L'Europe s'attend à un « retour en force » lors de la présidence allemande du Conseil de l'UE

Diep Khanh June 1, 2020 06:41

(Baonghean.vn) - L'Allemagne assumera la présidence tournante du Conseil de l'Union européenne pour une durée de six mois à compter d'aujourd'hui (1er juin). L'Allemagne assume cette fonction importante dans un contexte totalement différent, que la presse compare aux eaux calmes d'une baie et aux vagues déchaînées au large. Et la source de ces vagues déchaînées est la pandémie de Covid-19…

Les défis inattendus du Covid-19

La dernière fois que l’Allemagne a exercé la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, c’était en 2007, lorsque l’ordre du jour le plus important était de convenir d’un certain nombre de réformes du traité de Lisbonne.

Aujourd’hui, en préparation de sa présidence, l’Allemagne a eu beaucoup de temps pour se préparer avec une liste soigneusement discutée de priorités telles que le contrôle des gaz à effet de serre, les relations avec la Grande-Bretagne dans la période « post-Brexit », le cadre budgétaire de l’UE… Mais le Covid-19 a mis de côté toutes ces priorités, remplacées par la tâche centrale : arrêter la pandémie, assouplir la distanciation sociale et reconstruire l’économie.

Đức tiếp quản vị trí Chủ tịch Hội đồng Liên minh châu Âu từ ngày 1/6. Ảnh: The Politico
L'Allemagne prend la présidence du Conseil de l'Union européenne à partir du 1er juin. Photo : The Politico

La Covid-19 a non seulement révélé les lacunes de l'Union européenne dans sa réponse à la pandémie, mais a également mis en lumière la capacité réelle des États membres à se coordonner et à surmonter les difficultés. Mars a été le mois où la Covid-19 a été la plus grave sur le continent, et c'est aussi le moment où les pays européens ont fait cavalier seul pour imposer des mesures visant à limiter la pandémie, démontrant ainsi que les membres privilégiaient la résolution des problèmes nationaux aux problèmes européens.

La crise actuelle a poussé les États membres européens dans une situation difficile sans précédent.

Les contrôles frontaliers stricts imposés par chaque pays ont perturbé le marché intérieur et mis à mal l'idée d'une Europe sans frontières. La crise actuelle a plongé les États membres européens dans des difficultés économiques et sociales sans précédent, exigeant une action décisive de l'Allemagne, présidente du Conseil de l'Union européenne.

Après de nombreux sommets tenus pendant la pandémie, l’Europe semble avoir trouvé la bonne voie, revenant progressivement à la coordination et à la solidarité dans la gestion de la pandémie, comme en témoignent les programmes conjoints d’achat et de distribution d’équipements médicaux et l’accord sur des aides pour reconstruire l’économie d’un montant de plus de 1 000 milliards d’euros.

Thủ tướng Angela Merkel sẽ đối mặt nhiều thách thức để đưa EU vượt qua thách thức Covid-19. Ảnh: AFP
La chancelière Angela Merkel devra relever de nombreux défis pour guider l'UE face à la crise de la Covid-19. Photo : AFP

Les analystes estiment que l'Allemagne pourrait profiter de cette tribune pour promouvoir l'agenda de sa prochaine présidence semestrielle et « stimuler » l'esprit de solidarité européenne afin de se concentrer sur des programmes coordonnés de prévention de l'épidémie et de réouverture des frontières. Car seule la réouverture des frontières, au moins intérieures, permettra de rétablir les sources d'aide transfrontalière, de rétablir l'équilibre entre l'offre et la demande au sein de l'Union et de protéger les libertés fondamentales des citoyens des pays membres.

En outre, l'Allemagne devra également se concentrer sur des discussions détaillées concernant l'allocation du fonds de reconstruction économique post-Covid-19 d'un montant de plus de 1 000 milliards d'euros, combiné au cadre financier à long terme de l'UE – une base importante pour la reprise post-pandémique des États membres ainsi que pour la capacité à répondre à des crises similaires à l'avenir. L'Allemagne vise actuellement à parvenir à un accord entre les États membres pour augmenter le futur cadre budgétaire de l'UE à plus de 1 % du revenu national total des États membres, considérant cela comme une priorité non seulement économiquement mais aussi politiquement pour améliorer la capacité à répondre aux crises.

