Camarade Nguyen Sy Sach (1907-1929) : Une volonté inébranlable dans la lutte révolutionnaire
Nguyen Sy Sach est né le 20 janvier 1907 dans une famille confucéenne pauvre du village de Tu Vien, commune de Xuan Lam (aujourd'hui commune de Thanh Luong), district de Thanh Chuong, province de Nghe An.
En 1924, après avoir obtenu son baccalauréat au lycée de Vinh, Nguyen Sy Sach fut nommé assistant d'enseignement à l'école primaire franco-vietnamienne de Ha Tinh. Il entra dans l'enseignement à une époque où le bruit des bombes de Pham Hong Thai réveillait l'esprit patriotique des révolutionnaires vietnamiens. Il admirait profondément les actes héroïques du jeune homme prénommé Pham. Il lisait des livres et des journaux progressistes et s'intéressait aux activités patriotiques des érudits. Cet enthousiasme révolutionnaire le poussa bientôt à s'engager dans des activités patriotiques.
En juillet 1925, Nguyen Sy Sach rejoignit l'Association Phuc Viet, une organisation révolutionnaire nationale fondée par des intellectuels. Il fut chargé de la construction de l'organisation et de la diffusion des idées patriotiques dans les écoles et à Ha Tinh.
Informé des activités patriotiques de Nguyen Sy Sach, le consul de France se présenta au Département central de l'Éducation et le muta pour enseigner à l'école primaire franco-vietnamienne de Phu Vang, un district proche de Hué, la capitale. Témoin des agissements insolents et méprisables des fonctionnaires et soldats français contre le peuple vietnamien, il fut profondément affecté ; au bout d'un certain temps, il quitta l'enseignement et retourna au pays pour participer aux activités révolutionnaires.
Au milieu de l'année 1926, il contacta plusieurs cadres de l'Association de la Jeunesse fraîchement rentrés de Canton (Chine). Responsable de l'Association pour la restauration du Viet, il se rendit en Chine pour rencontrer Nguyen Ai Quoc, mais dut retourner à Hai Phong, surveillé de près par la police secrète française.
En août 1927, Nguyen Sy Sach fut envoyé en Chine par l'Association Hung Nam pour suivre un stage de formation politique de l'Association de la Jeunesse. De retour au pays, il fut nommé secrétaire de la région Centre de l'Association de la Jeunesse révolutionnaire du Vietnam. Sous sa direction, en moins d'un an, l'organisation et la réputation de l'association s'étendirent largement.
Le 18 mars 1928, autorisé par le Comité central de la Jeunesse, Nguyen Sy Sach convoqua une conférence des délégués pour fusionner les deux organisations, l'Association Hung Nam et l'Association de la Jeunesse, dans le village de Kim Lien (district de Nam Dan). Mais la conférence échoua en raison des préjugés personnels et locaux de certains délégués.
En janvier 1929, au nom de la Région Centre, Nguyen Sy Sach se rendit à Hong Kong (Chine) pour assister à la conférence préparatoire du Congrès national de l'Association de la Jeunesse. De retour dans la Région Centre, les dirigeants de tous les niveaux tinrent des conférences pour élire les délégués qui participeraient au Congrès. Lors du Congrès de la Jeunesse qui se tint le 1er mai 1929, Nguyen Sy Sach fut élu membre du Comité exécutif de la Région Centre, chargé des affaires intérieures.
Le 28 juillet 1929, Nguyen Sy Sach tomba aux mains de l'ennemi. Le 30 octobre 1929, le tribunal de Nam Trieu, province de Nghe An, le condamna à la réclusion à perpétuité et à l'exil à Lao Bao.
La prison de Lao Bao est située au cœur des montagnes escarpées du district de Huong Hoa (province de Quang Tri). Pour gérer les prisonniers politiques, ils les forçaient à porter des cartes d'interdiction de parler la nuit, et le jour, lorsqu'ils étaient envoyés aux travaux forcés, chacun devait porter trois chaînes de fer au cou, aux pieds et aux mains. Les soldats utilisaient des chaînes pour relier les trois chaînes et les entraver comme des animaux.
Incapable de supporter les conditions de détention, Nguyen Sy Sach mena les prisonniers communistes à lutter sous forme de grève de la faim le 19 décembre 1929, en formulant les revendications suivantes : retirer les chaînes et les fers ; retourner à la prison provinciale ; leur permettre de lire des livres et des journaux ; leur permettre d'envoyer des lettres à la maison et de recevoir des vêtements envoyés par leurs familles ; améliorer leur alimentation ; et ne pas être forcés à faire des travaux forcés.
Les geôliers réprimèrent brutalement la lutte et emprisonnèrent trois personnes. Nguyen Sy Sach encouragea ses camarades à maintenir leur combativité et exigea la libération de ceux qui venaient d'être arrêtés. Le geôlier l'abattit à 17 heures le 19 décembre 1929.
Nguyen Sy Sach a sacrifié sa vie, mais son esprit combatif indomptable a fortement encouragé ses compagnons de captivité politique à continuer à se battre jusqu'à la victoire.