Réflexion

Pression des pairs : invisible ou visible ?

Nguyen Ho Manh DNUM_CEZADZCACF 12:19

« La pression des pairs » peut paraître un peu classique, mais c’est en réalité quelque chose que nous avons tous vécu, en particulier les jeunes.

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La pression sociale semble à la fois invisible et évidente. Photo d'illustration

C'est le sentiment d'être influencé, parfois sans s'en rendre compte, par des personnes de notre entourage qui ont le même âge, le même métier, la même position sociale ; surtout dans des endroits où les structures hiérarchiques, la stabilité et les valeurs traditionnelles sont encore fortes. Cette pression sur les jeunes devient un problème complexe et multiforme, qui nécessite une analyse approfondie.

Est-ce simplement quelque chose de vague dans leur esprit, ou est-ce devenu un véritable fardeau, affectant leur développement, leur bonheur et même leur productivité ?

À mon avis, cette pression est à la fois invisible et très évidente. Elle est insaisissable, car il est difficile de se rendre compte que nous sommes touchés, mais elle est très concrète dans ce que les jeunes manifestent et les conséquences qu'ils doivent en subir. Elle s'insinue constamment dans l'esprit des jeunes à travers leur façon de percevoir la vie, de se comparer aux autres et de construire leur image d'eux-mêmes.

L'une des choses les plus évidentes est que nous nous comparons souvent à ceux qui nous entourent. C'est un phénomène tout à fait naturel en psychologie humaine. Nous observons souvent nos collègues et amis pour voir où nous en sommes. Certains se comparent à ceux qui sont meilleurs qu'eux pour se motiver à faire plus d'efforts, d'autres méprisent ceux qui sont moins bons qu'eux pour se sentir mieux.

Mais dans les agences et les unités, où la promotion est souvent basée sur les qualifications, l’ancienneté et les réalisations, les jeunes ont tendance à regarder vers le haut et à se comparer à ceux qui ont réussi.

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Les histoires de collègues récompensés, promus... même si elles peuvent être de bonnes choses, peuvent facilement donner aux jeunes le sentiment d'être « lents », « incompétents » ou même insatisfaits d'eux-mêmes et de leur emploi actuel.

Les réseaux sociaux d'aujourd'hui compliquent encore davantage la situation. Des sites comme Facebook et Instagram ont tendance à ne montrer que les bons côtés des gens. Leurs algorithmes semblent privilégier le positif, créant une image de la vie qui n'est pas entièrement fidèle à la réalité. Les jeunes qui voient ces images se sentent souvent incompétents, se concentrant uniquement sur les informations qui les aggravent et oubliant leurs propres efforts et réussites.

De plus, la pression sociale se reflète également chez les jeunes qui cherchent à faire ce que leur entourage considère comme juste. Il peut s'agir de s'intégrer au fonctionnement de l'agence ou de l'unité, de participer à des activités communes, de faire preuve de considération envers leurs supérieurs… pour être acceptés et ne pas être considérés comme des étrangers. C'est particulièrement vrai pour les nouveaux arrivants, qui souhaitent être reconnus de tous et se forger une image professionnelle. Essayer de faire des choses qui ne correspondent pas à sa personnalité peut engendrer du stress, de la fatigue et une perte progressive d'intérêt pour le travail.

Cependant, à mon avis, la pression des pairs n'est pas toujours négative. Bien gérée, elle peut devenir un moteur pour les jeunes, les inciter à apprendre, à rivaliser sainement avec leurs pairs et à se développer. Elle peut également créer de la cohésion, lorsque chacun se sent appartenir à un groupe.

La clé ici est de trouver un équilibre entre pression et liberté. Une pression trop forte freine le développement et engendre une sensation de fatigue. Mais si nous savons la contrôler et l'utiliser correctement, elle peut nous aider à progresser.

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Les médias sociaux semblent également compliquer l'histoire de la pression sociale. Illustration

Pour aider les jeunes à gérer efficacement la pression sociale, la coopération des individus, des organisations et de la société est nécessaire. Il n'existe pas de solution universelle, mais il faut faire preuve de souplesse et d'adaptation pour s'adapter à chaque situation.

Sur le plan personnel, il est important pour les jeunes de se comprendre. Demandez-vous ce qui est vraiment important pour vous, quels objectifs vous souhaitez atteindre, au lieu de vous fier uniquement à des critères extérieurs. Prendre le temps de réfléchir à soi-même et à ses pensées peut être très utile.

Apprendre à gérer ses émotions et à gérer le stress est également indispensable. Des méthodes simples comme la respiration profonde, l'exercice physique ou la pratique de loisirs personnels peuvent également contribuer à réduire la pression.

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Il est également important de développer l'estime et la confiance en soi. Au lieu de vous concentrer sur vos faiblesses, reconnaissez même les plus petites réussites et apprenez à vous accepter tel que vous êtes.

Du côté des agences, des unités et des organisations, il est, à mon avis, nécessaire de créer un environnement de travail où chacun puisse coopérer, partager et respecter ses différences, au lieu de se concentrer uniquement sur la compétition et la comparaison. Cela peut commencer par des échanges francs entre dirigeants et employés, en encourageant chacun à apporter ses idées et en créant des canaux de soutien psychologique.

Il est également important d'innover dans la manière d'évaluer la qualité des ressources humaines. Au lieu de se baser uniquement sur les qualifications et l'ancienneté, l'évaluation devrait se baser sur les capacités réelles et les résultats professionnels. De plus, offrir aux jeunes des opportunités d'apprentissage et de développement personnel est également un facteur indispensable.

Sur le plan sociétal, je pense qu'il est nécessaire de changer notre perception du succès et de ses valeurs. Au lieu de valoriser uniquement des éléments comme les diplômes, le statut ou l'argent, la société devrait célébrer la diversité des parcours vers le succès et les contributions positives à la communauté, quelle que soit la position sociale.

Pour résoudre le problème de la pression sociale, des efforts doivent être déployés de plusieurs manières. Plus important encore, chaque jeune doit se rappeler qu'il a le droit de choisir sa propre voie, d'être fidèle à lui-même et de ne pas laisser la pression des autres lui gâcher la joie et le bonheur.

Nguyen Ho Manh