins six pays membres représentant au moins 85 % du PIB.

Dans ce contexte, l'accord RCEP est soudainement devenu la principale alternative pour les pays de la région. En effet, sept des seize pays participants au RCEP sont également membres du TPP. Il convient de rappeler que l'accord RCEP compte seize pays membres, dont dix pays de l'ASEAN et des pays partenaires tels que l'Australie, la Chine, l'Inde, le Japon, la Corée du Sud et la Nouvelle-Zélande. Les négociations ont débuté en 2013. L'objectif du RCEP est d'établir une coopération économique plus étroite entre l'ASEAN et les pays partenaires, en mettant l'accent sur le commerce des biens, des services et des investissements. S'il est conclu, le RCEP créera un espace économique représentant près de 30 % de la valeur du commerce mondial.

Égalément assorti ?

En réalité, selon les experts économiques, à l'échelle du marché, le RCEP peut difficilement être comparé au TPP sur tous les plans. Plus précisément, l'accord TPP a dépassé les limites de la libéralisation des biens et services, tout en mettant l'accent sur des domaines importants pour les pays développés tels que les conditions commerciales, les normes, la réglementation et la protection de la propriété intellectuelle. L'accord RCEP, quant à lui, devrait se concentrer principalement sur la réduction des droits de douane et la libéralisation des services.

Cependant, bien que l'objectif du RCEP ne soit pas aussi « complet » que celui du TPP, cet accord présente certains points que le TPP ne présente pas. Il s'agit notamment du premier lien entre les deux pays les plus peuplés du monde, la Chine et l'Inde, ou entre les deux principales économies d'Asie, la Chine et le Japon. Un facteur incontournable est la détermination politique de la Chine, pays à l'origine de l'accord RCEP.

L'opinion publique a reconnu que l'accord RCEP, sans la participation des États-Unis, constitue une étape prioritaire pour la Chine dans sa feuille de route visant à accroître son influence dans la région Asie-Pacifique. La Chine a discrètement accéléré la feuille de route des négociations du RCEP lorsque l'accord TPP était encore porteur d'espoir. Aujourd'hui, alors que le TPP est menacé de faillite totale, la Chine n'a aucune raison de ne pas achever le RCEP début 2017 comme prévu.

Quy định về quyền sáng chế trong ngành công nghiệp dược phẩm ở khu vực châu Á-Thái Bình Dương, sẽ được thảo luận tại vòng đàm phán mới nhất của RCEP tại Kobe, Nhật Bản. (Nguồn: Bloomberg)
Les règles relatives aux brevets pour l'industrie pharmaceutique dans la région Asie-Pacifique seront discutées lors du dernier cycle de négociations du RCEP à Kobe, au Japon. (Source : Bloomberg)

Le RCEP atteindra-t-il bientôt la ligne d’arrivée ?

Malgré ces facteurs favorables, le RCEP ne pourra pas atteindre son objectif aussi rapidement que la Chine l'espère. Inévitablement, comme pour de nombreux autres accords internationaux, que tous les membres parviennent ou non à s'entendre sur l'élaboration de réglementations sur une série de questions telles que la propriété intellectuelle, le commerce électronique, etc., les difficultés techniques pour parvenir à des dispositions communes constitueront des obstacles.

Si l'on considère les différents pays, l'Inde et l'Indonésie sont actuellement considérées comme peu enthousiastes à l'égard de la libéralisation des échanges. La concurrence entre l'Inde et la Chine constituera également un obstacle majeur. Même lors du dernier cycle de négociations qui vient de débuter, de nombreux désaccords sont à prévoir sur la portée des droits de douane dans le cadre de l'accord entre le Japon, la Chine et l'Inde.

Par conséquent, certains estiment que les pays participant au RCEP ne devraient pas trop se concentrer sur cet accord, mais devraient mener des dialogues économiques bilatéraux en parallèle. Par ailleurs, le retrait des États-Unis du TPP ne signifie pas que l'administration Donald Trump écartera la région Asie-Pacifique de sa politique étrangère.

Par conséquent, selon les analystes, les pays participants au RCEP, dont le Vietnam, devront peut-être trouver un équilibre et s'adapter pour élaborer des stratégies à long terme adaptées. Car, dans le contexte actuel de mondialisation, outre le TPP, le RCEP offrira aux pays de nombreux cadres de coopération commerciale pertinents et adaptés à leur participation.

Phuong Hoa

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