La France lance une « opération d'envergure » pour rétablir l'ordre en Nouvelle-Calédonie « à tout prix »

Hoang Bach DNUM_CAZAFZCACE 13:22

(Baonghean.vn) - Selon RT, la France a lancé une "opération majeure" dans le territoire d'outre-mer du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie, où se déroulent des émeutes, pour reprendre la route vitale reliant l'aéroport à la capitale de la région, Nouméa.

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Un véhicule blindé de la police à Païta, territoire français du Pacifique en Nouvelle-Calédonie, le 19 mai. Photo : AFP

L'archipel à l'est de l'Australie est en proie à des troubles et des affrontements déclenchés par des réformes électorales controversées promues par Paris.

Plus de 600 gendarmes, dont une centaine d'agents de l'unité d'élite antiterroriste parisienne, ont été déployés pour reprendre le contrôle de la Route Territoriale 1, longue de 60 kilomètres, et dégager les barricades dressées par les manifestants, ont indiqué les autorités françaises.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmain, a écrit sur Twitter le 19 mai que l'opération avait été un « succès » avec la levée de plus de 76 barrages routiers. Il a ajouté que plus de 200 personnes avaient été arrêtées. Cependant, l'autoroute est restée fermée, le déblaiement pouvant prendre plusieurs jours.

Des émeutes ont éclaté en Nouvelle-Calédonie le 13 mai et ont déjà fait six morts. Des militants autochtones kanak protestent contre les réformes constitutionnelles qui permettraient aux personnes arrivées en Nouvelle-Calédonie après 1998 de voter aux élections locales. Ils estiment qu'un tel changement affaiblirait le pouvoir autochtone au profit des colons français. Les manifestations pacifiques ont rapidement dégénéré en violences et pillages, que les autorités locales ont comparés au soulèvement armé indépendantiste des années 1980.

« L'ordre dans la République sera rétabli à tout prix », a déclaré le haut-commissaire de France en Nouvelle-Calédonie, Louis Le Franc, dans une allocution télévisée le 19 mai.

Il a averti que les émeutiers « s’exposent au pire » s’ils ne reculent pas.

Colonisée au XIXe siècle, la Nouvelle-Calédonie compte 270 000 habitants, dont environ 40 % sont des Kanak. Bien qu'il demeure largement sous contrôle français – l'un des rares territoires de ce type à l'époque postcoloniale –, l'archipel a bénéficié d'une plus grande autonomie en 1998, lorsque le droit de vote a été limité à la population locale qui y vivait avant cette date.

Les dirigeants de quatre autres territoires français d’outre-mer – La Réunion dans l’océan Indien, la Guadeloupe et la Martinique dans les Caraïbes, et la Guyane française en Amérique du Sud – ont exhorté le gouvernement français à abandonner la réforme, arguant que « seule une réponse politique peut mettre fin à de nouvelles violences et empêcher une guerre civile ».

La Nouvelle-Calédonie a rejeté l'indépendance de la France lors des référendums organisés en 2018, 2020 et 2021. Le dernier vote a été entaché par une faible participation et des appels au boycott de la part de militants kanak qui souhaitaient le report du référendum en raison de la pandémie de Covid-19.

Hoang Bach