Le porc redevient un sujet brûlant avant la rentrée scolaire en France
La question de savoir s'il faut ou non remplacer le porc par d'autres aliments dans les repas scolaires reste un sujet controversé dans la société française.
Le tribunal administratif de la ville de Dijon, située à plus de 300 km à l'est de Paris, a rendu le 28 août un jugement rejetant la précédente décision de la ville de Chalon-sur-Saône, dans la région, qui ne prévoyait pas de menu alternatif au porc dans les repas des cantines scolaires.
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Photo d'illustration : Reuters |
Cette décision a immédiatement provoqué une grande polémique, non seulement en Bourgogne, mais dans toute la France, car elle a ravivé l'un des sujets les plus sensibles concernant la religion dans les écoles françaises de ces dernières années.
Auparavant, depuis septembre 2015, la Mairie de Chalon-sur-Saône avait décidé de ne plus préparer de menus alternatifs au porc dans les cantines scolaires.
L'argument de la mairie est que, dans le milieu éducatif, il est nécessaire de garantir une laïcité absolue, c'est-à-dire que les questions religieuses ou politiques ne doivent pas être présentes à l'école. Par conséquent, la préparation de menus alternatifs pour les élèves musulmans pourrait entraîner une discrimination envers les autres élèves.
Cependant, la Ligue de défense juridique des musulmans (LDJM) de France a vivement protesté contre la décision de la mairie de Chalon-sur-Saône, la jugeant illégale, discriminatoire et contraire à la liberté de religion. La Fédération a alors déposé une plainte auprès du tribunal administratif de Dijon, qui a abouti au verdict du 28 août.
Il est à noter que dans le communiqué, le tribunal administratif de Dijon a défendu sa décision en affirmant qu'il l'avait fait pour « protéger les meilleurs intérêts des étudiants » et a évité d'évoquer l'argument de la liberté de croyance et de religion.
Le maire de Chalon-sur-Saône a donc critiqué la décision du tribunal administratif de Dijon et a déclaré qu'il ferait appel devant une juridiction supérieure, avertissant que la récente décision pourrait créer un précédent négatif dans toute la France.
Ces arguments ne sont pas totalement déraisonnables car depuis de nombreuses années, le débat sur la question de savoir s’il faut mettre du porc dans les menus scolaires est un sujet sensible et clivant dans la société française.
Alors que ceux qui défendent la pratique de traiter le porc comme tous les autres aliments soutiennent que la laïcité, c'est-à-dire non religieuse et non politique, doit toujours être maintenue comme l'une des valeurs les plus importantes de l'éducation française, ainsi que du système politique français, ceux qui s'y opposent, principalement la communauté musulmane en France, y voient une insulte et une discrimination à l'encontre de leur communauté, car dans la foi islamique, le porc est un aliment interdit.
Cette controverse et cette division ont été approfondies ces dernières années par la croissance du parti d’extrême droite Front national (FN) ainsi que par le fait que de plus en plus de Français se méfient de la pénétration de l’islam dans la vie sociale française, provoquant des conflits religieux et culturels avec les résidents autochtones.
Selon VOV
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