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Nghe An : Créer une formation de combat fermée et interconnectée dans la lutte contre les crimes de traite des êtres humains et leur prévention

Khanh Ly July 8, 2025 18:43

Malgré la mise en œuvre simultanée de nombreuses solutions à tous les niveaux, secteurs et services concernés, la situation en matière de traite des êtres humains dans la province de Nghệ An demeure complexe. Les méthodes et les stratagèmes des criminels sont de plus en plus sophistiqués.

Tendez le piège du « travail facile, salaire élevé ».

Selon les autorités, les crimes de traite des êtres humains se produisent souvent dans les zones rurales et montagneuses, où la population a un faible niveau d'éducation, des difficultés économiques, beaucoup de gens sont au chômage et les gens sont crédules et facilement attirés, séduits et trompés.

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Un coin de l'ouest de Nghệ An. Photo d'illustration : PV

Les victimes de la traite des êtres humains sont principalement des enfants et des femmes en situation de précarité ; des adolescentes qui souhaitent échapper aux travaux agricoles locaux, espérant trouver des emplois moins rémunérateurs ; des enfants sans surveillance adulte…

Les auteurs de ces agissements profitent principalement de connaissances ou d'intermédiaires pour approcher leurs victimes, les séduire et leur promettre des emplois bien rémunérés ; ou bien ils négocient ouvertement, invitant leurs victimes à épouser des étrangers pour mener une vie riche et avoir de l'argent pour aider leurs familles, de sorte que certaines victimes y croient et les suivent volontairement.

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Les deux accusées, Cut Thi Lien et Cut Thi Tuyet, lors de leur procès pour traite d'êtres humains. Photo : Tran Vu

Récemment, le tribunal populaire de la province de Nghệ An a ouvert le procès de Cut Thi Lien (née en 1992), originaire de la commune de Bao Thang (aujourd'hui commune de Chieu Luu, Nghệ An), et de Cut Thi Tuyet (née en 1989), toutes deux résidant dans la commune de Chieu Luu. Lien participait autrefois aux activités des femmes du village, mais, par pure cupidité, elle et sa complice Cut Thi Tuyet (la nièce du frère de Lien) ont trompé et vendu une jeune fille de 14 ans à l'étranger. Toutes deux lui avaient promis un mariage, une vie prospère et de l'argent pour sa famille.

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Les remords tardifs de l'accusée Cut Thi Lien lors de son procès pour trafic d'enfants. Photo : Tran Vu

Face aux promesses alléchantes de ses interlocuteurs, la jeune fille de 14 ans accepta. Huit ans plus tard, lorsque la victime s'enfuit dans son pays, les agissements de Lien furent révélés.

Lors du procès du 30 juin 2025, le tribunal populaire a condamné Cut Thi Lien à 12 ans de prison et Cut Thi Tuyet à 10 ans de prison pour le crime de trafic d'enfants.

Outre l’approche directe et les méthodes d’incitation de Lien et Tuyet, les sujets utilisent récemment souvent les réseaux sociaux (Zalo, Facebook, Telegram...) pour trouver des moyens d’attirer et de tromper les victimes afin qu’elles vendent.

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Une victime retrouve sa famille des années après avoir été piégée et emmenée en Chine. Photo : Tien Hung

Il est à noter que les crimes de traite des êtres humains ciblent désormais les jeunes travailleurs en quête d'emplois bien rémunérés à l'étranger. Ces victimes sont attirées par des pays intermédiaires et emmenées dans des régions autonomes du Laos, du Cambodge, du Myanmar, etc., afin d'être contraintes de commettre des délits tels que la fraude en ligne, les jeux d'argent, etc.

Le 11 avril 2025, les autorités ont arrêté deux individus : Bui Thi Thao (née en 1994), originaire de la commune de Dien Kim, ancien district de Dien Chau (aujourd'hui commune de Hai Chau), province de Nghe An, résidant à Hô Chi Minh-Ville, et Le Van Ha (né en 1999), résidant dans la commune de Tam Dinh, ancien district d'Anh Son (aujourd'hui commune de Nhan Hoa), province de Nghe An, pour trafic d'êtres humains, sauvant avec succès six victimes qui avaient été trompées et vendues au Myanmar.

