La communauté médicale mondiale rejette l'utilisation de médicaments contre le paludisme pour prévenir le Covid-19
Les experts affirment qu’il n’existe pas beaucoup de preuves de l’efficacité de l’hydroxychloroquine dans le traitement et la prévention du Covid-19.
Le 19 mai, le président américain Donald Trump a défendu son recours aux antipaludiques sur ordonnance pour prévenir le virus SARS-CoV-2. M. Trump a déclaré avoir consulté le médecin de la Maison-Blanche au sujet de la prise de ce médicament et l'avoir utilisé pendant environ une semaine et demie, en association avec des suppléments de zinc. Le président américain a affirmé que l'hydroxychloroquine assurerait une sécurité accrue aux utilisateurs.
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| Les experts affirment qu'il existe peu de preuves de l'efficacité de l'hydroxychloroquine dans le traitement ou la prévention de la Covid-19. Photo : Medscap |
« Si vous examinez certains rapports provenant de France, d'Italie et ceux des soignants en première ligne, vous constaterez qu'ils partagent le même avis. Mais vous savez, chacun doit prendre ses propres décisions. Ce médicament est commercialisé depuis 60 ou 65 ans pour le paludisme, le lupus et d'autres maladies », a déclaré Trump.
L'annonce du président Trump a immédiatement suscité l'opposition de nombreux experts internationaux de la santé. Ces derniers ont affirmé que l'efficacité de ce médicament dans le traitement des patients atteints de la Covid-19 n'avait pas été démontrée, ni son effet préventif. Dominique Costagliola, épidémiologiste français, a déclaré que la promotion publique par le président Donald Trump de l'utilisation de l'hydroxychloroquine pour prévenir la Covid-19 pourrait créer de dangereux malentendus au sein de la population.
« Nombreuses sont les personnes qui prennent ce médicament sans réfléchir, et certaines personnes souffriront certainement d'effets secondaires graves. Les déclarations des dirigeants sont donc très dangereuses. Pour les prescriptions préventives, il faut tenir compte de tous les effets, surtout en l'absence de maladie », a déclaré M. Costagliola.
Le Dr Michael Head de l'Université de Southampton, au Royaume-Uni, a également affirmé que bien que les essais précliniques aient montré l'utilité de l'hydroxychloroquine, il n'existe aucune preuve que ce médicament puisse prévenir le Covid-19.
Le Dr Michael Head a également souligné que les effets secondaires dangereux de ce médicament ne sont pas toujours bien compris : « Nous ignorons beaucoup de choses sur l'hydroxychloroquine, notamment en ce qui concerne la Covid-19. Nous savons que ce médicament a des effets secondaires, quel que soit son mode d'administration, et qu'il peut provoquer des nausées et des vomissements. »
Il peut même provoquer des problèmes cardiaques, dont les plus graves incluent des convulsions et des états confusionnels. Ce médicament n'est pas sans effets secondaires. En l'absence de preuves scientifiques, son utilisation à d'autres fins est déraisonnable.
L'hydroxychloroquine et son dérivé, la chloroquine, sont utilisés depuis des décennies pour traiter le paludisme, les troubles immunitaires et la polyarthrite rhumatoïde. La Food and Drug Administration (FDA) américaine a récemment déconseillé l'utilisation de ces deux médicaments antipaludiques chez les patients atteints de la Covid-19 en raison du risque de troubles graves du rythme cardiaque.
La FDA recommande que ce médicament ne soit utilisé qu'en cas d'urgence, lorsqu'il n'existe aucune autre solution optimale. Santé Canada et l'Agence européenne des médicaments s'opposent également à l'utilisation de l'hydroxychloroquine pour traiter la Covid-19, sauf dans le cadre d'essais cliniques.