Lai Xiaomin, ancien président de la plus grande société financière chinoise. Photo : BJN

Le 15 octobre, la CCDI a annoncé les résultats de son enquête sur Lai Xiaomin et a utilisé des mots d'une dureté sans précédent pour accuser Lai, tels que « dictature arrogante, dépravation, dégradation morale et extravagance ».

Il a été expulsé du parti, démis de ses fonctions, son dossier de corruption a été transféré au parquet et ses biens ont été confisqués en raison d'une « corruption grave, entraînant une influence politique négative ».

Lai Xiaomin, 56 ans, a été annoncé comme faisant l'objet d'une enquête par la Commission centrale de contrôle de la discipline (CCDI) de Chine le 17 avril. L'enquête sur Lai Xiaomin est considérée comme « la plus grande affaire de corruption financière depuis la fondation de la Chine », selon le magazine China Finance.Caixin.

Lai Xiaomin a de nombreuses années d'expérience dans le secteur financier, occupant de nombreux postes de direction pendant plus de 10 ans à la Banque populaire de Chine avant d'être nommé secrétaire adjoint du parti et PDG de Huarong State Asset Management Company en 2009 et promu secrétaire et président en 2012.

Une connaissance a estimé que Lai Xiaomin possédait une « audace incroyable » et une « mémoire extrêmement bonne, se souvenant de chaque chose sans faute ». Révélant à Caixin : « Lai Xiaomin est comme l'empereur de Huarong, détenant un pouvoir absolu, sans équilibre des forces. Son audace dépasse l'imagination du commun des mortels. »

Lai Xiaomin possède 120 appartements et compte plus de 100 maîtresses, dont plusieurs actrices célèbres du monde du divertissement chinois ainsi que des employées de Huarong. Nombre de ses maîtresses occupent des postes de direction dans les filiales de Huarong. Lai Xiaomin a une règle tacite avec ses maîtresses : plus la relation dure, plus la position de la maîtresse est élevée. Lai a réparti 100 appartements entre son ex-femme et ses maîtresses.

Selon des proches de Lai, il aurait un penchant particulier pour l'argent liquide. Les autorités ont découvert trois tonnes d'espèces d'une valeur de 270 millions de yuans (39 millions de dollars) dans ses propriétés à Pékin, dont de nombreuses devises étrangères.

Les employés de Huarong ont déclaré que pendant les cinq années au pouvoir de Lai, le prix caché pour obtenir un emploi chez Huarong ou dans ses filiales était de 300 000 yuans (43 400 dollars) pour un poste régulier, de plus de 72 000 dollars pour un poste de direction et de plus de 144 000 dollars pour un poste de directeur de filiale.

Durant son séjour à Huarong, il forma également la « clique du Jiangxi », un groupe de personnes que Lai Xiaomin recruta rigoureusement dans sa ville natale de la province du Jiangxi, dans le sud de la Chine. Pour renforcer son influence politique, il nomma également à de nombreux postes les enfants et les proches de hauts fonctionnaires.

Après que la Chine a intensifié sa lutte contre la corruption il y a quelques années, Lai a commencé à dissimuler ses appartements où il entreposait de l'argent liquide. L'un de ses appartements a été acheté et vendu cinq fois avant d'être mis à son nom. Les personnes souhaitant faire des affaires avec Hua Rong et Lai transféraient de l'argent sur le compte de sa mère, plutôt que de le lui remettre directement. Le compte bancaire de la mère de Lai contenait 300 millions de yuans (43,4 millions de dollars).

Huarong était l'une des quatre sociétés de gestion d'actifs créées par le gouvernement chinois en 1999 en réponse à la crise financière asiatique de 1997. Sous la direction de Lai, la société s'est développée dans d'autres secteurs financiers, notamment les valeurs mobilières, le crédit-bail et l'immobilier, devenant ainsi la plus grande holding de gestion d'actifs financiers de Chine. Depuis 2015, la société a investi plus de 433 millions de dollars à l'étranger.

Hong Hanh