Le président du Conseil européen promeut une initiative visant à ouvrir la voie à l'adhésion de l'Ukraine à l'UE
Le président du Conseil européen, Antonio Costa, poursuit une initiative visant à sortir de l'impasse le processus d'adhésion de l'Ukraine à l'UE, malgré l'opposition de la Hongrie, alors que les dirigeants européens se préparent à un sommet crucial à Copenhague cette semaine.
Selon Politico du 29 septembre, le président du Conseil européen, Antonio Costa, a établi de nombreux contacts diplomatiques dans les capitales européennes pour faire pression en faveur de la proposition visant à ajuster le mécanisme de prise de décision dans le processus d'admission de nouveaux membres.
Actuellement, les règles de l’UE exigent le consentement unanime des 27 États membres à chaque étape des négociations, ce qui signifie que même l’objection d’un seul pays peut stopper l’ensemble du processus, et la Hongrie a utilisé à plusieurs reprises son veto pour bloquer les progrès de l’Ukraine.
L'initiative de M. Costa permettrait l'approbation de « groupes de négociations » – étapes juridiques clés sur la voie de l'adhésion – à la majorité qualifiée, plutôt qu'à l'unanimité. Cependant, pour conclure un groupe, l'approbation des 27 États membres resterait requise. Selon des diplomates, cela permettrait à l'Ukraine et à la Moldavie, qui sont en cours de jumelage dans le processus d'adhésion, de commencer à mettre en œuvre les réformes nécessaires, même si elles se heurtent à l'opposition de certains membres.
M. Costa a profité des rencontres bilatérales tenues en marge de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York la semaine dernière pour rallier le soutien des dirigeants européens au plan, ont indiqué des diplomates. « M. Costa considère l'élargissement comme une priorité géopolitique majeure », a déclaré un responsable européen.
Il s'agit de l'investissement stratégique le plus important que l'UE puisse faire dans la période actuelle, c'est pourquoi il souhaite s'assurer que les efforts de réforme de l'Ukraine se traduisent par des mesures concrètes.
Parallèlement, la commissaire européenne à l'Élargissement, Marta Kos, se rendra en Ukraine en début de semaine prochaine pour suivre l'avancement de la révision juridique, dernière étape avant le début officiel des négociations. « L'Ukraine a achevé la révision de l'ensemble du cadre juridique en un temps record. Elle est prête pour la prochaine étape. La suite dépend des décisions des États membres », a déclaré Mme Kos.
Selon Mme Kos, si le processus est retardé, la dynamique des réformes en Ukraine pourrait s'essouffler, ce qui nuirait aux efforts d'intégration. C'est pourquoi elle a insisté : « Il est temps d'accélérer, et non de ralentir. »
Cependant, le principal obstacle demeure l'opposition farouche du Premier ministre hongrois, Viktor Orban, qui a déclaré à plusieurs reprises ne pas soutenir le processus d'adhésion de l'Ukraine. Cette situation a également eu des répercussions directes sur la Moldavie, pays qui a accompagné l'Ukraine sur la feuille de route de l'adhésion, en raison de l'impasse des négociations.