La France a augmenté les frais de scolarité à 16 reprises pour les étudiants internationaux.
À partir de l'automne 2019, les étudiants non européens devront payer 2 770 euros par an d'études en France, alors que les frais de scolarité s'élèvent actuellement à 170 euros.
Le localLa France vient d'annoncer une réglementation prévoyant une augmentation record des frais de scolarité pour les étudiants internationaux dès l'année prochaine, soit 16 fois le niveau actuel. Cela signifie qu'après le Brexit en mars prochain, les étudiants britanniques souhaitant étudier en France devront débourser des milliers d'euros, comme ceux des étudiants étrangers.
Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a souligné l'absurdité de la situation où « des étudiants étrangers fortunés paient les mêmes frais de scolarité que des étudiants français pauvres, dont les parents vivent, travaillent et paient des impôts dans le pays depuis des années ».
Actuellement, une licence coûte 170 euros par année universitaire, un master 243 euros et un doctorat 380 euros. Cependant, selon la nouvelle réglementation, ces frais passeront à 2 770 euros pour une licence et à 3 770 euros pour les deux diplômes de niveau supérieur.
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Les frais de scolarité universitaires en France sont inférieurs à ceux du Royaume-Uni et des États-Unis. Photo :Campus France |
Le Premier ministre a souligné que la hausse des frais de scolarité ne représente qu'un tiers du coût réel des formations, le reste étant pris en charge par l'État français. Le nombre de bourses universitaires a également triplé, passant de 7 000 à 21 000, et 14 000 aides financières seront octroyées aux étudiants internationaux originaires de pays en développement. Grâce à ces financements, un étudiant international sur quatre pourra bénéficier d'une bourse ou d'une aide financière, selon le gouvernement.
Les autorités françaises considèrent la hausse des frais de scolarité comme une révolution visant à rendre l'enseignement supérieur plus attractif. Le niveau actuel, quasi gratuit, pourrait être perçu par de nombreux étudiants internationaux, notamment chinois, comme un gage de faible qualité et les dissuader de choisir la France.
Malgré la hausse des prix, les frais de scolarité pour les étudiants internationaux en France restent bien inférieurs à ceux du Royaume-Uni, où ils varient considérablement d'un établissement à l'autre et peuvent atteindre 10 000 euros par an. Aux États-Unis, où l'enseignement supérieur est réputé pour son coût élevé, les étudiants internationaux ont déboursé en moyenne 24 930 dollars pour l'année universitaire 2016-2017.
Cependant, des syndicats étudiants comme l'UNEF s'opposent fermement à cette nouvelle réglementation, affirmant qu'il s'agit d'un moyen de « sélectionner les étudiants en fonction de leurs moyens financiers » et que la France exclura des étudiants talentueux qui n'ont pas les moyens de payer de tels frais.
La France est le pays non anglophone le plus prisé des étudiants internationaux et la quatrième destination d'études la plus populaire au monde après les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie. Cependant, le nombre d'étudiants étrangers en France a diminué de 8,1 % entre 2010 et 2015. Le gouvernement français souhaite porter ce nombre de 343 000 à environ 500 000.
Ce plan prévoit de simplifier la procédure de demande de visa étudiant et d'ouvrir davantage d'établissements d'enseignement à l'étranger.
Actuellement, la France accueille 45 % d'étudiants originaires d'Afrique, 19 % de l'UE, 16 % d'Asie, 9 % des États-Unis et 4 % du Moyen-Orient.
