Pourquoi le Vietnam n’a-t-il pas pris la parole lors du Dialogue Shangri-La de 2017 ?

June 4, 2017 06:42

M. Vu Tien Trong, un responsable de la délégation vietnamienne participant au Sommet sur la sécurité en Asie, a déclaré que le Vietnam n'était pas présent au niveau ministériel et n'avait donc pas pris la parole lors de la séance plénière à cette occasion.

S'adressant à la presse en marge du Dialogue Shangri-La 2017 qui se déroule à Singapour, le général de division Vu Tien Trong, directeur de l'Institut des relations internationales de défense, a déclaré que la question qui fait l'objet de nombreuses discussions dans la situation générale de sécurité en Asie est l'affirmation du rôle des grands pays, en particulier des États-Unis :

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Général de division Vu Tien Trong. Photo : CT.

- Pourriez-vous nous parler de la participation de la délégation de hauts fonctionnaires du ministère vietnamien de la Défense nationale à Shangri-La ?

- La délégation du ministère vietnamien de la Défense nationale a participé activement et proactivement aux premières conférences depuis 2002. Lors du 16e Dialogue Shangri-La, le ministère vietnamien de la Défense nationale s'est préparé avec beaucoup de soin, y compris des messages pour la session plénière et les sessions simultanées.

Cependant, le principe du comité d'organisation est de donner la priorité aux ministres de la Défense de chaque pays pour prendre la parole en séance plénière. Nous constatons que même l'Inde et la Chine n'envoient pas de représentants de niveau ministériel, mais seulement des représentants de niveau inférieur qui ne prennent pas la parole. Il en va de même pour la délégation vietnamienne. Nous devons accepter les principes et les règlements du comité d'organisation ainsi que ceux du pays hôte.

- Pourquoi le chef de la délégation vietnamienne n’a-t-il pas participé aux interventions lors des séances plénières ?

Comme mentionné précédemment, le nombre de participants est très important, pouvant atteindre plus de 20 ministres de la Défense et leurs équivalents de différents pays. Par conséquent, les interventions à l'ordre du jour des séances plénières sont prioritaires pour les ministres de rang ministériel. Par conséquent, nos vice-ministres ne sont pas autorisés à prendre la parole. Le Vietnam, l'Inde et la Chine, tous présents au niveau de vice-ministre ou à un niveau inférieur, ne prennent donc pas la parole en séance plénière.

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Le secrétaire américain à la Défense a affirmé lors du dialogue de Shangri-La le 3 juin que les actions unilatérales de la Chine en mer de Chine orientale étaient inacceptables. Photo : CT.

- Comment évaluez-vous les principaux sujets à l’ordre du jour du Dialogue Shangri-La de cette année ?

- La conférence a accordé une attention particulière aux questions actuelles de sécurité régionale, y compris les questions de sécurité communes, en mettant l'accent sur les questions de sensibilisation, en affirmant le rôle des principaux pays, en particulier des États-Unis, dans les questions de sécurité en Asie ainsi que d'autres grands pays comme la Chine.

Les grands pays ont la responsabilité de travailler ensemble pour résoudre les problèmes de sécurité actuels, tels que la dénucléarisation de la péninsule coréenne, la lutte contre le terrorisme international, les conflits en mer de Chine méridionale, etc., ou les problèmes émergents tels que la cybersécurité mondiale.

Ce sont toutes des questions que Shangri-La a reconnues, évaluées ou proposées comme orientations de coopération pour maintenir une région stable et pacifique, afin que tous les pays puissent bénéficier ensemble, c'est-à-dire la paix et un développement prospère commun.

- Que pensez-vous du discours du Premier ministre australien lors de la séance d’ouverture ?

- Les communautés internationales et régionales ont accordé hier une attention particulière au message délivré par le Premier ministre australien lors de la séance d’ouverture.

Le message est clair. Premièrement, le respect de la souveraineté des nations et de l'État de droit dans toutes les affaires internationales. Deuxièmement, la reconnaissance du rôle des États-Unis dans les questions de sécurité régionale ; et la reconnaissance du fait que l'essor de la Chine dans la région apporte des avantages communs aux pays de petite et moyenne taille, qui peuvent ainsi se développer ensemble.

Cependant, le Premier ministre australien a également appelé la Chine à être responsable et à agir conformément à la loi dans la région, demandant à la Chine d'agir de manière plus responsable concernant les différends en mer de Chine orientale, en mer de Chine orientale ainsi que dans le traitement de la question de la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Le Premier ministre australien a également adressé un message important en faveur du rôle central et de premier plan de l'ASEAN dans la structure de sécurité régionale, tout en exprimant un message contre la démondialisation, appelant les pays à prendre leurs responsabilités en coopérant pour faire face aux menaces sécuritaires actuelles telles que le risque de terrorisme international, les problèmes de cybersécurité mondiale, etc.

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La ministre japonaise de la Défense s'entretient avec son homologue malaisien lors du dialogue Shangri-La le matin du 3 juin. Photo : CT.

- En tant que membre actif du Dialogue Shangri-La, comment le Vietnam a-t-il exprimé et partagé ses points de vue, notamment sur les moyens de résoudre les conflits actuels ?

- Le Vietnam devrait participer et s'exprimer lors de la séance plénière sur les défis liés à la gestion de la crise actuelle. Cependant, en raison des principes et règlements du comité d'organisation, le Vietnam occupe un rang inférieur à celui du ministre et n'est donc pas autorisé à prendre la parole officiellement lors de cette séance plénière.

Le Vietnam estime que de nombreux problèmes de sécurité doivent être résolus conjointement, mais que de nombreux défis subsistent. Le premier est la prise de conscience, ainsi que les différences de comportement ou d'application des règles juridiques internationales, qui créent des divergences ou des mécanismes insuffisants pour résoudre les problèmes actuels.

De plus, les intérêts des nations ne coïncident pas avec ceux des communautés ou des intérêts communs, ce qui engendre des divergences. Certains pays placent même leurs intérêts nationaux au-dessus de ceux de la communauté. Cela crée des difficultés en matière de prise de conscience et de responsabilité commune dans la gestion des enjeux internationaux actuels dans la région.

- Selon vous, comment les grands pays devraient-ils se comporter pour démontrer leur rôle responsable, et quelle voix l’ASEAN devrait-elle avoir pour contribuer à ce processus ?

Le message du Premier ministre australien est très clair. Premièrement, les grands pays doivent assumer leurs responsabilités pour assurer le maintien de l'ordre sécuritaire dans la région, en particulier les États-Unis et la Chine. Le Premier ministre australien a d'ailleurs réaffirmé le rôle des États-Unis dans l'engagement sécuritaire dans la région. Il a également reconnu l'essor de la Chine, tout en l'appelant à assumer ses responsabilités.

Et tous les pays, grands ou petits, doivent respecter l’État de droit, et tous doivent être égaux et libres dans le cadre de l’État de droit dans le monde et dans la région.

Le rôle de l’ASEAN a été, est et sera reconnu comme un centre doté d’une force motrice, une force de premier plan dans les mécanismes de coopération en matière de sécurité régionale, et est pleinement soutenu par la Chine, les États-Unis et d’autres grands pays.

L'ASEAN est ainsi devenue une communauté ces dernières années. Nous sommes convaincus qu'avec le soutien des principaux pays et des pays extérieurs à la région, l'ASEAN remplira sa mission de centre dirigeant les mécanismes actuels.

Selon Zing

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