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Deux personnes, Bui Thi Thao et Le Van Ha, ont été arrêtées pour avoir trompé et vendu six personnes au Myanmar. Photo : Van Hau

En pratique, les criminels sont principalement des femmes qui ont travaillé et vécu en Chine, puis sont retournées dans la région, s'alliant avec des personnes locales dans la zone frontalière pour former des réseaux fermés afin d'attirer et de tromper des femmes et des enfants pour les vendre à la Chine à des fins lucratives.

On compte notamment des individus ayant été victimes de traite des êtres humains, qui reviennent désormais recruter, attirer et vendre d'autres personnes. Par ailleurs, certains escroquent des citoyens en leur faisant miroiter un travail à l'étranger, avant de les vendre à des organisations criminelles internationales opérant dans le Triangle d'or.

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Une victime de la commune de Keng Du raconte les jours humiliants qu'elle a vécus après avoir été trompée et vendue à la Chine. Photo : Tien Dong

Entre 2021 et 2025, dans la province de Nghệ An, 47 cas et 84 personnes victimes de traite d'êtres humains ont été recensés. Les lieux de traite étaient principalement concentrés en Chine ; plus récemment, d'autres lieux sont apparus au Laos, au Cambodge et au Myanmar, pays où ce type de criminalité, comme l'escroquerie et les jeux de hasard, est en augmentation. Sur les 47 cas recensés, 40 se trouvaient en Chine (soit 85,1 %), 5 au Laos (10,6 %), 1 au Myanmar (2,15 %) et 1 au Vietnam (2,15 %).

Déploiement synchrone des solutions

En application de la décision n° 193/QD-TTg du 9 février 2021 du Premier ministre approuvant le programme de prévention et de lutte contre la traite des êtres humains pour la période 2021-2025, avec une vision à l'horizon 2030, le Comité populaire provincial a publié de nombreux documents enjoignant la mise en œuvre simultanée de solutions pour lutter contre ce fléau et le prévenir.

Il s’agit notamment de mettre l’accent sur le travail de communication sous toutes ses formes ; d’intégrer le contenu de la prévention de la traite des êtres humains dans les programmes de développement socio-économique, tels que les programmes de réduction durable de la pauvreté, les politiques préférentielles, la formation professionnelle, la création d’emplois, les politiques de santé, la sécurité sociale… afin de prévenir et de limiter les risques de crimes liés à la traite des êtres humains.

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L'Union provinciale de la jeunesse a organisé des campagnes de communication pour prévenir la traite des êtres humains dans la commune de Tam Hop (anciennement Tuong Duong), aujourd'hui commune de Tam Thai. Crédit photo : My Ha

Le Comité populaire provincial a également enjoint aux forces de l'ordre (police, gardes-frontières, etc.) de mettre en œuvre avec détermination des actions de prévention professionnelles afin de limiter les cas de traite des êtres humains. Parallèlement, il convient de renforcer les patrouilles et les contrôles, d'anticiper la situation, d'identifier les personnes qui effectuent régulièrement des transactions commerciales, résident ou transitent par la zone frontalière ; de contrôler strictement les entrées et sorties du territoire, de vérifier et de détecter toute fraude ou falsification de passeports, visas, cartes d'identité et livrets de famille destinés à l'étranger.

Une attention particulière a également été portée à l'accueil et au soutien des victimes de la traite des êtres humains. Au cours des cinq dernières années, les autorités de Nghệ An ont accueilli et vérifié l'identité de 54 personnes soupçonnées d'être victimes de traite. Toutes les victimes, une fois secourues et ramenées chez elles, ont bénéficié d'une aide pour leurs besoins essentiels tels que la nourriture, le transport, le logement et les effets personnels, tout au long de leur processus de réinstallation et de leur collaboration avec les autorités.

Si les victimes sont des enfants ou des mineurs, les autorités inviteront leurs familles à venir les chercher ou enverront des tuteurs pour les ramener chez elles.