Promouvoir le mécanisme franco-allemand

Les défis posés par la pandémie de Covid-19 à la présidence du Conseil de l'Union européenne offrent également à l'Allemagne l'occasion de se défaire de l'image qui lui a été inculquée ces dernières années. Depuis son accession à la présidence de la République française, Emmanuel Macron a promu de nombreuses initiatives franco-allemandes, considérées comme un moteur de l'intégration européenne. Mais l'Allemagne s'y est encore montrée peu intéressée, car, sous la chancelière Angela Merkel, un principe allemand est que « les Allemands paient des impôts et non pour assumer la dette commune de l'Europe ».

Đức sẽ tích cực thúc đẩy nhiều sáng kiến Pháp – Đức trong nhiệm kỳ chủ tịch 6 tháng tới. Ảnh: ChannelsTV
L'Allemagne soutiendra activement de nombreuses initiatives franco-allemandes durant sa présidence semestrielle. Photo : ChannelsTV

L'indifférence de l'Allemagne laisse un vide que la France seule ne peut combler, donnant l'image d'une Allemagne qui fait son travail avec brio et qui est isolée des initiatives de coopération intra-bloc. Un exemple clair est la fermeture unilatérale de ses frontières au début de la pandémie de Covid-19, sans aucune coordination avec ses voisins. L'Allemagne est également une farouche opposante à l'idée des « corona bonds » – un outil visant à atténuer l'impact économique de la pandémie – au motif qu'elle ne souhaite pas s'endetter davantage auprès d'autres membres.

En tant que présidente du Conseil de l’Union européenne, l’Allemagne sera obligée d’adopter un rôle plus proactif.

Cependant, avec la présidence allemande du Conseil de l'Union européenne qu'elle assumera dès aujourd'hui, l'Allemagne sera contrainte d'assumer un rôle plus proactif, de leader et de créateur de tendances, de négociateur et de médiateur des désaccords entre les États membres. C'est pourquoi l'enthousiasme allemand pour les initiatives franco-allemandes commence à se faire sentir, à commencer par le plan de relance économique européen de 500 milliards d'euros annoncé par la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron mi-mai. Ce montant sera emprunté sur le marché au nom de l'Union européenne, versé au budget commun pour être transféré au fonds de relance économique régional, puis progressivement remboursé par le budget commun.

L'accord d'Angela Merkel sur ce plan montre que l'Allemagne modifie progressivement sa ligne dure et met fin au tabou de sa politique européenne consistant à accroître la dette des pays d'Europe du Sud. Le signe positif est que le peuple allemand adopte une approche beaucoup plus souple que les principes souvent proclamés par le gouvernement. Un récent sondage montre que la majorité des Allemands sont disposés à investir davantage dans les dossiers communs de l'Union européenne et souhaitent que le gouvernement mène une politique européenne active et coopérative.

Biểu tượng đồng euro tại Frankfurt, Đức. Ảnh: AP
Symbole de l'euro à Francfort, en Allemagne. Photo : AP

Nombreux sont ceux qui estiment qu'à l'heure où la Covid-19 crée une crise sans précédent en Europe, et où la cohésion entre les États membres de l'UE est extrêmement fragile face à la montée du nationalisme d'extrême droite, l'accession de l'Allemagne à la présidence du Conseil de l'Union européenne est une aubaine. En effet, première économie de l'UE, l'Allemagne dispose des ressources et de l'expérience nécessaires pour relever les défis auxquels le continent est confronté.

Le gouvernement allemand montre également sa détermination à guider l'ensemble du bloc à travers cette période difficile avec le slogan « Ensemble pour rendre l'Europe forte à nouveau » avec trois objectifs fixés : surmonter la pandémie, reconstruire l'économie et renforcer une Union européenne résiliente face aux crises futures.

Diep Khanh