5 façons pour les parents de cultiver les talents de leurs enfants

Un article de Kenneth A. Kiewra, professeur de psychologie de l'éducation à l'Université du Nebraska - Lincoln (USA), sur The Conversation révèle comment élever des enfants talentueux.

Certains pensent que le talent est inné. Mozart jouait du piano à 3 ans et composait à 5 ans – une histoire courante qui renforce ce point de vue.

Mais vous ignorez peut-être la suite de l'histoire : le père de Mozart était un musicien, compositeur et professeur de musique talentueux. Il se consacra à encadrer son fils, l'encourageant à pratiquer assidûment pour atteindre la perfection.

Même avec une base aussi solide, ce n'est qu'au début de la vingtaine, après 15 ans de pratique ardue, que Mozart a créé son premier chef-d'œuvre, marquant ainsi l'histoire de la musique.

Selon moi, le talent ne naît pas, il se développe et ce sont les parents qui peuvent faire une grande différence pour l’enfant.

Après avoir étudié les meilleurs élèves dans six domaines, le psychologue Benjamin Bloom a également déclaré : « Tout ce qu'une personne dans le monde peut apprendre, la plupart des gens peuvent l'apprendre, si on leur donne les bonnes conditions d'apprentissage. »

Il a identifié cinq conditions spécifiques : un démarrage précoce, des conseils d’experts, une pratique délibérée, un réseau de facteurs potentiels et un objectif unique.

Les enfants ne peuvent pas activer et développer ces talents par eux-mêmes. Ils ont besoin d'être guidés par des gestionnaires de talents, généralement leurs parents, pour devenir des prodiges dans un domaine particulier.

1. Commencez tôt

Les talents naissent souvent très tôt à la maison. Une étude a révélé que 22 artistes talentueux sur 24, des joueurs d'échecs aux patineurs artistiques, ont été initiés à ce sport par leurs parents, généralement entre 2 et 5 ans. Les parents peuvent même être des experts et jouer un rôle d'entraîneur. Par exemple, l'entraîneur national de volley-ball John Cook a élevé la star du volley-ball Lauren Cook.

« Je pense que ma fille a un avantage grâce au travail de son père. Elle a toujours été au contact du volley-ball. Quand elle était petite, nous avions aménagé un petit terrain au sous-sol et nous jouions au volley-ball à genoux », a déclaré Cook.

D'autres parents ne travaillent pas dans le domaine de talent de leur enfant, mais peuvent lui offrir un environnement stimulant dès son plus jeune âge. C'est le cas d'Adora Svitak (née en 1997), une jeune écrivaine qui a publié deux livres à 11 ans. Elle a parcouru le monde pour donner des centaines de conférences, dont une conférence TED.

Les parents d'Adora, John et Joyce, n'étaient ni écrivains ni orateurs, mais ils ont contribué à sa réussite. Chaque soir, le couple passait plus d'une heure à lire des livres intéressants et captivants à leur fille. « La lecture a contribué à forger chez Adora le goût d'apprendre et de lire », a déclaré Joyce.

De plus, ils ont encouragé Adora dans ses premiers écrits, lui ont prodigué des conseils, l'ont aidée à publier son livre et ont organisé des conférences. Joyce a finalement quitté son emploi pour devenir la manager d'Adora à temps plein.

2. Orientation professionnelle

De nombreux parents d'enfants surdoués ont déployé des efforts considérables pour aider leurs enfants à atteindre leur niveau actuel de réussite. Le grand maître d'échecs Kayden Troff a appris à jouer aux échecs à l'âge de trois ans en regardant son père, Dan, jouer avec ses frères et sœurs aînés.

Avec peu d'opportunités de jouer aux échecs autour de leur maison de l'Utah, Dan a assumé des tâches d'entraîneur pour son fils, passant 10 à 15 heures par semaine pendant sa pause déjeuner et après le travail à étudier le jeu.

Dan lisait des livres, regardait des vidéos et étudiait de grandes parties, créant son propre livre de leçons spécialisées pour guider Kayden lors de ses entraînements du soir. Finalement, ne parvenant plus à suivre le rythme d'apprentissage de Kayden, Dan a organisé des cours en ligne pour Kayden, dispensés par de grands maîtres d'échecs, pour 300 $ par mois.

3. Pratique délibérée

Pour les personnes talentueuses, la pratique est souvent intentionnelle, axée sur un objectif et hors de leur zone de confort.

Caroline Thiel, lycéenne, décrit ainsi son parcours pour devenir championne nationale de natation : « Certains jours, on se sent tellement fatigué pendant l'entraînement. On a mal partout, et la motivation est difficile. Même si le cerveau s'éteint, le corps souffre encore de douleurs musculaires, d'essoufflement et de nausées. Les gens ne se rendent pas compte de l'effort fourni par les nageurs ; ils pensent qu'on se contente de sauter dans la piscine et de faire quelques longueurs. »

4. Réseau de facteurs potentiels

Quand j'ai demandé à Jayde Atkins, championne nationale de rodéo au lycée, quelles étaient les raisons de son succès, elle a répondu : « En regardant tout ce que j'ai, il est évident que je devrais être excellente. »

Jayde a grandi dans une ferme équestre du Nebraska et a commencé à monter à cheval à l'âge de 2 ans. Ses parents, Sonya et JB, sont cavaliers et entraîneurs professionnels. Ils lui ont appris à tenir les rênes et se sont entraînés avec elle pendant des heures chaque jour.

La famille Atkins possédait des chevaux de race et une grande remorque pour les transporter vers les villes voisines pour les compétitions de rodéo de Jayde. La ferme familiale était donc le cadre idéal, fournissant les éléments qui permettaient au talent de Jayda de s'épanouir naturellement.

5. Objectif unique

Un parent m'a confié que laisser son enfant se concentrer sur les échecs avait sacrifié de nombreuses autres joies et activités. « Il n'était pas intéressé par les études, il adorait les échecs. Un jour, nous avons jeté son jeu d'échecs parce que ses résultats scolaires étaient très mauvais, mais nous avons constaté qu'il était extrêmement malheureux », a-t-il déclaré. Après tout, ils souhaitaient toujours voir la joie et la satisfaction sur le visage de leur enfant lorsqu'il s'adonnait à sa passion.

Les parents d'enfants surdoués soutiennent souvent la seule passion de leur enfant. Il arrive cependant qu'ils soutiennent plusieurs passions. Par exemple, McKenzie Steiner était une joueuse de softball prometteuse et une étoile montante de la musique country. Son père, Scott, a longtemps été son entraîneur de softball ; il passait des milliers d'heures par an à s'entraîner avec McKenzie et était également promoteur et manager de son groupe country.

Bien que chaque cas ait sa propre histoire, les parents avec qui j’ai parlé partageaient le point de vue commun selon lequel les enfants doivent diriger le navire du talent avec passion et travail acharné, et les parents aident simplement à maintenir le navire sur la bonne voie.

Thuy Linh