L'Espagne emprisonne deux dirigeants séparatistes catalans

Deux dirigeants du mouvement indépendantiste catalan ont été arrêtés dans l'attente d'une enquête pour sédition.

M. Jordi Cuixart (à gauche) et Jordi Sanchez. Photo : Reuters.

La Cour suprême espagnole a ordonné le 16 octobre l'emprisonnement des dirigeants de deux des plus grands groupes indépendantistes de Catalogne pour sédition, démontrant ainsi une volonté d'imposer le contrôle du gouvernement central et de stopper le mouvement séparatiste en Catalogne, a rapporté Reuters.

Les deux hommes arrêtés sont Jordi Sanchez, président du Conseil national catalan (ANC), et Jordi Cuixart, chef du mouvement Omnium. Le parquet affirme que les deux dirigeants ont joué un rôle central dans l'organisation des manifestations de septembre, qui ont donné lieu à des affrontements entre la police nationale espagnole et les manifestants. Ni Sanchez ni Cuixart n'ont droit à une libération sous caution.

Il s'agit de la première arrestation de dirigeants séparatistes clés depuis le référendum sur l'indépendance de la Catalogne du 1er octobre. Environ 200 personnes se sont rassemblées devant le siège du gouvernement catalan à Barcelone pour manifester leur soutien à Sanchez et Cuixart.

L'ANC a appelé à de nouvelles manifestations en Catalogne aujourd'hui. « L'Espagne a emprisonné des dirigeants de la communauté catalane pour avoir organisé des manifestations pacifiques. Malheureusement, nous avons des prisonniers politiques », a déclaré le président catalan Carles Puigdemont.

Des manifestants exigent la libération de deux dirigeants indépendantistes. Photo : Reuters.

La Cour suprême espagnole a également confisqué le passeport du chef de la police catalane, Josep Lluis Trapero, et interdit à ce dernier de voyager à l'étranger pendant qu'il fait l'objet d'une enquête pour incitation aux émeutes, mais n'a pas ordonné son arrestation.

M. Puigdemont a signé une déclaration d'indépendance de l'Espagne le 10 octobre lors d'une session du Parlement catalan, sur la base des résultats d'un référendum du 1er octobre au cours duquel 90 % des 2,26 millions de Catalans ont voté en faveur de l'indépendance, mais ont reporté sa mise en œuvre. Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a ensuite demandé à Puigdemont de clarifier si l'indépendance avait été déclarée dans les cinq jours.

Dans une lettre adressée à M. Rajoy le 16 octobre, M. Puigdemont n'a pas répondu par un « oui » ou un « non », appelant plutôt à deux mois de dialogue. Il a également demandé à Madrid de cesser « toute répression » en Catalogne et de rencontrer M. Rajoy « au plus vite ». Madrid a déclaré son refus de négocier l'indépendance de la Catalogne et a menacé de prendre des mesures sévères, telles que la privation de son autonomie, si Puigdemont poursuivait le processus d'indépendance.

Selon VNE