L'ALENA 2.0 devra équilibrer les intérêts

September 4, 2017 09:49

(Baonghean.vn) - Les trois voisins nord-américains, les États-Unis, le Mexique et le Canada, mènent actuellement un deuxième cycle de négociations pour réviser les termes de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Cependant, le succès des négociations dépend davantage de facteurs politiques que de la réalité.

Itinéraire urgent

L'ALENA 2.0 est négocié à la hâte en vue d'une éventuelle révision d'ici la fin de l'année, ou au moins début 2018, afin d'éviter les complications politiques susceptibles de survenir lors de l'élection présidentielle au Mexique et des élections de mi-mandat aux États-Unis l'année prochaine. Ce projet est considéré comme ambitieux pour la négociation d'un accord régional.

Việc đàm phán lại Hiệp định Thương mại Tự do Bắc Mỹ (NAFTA) sẽ kiếm chứng lại quan hệ của 3 nước láng giềng: Mỹ, Canada và Mexico (The Economist)
La renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) réexaminera les relations entre les trois pays voisins : les États-Unis, le Canada et le Mexique (The Economist).

Il reste encore beaucoup à faire au cours des quatre derniers mois de l'année, car les trois pays n'ont pas encore trouvé de terrain d'entente sur leurs positions et leurs objectifs ambitieux. L'heure est venue de rechercher des compromis sur leurs intérêts. Pour les États-Unis, la « refonte » de l'ALENA semble être la priorité absolue de leur politique commerciale cette année. Le président américain Donald Trump nourrit de grandes attentes quant aux cycles de renégociation de l'ALENA.

Il est considéré comme un « test » pour évaluer les engagements et les politiques que M. Trump a poursuivis avant de prendre ses fonctions, notamment la refonte des relations commerciales avec les pays dans une direction protectionniste, l'augmentation des barrières commerciales pour atteindre l'objectif de « l'Amérique d'abord ».

NAFTA trở thành mục tiêu chỉ trích của Tổng thống Mỹ Donald Trump (MacLean.ca)
L’ALENA devient la cible des critiques du président américain Donald Trump (MacLean.ca).

D'autre part, l'issue des négociations de l'ALENA est également dans l'intérêt fondamental des deux pays voisins des États-Unis. L'ALENA 2.0 devra continuer à protéger les économies et les marchés du travail du Canada et du Mexique. Parallèlement, il déterminera la position de ces deux pays face à leur partenaire majeur et voisin important, les États-Unis.

En termes de politique et de stratégie, la renégociation de l'ALENA est également considérée comme une « mesure » de la nature des relations entre les trois pays voisins d'Amérique du Nord, qui étaient encore considérées comme assez « fluides » sous les administrations précédentes du président Trump.

Qui gagne, qui perd ?

Juste avant cette deuxième session, les deux pays voisins des États-Unis ont été soudainement déconcertés par la menace du président Donald Trump, le 28 août, selon laquelle les États-Unis entameraient prochainement le processus de retrait de l'ALENA, tout en soulignant que le Mexique devrait payer pour la construction d'un mur sur le territoire américain le long de la frontière avec le Mexique.

Selon M. Trump, le Mexique rencontre actuellement des difficultés dans les négociations visant à réviser l'ALENA, l'un des pires accords commerciaux signés à ce jour. Selon lui, le démantèlement de cet accord doit être entamé avant qu'un accord équitable puisse être conclu.

Ce n'est pas la première fois que M. Trump évoque un retrait de l'ALENA, mais cette fois, il s'agit d'une menace réelle si les deux pays voisins ne « cèdent » pas aux exigences des États-Unis. Le Mexique n'a pas tardé à riposter. Le ministre des Affaires étrangères, Luis Videgaray, a annoncé qu'il quitterait la table des négociations si le président américain Donald Trump activait la clause de retrait de l'ALENA.

Mais le retrait des États-Unis de l'ALENA ne dépend certainement pas uniquement de la volonté du président Trump. Ce dernier devra consulter le Congrès s'il souhaite sortir les États-Unis de cet accord trilatéral. Ce n'est clairement pas chose aisée pour un Congrès qui s'est montré peu coopératif avec la Maison-Blanche depuis le début de son mandat.

Đại diện 3 nước tại bàn đàm phán (San Diego Union Tribune)
Les représentants des trois pays à la table des négociations (San Diego Union Tribune)

Sans compter que le retrait de l'ALENA causerait des dommages considérables à l'économie américaine. Selon l'agence de notation Fitch Ratings, en cas d'échec de la renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), le Mexique ne serait pas le seul pays touché, mais les deux autres pays, le Canada et les États-Unis, dont 15 États américains, subiraient de lourdes pertes.

Fitch estime que dans les relations commerciales avec le Mexique, les États américains comme le Nouveau-Mexique, le Texas et l'Arizona subiront les plus grandes pertes, car les exportations vers le Mexique représentent une part importante de 43 %, 40 % et 38 % du chiffre d'affaires total des exportations de ces États, respectivement.

Parallèlement, le Dakota du Sud, le Nebraska, l'Iowa, le Kansas et le Missouri affichent tous des ratios d'exportation vers le Mexique compris entre 15 et 25 %. De plus, onze États américains, dont le Maine, le Montana, le Michigan, le Vermont, l'Ohio, le Missouri, le Dakota du Sud, le Dakota du Nord et l'Indiana, dépendent fortement de leurs relations commerciales avec le Canada, plus de 30 % de leurs exportations étant destinées à ce marché.

Du côté mexicain, le pays doit revoir sa position pour parvenir à une solution raisonnable. En effet, l'ALENA, entré en vigueur en 1994, a rendu le Mexique de plus en plus dépendant des États-Unis pour son approvisionnement alimentaire et a entraîné des prix élevés pour les consommateurs. Le Mexique importe désormais jusqu'à 45 % de ses besoins alimentaires. Cela le place dans une situation de dépendance vis-à-vis de l'offre, notamment en provenance des États-Unis, qui fournissent jusqu'à 50 % du total de ses importations.

Si cette tendance se poursuit, 80 % des importations alimentaires du Mexique proviendront des États-Unis d'ici 2030. Les principaux produits alimentaires importés par le Mexique sont le maïs, le porc, le blé, le lait en poudre et le poulet. En raison des subventions, les exportations alimentaires américaines vers le Mexique coûtent moins cher que la production nationale, ce qui constitue une pratique commerciale déloyale. De plus, la renégociation de l'ALENA continuera de menacer les zones rurales du Mexique, car l'accord profitera davantage aux multinationales qu'aux petits et moyens producteurs mexicains.

Cette réalité montre que la nature de l'ALENA, après 23 ans d'existence, réside dans la dépendance économique excessive de ces trois partenaires nord-américains. Personne n'en tire pleinement profit et personne ne « perd tout ». Toute solution retenue pour l'ALENA 2.0 doit également tenir compte des avantages mutuels. Par conséquent, l'accord ne peut être obtenu sous la pression politique populiste.

Thanh Son

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