Le suicide au Japon est devenu un problème national

July 25, 2017 16:42

Le gouvernement de Tokyo doit approuver un plan visant à réduire les suicides de 30 % au cours des 10 prochaines années, dans un contexte de taux de suicide inquiétant dans le pays.

Áp lực công việc quá cao ở Nhật được cho là nguyên nhân hàng đầu của các vụ tự tử - Ảnh: AFP
Au Japon, la forte pression au travail serait la principale cause de suicide. Photo : AFP

Selon l'agence de presse AFP, le Japon a le taux de suicide le plus élevé du Groupe des Sept (G7) des nations industrialisées, avec plus de 20 000 personnes se suicidant chaque année.

L'objectif du gouvernement de Tokyo dans son plan intitulé « Mesures globales contre le suicide » annoncé aujourd'hui (25 juillet) est de réduire le taux de suicide de 18,5 pour 100 000 personnes en 2015 à 13 en 2025, comparable au taux aux États-Unis (13,4 %) et en Allemagne.

Cela signifie que le gouvernement du Premier ministre Shinzo Abe s’efforcera de réduire le nombre de suicides à moins de 16 000 d’ici 2025.

Après avoir atteint un pic en 2003 avec 34 427 suicides, le nombre de suicides au Japon a diminué pendant sept années consécutives depuis 2010, pour atteindre 21 897 en 2016.

Selon le ministère japonais de la Santé, en 2016, ce pays de 127 millions d'habitants se classait au 6e rang en termes de taux de suicide, derrière la Lituanie (30,8), la Corée du Sud (28,5) et le Suriname (24,2).

En analysant les causes du suicide, le plan prévoit de s’attaquer à des problèmes tels que les longues heures de travail, la dépression post-partum et les préjugés contre les groupes minoritaires.

Ce nouvel objectif est plus ambitieux que celui de 2007, qui visait à réduire le nombre de suicides de 20 % sur dix ans. Ce dernier plan sera révisé tous les cinq ans.

En ce qui concerne le problème des heures supplémentaires au travail, le Japon s’attachera à garantir la santé mentale des travailleurs et à prévenir les abus de pouvoir des supérieurs pour exercer des pressions sur le lieu de travail.

En outre, le gouvernement a décidé de mettre en place une ligne d’assistance téléphonique pour sensibiliser et faire comprendre le harcèlement dans les écoles et sur les lieux de travail.

Ces mesures ont été introduites après le suicide en 2015 d'une employée de l'agence de publicité Dentsu, qui devait régulièrement travailler 100 heures supplémentaires par mois, qui a attiré l'attention du public.

L'incident a forcé le président de Dentsu à démissionner par la suite.

En ce qui concerne la dépression post-partum, le gouvernement japonais s’engage à évaluer la santé mentale et les conditions de vie des mères après l’accouchement au moyen de bilans de santé et d’un soutien à l’éducation des enfants.

Pour lutter contre le taux élevé de suicide chez les jeunes d’une vingtaine d’années, le Japon va intensifier ses efforts éducatifs pour apprendre aux élèves à demander de l’aide à l’école, se concentrer sur le suivi des cas de désespoir sur les réseaux sociaux et construire de meilleures relations humaines.

Bien que le gouvernement japonais fasse tout son possible pour lutter contre le suicide, de nombreux défis restent à relever, car le taux de personnes connaissant les réseaux de soutien anti-suicide est encore assez faible.

Une enquête menée en 2016 par le ministère japonais de la Santé a révélé que seulement 6,9 % des personnes interrogées connaissaient l'existence de services de conseil en santé mentale et que 5 % connaissaient la semaine de prévention du suicide organisée par le gouvernement en septembre. De plus, 23,6 % des adultes interrogés avaient sérieusement envisagé le suicide.

Selon Tuoi Tre

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