Fermeture du gouvernement, division interne des États-Unis et conflit profond ?

Tristes traces d'un an au pouvoir

Le 20 janvier à minuit précise, les États-Unis ont célébré la première année de mandat du président Donald Trump en paralysant temporairement le gouvernement fédéral. Tout a commencé lorsque la Chambre des représentants a adopté le projet de loi de dépenses temporaires, mais que le Sénat n'a pas pu l'adopter le week-end dernier. Malgré les nombreuses tentatives du président Trump pour sauver le projet de loi et éviter une paralysie du gouvernement, les législateurs ont tout de même décidé de compliquer la deuxième année de mandat de Donald Trump.

Le président américain Donald Trump est aux prises avec la question de l'immigration, l'une des causes du conflit entre Démocrates et Républicains, ainsi que de la paralysie du gouvernement fédéral. Source : Los Angeles Times.

Ce scénario désastreux pour la politique américaine a soulevé une série de questions dans l'opinion publique. Tout d'abord, chacun comprend que la paralysie du gouvernement entraînera le licenciement temporaire de centaines de milliers d'employés fédéraux. Parallèlement, plus de 1,3 million de militaires et 95 000 employés du ministère de la Justice devront continuer à travailler et à exercer leurs fonctions, mais sans salaire.

De plus, si le gouvernement était paralysé pendant une semaine, l'économie américaine aurait perdu environ 6,5 milliards de dollars. Selon les prévisions de Goldman Sachs, la croissance du produit intérieur brut (PIB) américain au premier trimestre 2018 diminuerait de 0,2 %. Selon le secrétaire à la Défense, James Mattis, la paralysie du gouvernement affecterait également gravement les opérations militaires américaines, notamment l'entraînement au combat, la maintenance, l'entretien des armes et des équipements, ainsi que les activités de renseignement.

Le plus important est que cet incident a une fois de plus mis en lumière le conflit interne de la politique américaine, en premier lieu entre le président Trump et les Démocrates, un conflit qui existe depuis longtemps. En témoigne l'absence de dispositions relatives à la protection des immigrants dans le projet de loi budgétaire temporaire, pourtant toujours considéré comme une priorité absolue par les Démocrates. Plus précisément, les Démocrates et les Républicains sont en désaccord sur la politique d'immigration concernant le programme d'action différée pour les arrivées d'enfants (DACA).

Alors que les Démocrates sont déterminés à protéger la jeune génération d'immigrés, le Président Trump et les Républicains ont tendance à annuler ce programme. Cela se reflète clairement dans la série de politiques sévères de Donald Trump envers les immigrés depuis son arrivée au pouvoir. Malgré une rencontre entre le chef du Parti démocrate au Sénat américain, Charles Schumer, et le Président Trump juste avant le vote, les deux parties n'ont toujours pas réussi à s'entendre. Selon M. Charles, c'est la rigidité de M. Trump qui a mis le gouvernement dans une situation aussi difficile. En réponse, les députés républicains ont également contre-attaqué, affirmant que les Démocrates cherchaient simplement à relancer la question de l'immigration, quelles qu'en soient les conséquences. Non seulement les démocrates étaient en conflit sur la question de l'immigration, mais ils ont également débattu de plusieurs sujets tels que les dépenses militaires et les dépenses intérieures.

République divisée en interne

Il convient de souligner qu'il ne s'agit pas simplement d'un conflit entre Démocrates et Républicains : même au sein du Parti républicain du président Donald Trump, depuis son arrivée au pouvoir, des désaccords et des divisions ont toujours existé. Récemment, la proposition de Donald Trump de « sauver » le gouvernement en modifiant la loi électorale au Sénat a été immédiatement rejetée par le principal représentant républicain, Mitch McConnell.

Le président Donald Trump et le chef de file des démocrates au Sénat, Charles Schumer, lors d'une rencontre à la Maison Blanche. Source : AP.

Il convient de noter que le Parti républicain détient actuellement la majorité au Sénat, avec 51 sièges sur 100. Cependant, selon le règlement, certains projets de loi ne peuvent être adoptés que s'ils recueillent au moins 60 % des voix au Sénat. La modification proposée par le président Trump vise à faciliter l'adoption de tous les projets de loi lorsque les deux chambres du Congrès sont encore aux mains des républicains. Cependant, bien qu'il ait affirmé soutenir M. Trump dans le projet de loi de budget temporaire, Mitch McConnell a tout de même décidé de dire « non » à la modification des règles de vote proposée par le président.

Le public n'a pas été vraiment surpris par la réaction de M. Mitch McConnell. En effet, le Parti républicain, bien que parti du président, depuis l'élection, de nombreux membres du Congrès n'étaient pas satisfaits du style et de la politique de M. Donald Trump. Même le député Mitch Connell a implicitement laissé entendre, dans une déclaration, qu'il attendait toujours une décision précise du président, mais qu'il ne savait pas clairement quelle solution il adopterait !

En réalité, la paralysie du gouvernement est devenue un sujet récurrent dans les négociations budgétaires au Congrès américain depuis de nombreuses années. C'est la treizième fois que le gouvernement américain est contraint de cesser ses activités. La dernière fois que le gouvernement américain a dû suspendre temporairement ses activités pendant 16 jours, c'était en 2013, sous la présidence de Barack Obama. Cependant, on peut dire que ce scénario devient plus grave et plus complexe sous la présidence de Donald Trump.

Au vu de la situation actuelle, on peut dire qu'après un an au pouvoir, les « réalisations » de M. Trump sont toutes sombres. Une croissance économique limitée, une série de conflits internes exacerbés par des politiques controversées, une lutte de pouvoir plus complexe entre les deux factions… Tout cela laisse présager que la deuxième année au pouvoir du dirigeant américain s'annonce semée d'embûches et de nombreux défis.

Khang Duy