Le président syrien arrive aux États-Unis pour une visite historique.
Le président syrien Ahmed al-Charia est arrivé à Washington le 8 novembre pour une visite officielle historique, au lendemain de sa radiation de la liste américaine des organisations terroristes. Il devrait s'entretenir avec le président américain Donald Trump à la Maison-Blanche.

Selon l'agence de presse officielle syrienne, M. Ahmed al-Sharaa, le chef de la force qui a renversé le gouvernement du président Bachar al-Assad à la fin de l'année dernière, devrait rencontrer le président américain Donald Trump le 10 novembre (heure locale).
Il s'agit de la première visite officielle d'un président syrien aux États-Unis depuis l'indépendance du pays en 1946. Auparavant, les deux dirigeants s'étaient rencontrés pour la première fois à Riyad (Arabie saoudite) lors de la tournée régionale de M. Trump en mai.
Cette visite a eu lieu juste après la décision du département d'État américain, le 7 novembre, de retirer M. Sharaa de la liste internationale des personnes reconnues coupables de terrorisme. Le porte-parole du département d'État américain, Tommy Pigott, a déclaré que cette décision visait à « reconnaître les progrès » accomplis par les dirigeants syriens après le départ du pouvoir de M. Bachar al-Assad.
M. Pigott a affirmé que l'administration de M. Sharaa avait répondu aux demandes de Washington, notamment en coopérant à la recherche des Américains disparus et aux efforts visant à éliminer toute arme chimique restante.
La décision américaine favorisera « la sécurité et la stabilité régionales ainsi qu'un processus politique inclusif, mené et pris en charge par les Syriens », a ajouté le porte-parole.
Cette décision fait suite à une série de mesures diplomatiques. Le 6 novembre, Washington a mené un vote au Conseil de sécurité de l'ONU pour lever les sanctions contre M. Sharaa. En juillet, son groupe, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), lié à Al-Qaïda, a également été retiré de la liste américaine des organisations terroristes.
M. Sharaa lui-même a été inscrit sur la liste des terroristes par les États-Unis en 2013, mais a annoncé sa rupture avec Al-Qaïda en 2016.
Le voyage de M. Sharaa à Washington fait suite à sa visite historique aux Nations Unies à New York en septembre. Il s'agissait de sa première visite aux États-Unis et de la première fois qu'un président syrien prenait la parole à l'Assemblée générale de l'ONU depuis des décennies.
Selon les observateurs, l'un des principaux objectifs de M. Sharaa lors de sa visite est de solliciter des financements internationaux pour la reconstruction du pays après treize années de conflit. En octobre, la Banque mondiale a avancé une estimation prudente du coût de cette reconstruction, le chiffrant à 216 milliards de dollars.
Du côté américain, l'envoyé spécial pour la Syrie, Tom Barrack, a déclaré plus tôt ce mois-ci que M. Sharaa « espérait » signer un accord pour que la Syrie rejoigne la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre l'État islamique autoproclamé (EI).
Par ailleurs, une source diplomatique en Syrie a révélé à l'AFP que les États-Unis prévoient d'établir une base militaire près de Damas afin de « coordonner l'aide humanitaire et de suivre l'évolution de la situation entre la Syrie et Israël ».