Le « trépied » est difficile à résoudre pour l'armée syrienne
L'armée syrienne vient d'annoncer sa détermination à reconquérir les territoires restants après avoir réussi à reprendre la province de Deraa aux rebelles de l'opposition.
Le champ de bataille syrien devrait conserver une division territoriale en trois zones dans un avenir proche.
Actuellement, la situation sur le champ de bataille de Deraa est considérée comme réglée alors que l'Armée du gouvernement syrien (AAS) s'approche des derniers postes de défense rebelles, prédisant que le jour de la victoire est très proche.
Poursuivant sur la lancée de la victoire, de hauts responsables de l’armée syrienne ont récemment pris la décision de reprendre rapidement d’autres territoires occupés, notamment les provinces d’Idlib et d’Afrin et les zones gérées par les Kurdes parrainés par les États-Unis.
Cependant, selon les observateurs, la situation sur le champ de bataille syrien sera désormais difficile à prévoir. Une fois les groupes armés séparatistes vaincus, un « trépied » se formera et il sera très difficile pour l'AAS de le briser.
De nombreuses difficultés attendent l’armée gouvernementale syrienne. |
Les cibles immédiates de l'AAS sont les provinces d'Idlib et d'Afrin, territoires actuellement occupés par les forces armées pro-turques et l'armée d'Ankara. Si ces territoires sont attaqués, une guerre éclatera certainement entre la Syrie et la Turquie.
La Turquie a publiquement déclaré les territoires limitrophes « zone tampon » pour garantir la sécurité. Ankara maintient sa politique exigeant le départ du président Assad avant de pouvoir les remettre à Damas.
Il est peu probable que la force actuelle de l'armée syrienne soit en mesure de faire face à la Turquie - le pays qui possède la deuxième plus grande force armée conventionnelle de l'OTAN, d'autant plus que la Russie restera certainement à l'écart parce qu'elle ne veut pas déplaire à un partenaire qu'elle doit encore gagner.
Le « trépied » qui divise les territoires en trois est quelque chose que l’armée syrienne aura beaucoup de mal à briser. |
Les choses sont encore plus compliquées dans les territoires contrôlés par les Kurdes sous le patronage direct des États-Unis, qui abritent une importante concentration de champs pétroliers et sont depuis longtemps la cible de l’armée syrienne.
Cependant, cette zone est un roc plus solide qu’Idlib ou Afrin car elle dispose de la puissance de feu américaine directe pour la protéger.
Il convient de rappeler que les États-Unis n’ont pas hésité à abattre un Su-22 de l’armée de l’air syrienne à son approche, ou encore la frappe aérienne féroce qui aurait tué 177 mercenaires russes lorsque ce groupe a attaqué une raffinerie de pétrole.