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Le poste de garde-frontière de Nghe An prévient et combat efficacement la criminalité en général, et la traite des êtres humains en particulier, grâce à un système de signalement des crimes par courrier. Photo : Hai Thuong

Outre la participation des forces de l'ordre, les services, les antennes, les autorités locales et les organisations sociales coordonnent efficacement leurs efforts pour vérifier, identifier, accueillir, rapatrier, protéger et soutenir les victimes. Ils collaborent notamment régulièrement avec des organisations non gouvernementales (Hagar, Blue Dragon Children, Peaceful Arms) afin de secourir, accueillir et soutenir les femmes et les enfants victimes de traite vers la Chine en vue de leur retour ; ils travaillent également en collaboration avec les départements C02 et V02 du ministère de la Sécurité publique pour vérifier, identifier et accueillir les victimes de traite à l'étranger.

Continuez d'attaquer et de réprimer

Anticipant une évolution complexe des crimes liés à la traite des êtres humains dans la province de Nghệ An, le Comité populaire provincial a publié le 1er juillet 2025 la circulaire officielle n° 6325/UBND-NC demandant aux départements, services, secteurs, organisations, comités populaires des communes et des quartiers de renforcer les mesures de prévention, de déployer une campagne intensive de communication et de lutte contre la traite des êtres humains dans toute la province (du 1er au 30 juillet 2025), sous le thème « La traite des êtres humains est un crime organisé – Mettons fin à l’exploitation ».

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Des agents du poste de garde-frontière de Thong Thu mènent une campagne de sensibilisation auprès de la population concernant les femmes issues des minorités ethniques. Photo : Khanh Ly

La police provinciale travaille en étroite collaboration avec les départements, les services, les secteurs et les localités pour mener un travail efficace de prévention sociale, de sensibilisation et de diffusion des informations sur les lois relatives à la prévention et à la lutte contre la traite des êtres humains, notamment sur les réseaux sociaux. Elle maintient et développe des modèles d'activités efficaces pour la protection de la sécurité nationale et la prévention des crimes liés à la traite des êtres humains. Elle encourage la mise en œuvre d'activités de coopération internationale, en particulier avec les provinces laotiennes limitrophes de Nghệ An, afin de prévenir et de lutter contre la traite des êtres humains, d'échanger rapidement des informations, de maintenir des lignes d'assistance téléphonique, de coordonner les enquêtes, les arrestations, les transfères et les arrestations des auteurs de ces crimes, et d'accueillir et de soutenir les victimes originaires de Nghệ An.

Le commandement militaire provincial ordonne aux forces de la Garde-frontière, à tous les niveaux, de conseiller les comités et autorités locales du Parti et de coordonner leurs actions avec les organismes compétents afin de mettre en œuvre efficacement les directives, politiques et lois du Parti relatives au développement socio-économique, de renforcer et de consolider la défense nationale, la sécurité et les affaires étrangères dans les zones frontalières, et de déployer des programmes et des modèles visant à améliorer l'efficacité de la lutte contre la traite des êtres humains. Parallèlement, il coordonne étroitement ses actions avec les forces de police afin de mener une offensive d'envergure contre la traite des êtres humains aux frontières, aux postes frontières, en mer, sur les îles et dans les zones sous son autorité, instaurant ainsi une lutte continue et intégrée, de l'intérieur des terres jusqu'aux zones frontalières, pour prévenir et combattre ce fléau.

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La commune de Thong Thu s'attache à sensibiliser la population à la prévention de la traite des femmes. Photo : Khanh Ly

Le Comité populaire provincial a également chargé les Comités populaires des nouvelles communes et des nouveaux quartiers de mettre en œuvre efficacement le plan local de développement socio-économique ; de veiller à la résolution des problèmes de travail et d'emploi des groupes à haut risque victimes de crimes liés à la traite des êtres humains.(Il est essentiel de prendre en compte les personnes démunies, celles confrontées à des difficultés familiales, les couples en rupture, les victimes de violences conjugales, les personnes mal informées ou celles qui travaillent loin de chez elles. Il convient d'être attentif à leurs besoins, de mettre en place des mesures pour attirer et créer des emplois locaux, de les aider à améliorer leurs conditions de vie et de lutter activement contre la traite des êtres humains.

Khanh Ly