L'exécution des otages japonais et les histoires qui persistent
(Baonghean.vn) - Les efforts pour sauver le journaliste japonais Kenji Goto ont échoué après son exécution brutale par l'autoproclamé État islamique (EI). C'est fini, mais les histoires entourant sa mort nous font réfléchir.
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Le 1er février, l'État islamique (EI) autoproclamé a diffusé une vidéo montrant la décapitation du journaliste japonais Kenji Goto, le Japon et la Jordanie ayant refusé de coopérer à un échange d'otages, comme demandé par l'EI. Cet événement a mis fin aux efforts du Japon pour libérer ses otages des griffes meurtrières de l'EI.
Cet acte inhumain a suscité dans le monde entier une multitude d'émotions, allant de la pitié et de la douleur à la colère et à l'indignation. La personne la plus touchée est sans doute Mme Junko Ishido, mère du journaliste Kenji Goto.
Lors d'une conférence de presse à son domicile après avoir appris l'exécution de son fils, elle a semblé incapable de retenir ses larmes. Elle a cependant présenté ses excuses à tous pour la gêne occasionnée par la mort de son fils, pour avoir fait perdre du temps et de l'attention à chacun ces derniers temps.
Des excuses qui nous font réfléchir. Pourquoi s'est-elle excusée au moment le plus douloureux, alors qu'elle aurait dû recevoir la compassion de tous ? C'est peut-être aussi l'une des nobles vertus du peuple japonais, ce que nous appelons souvent « l'esprit japonais ».
Douloureuse du décès d'un proche, elle pense encore à son entourage. Ces excuses sont plutôt un remerciement sincère pour l'intérêt que chacun porte à l'histoire de sa famille. Au milieu du deuil et de la perte, elle doit toujours rester optimiste et garder confiance, en attendant un avenir meilleur…
À propos de Kenji Goto, Goto a toujours insisté sur le fait qu'il n'était pas un journaliste de guerre, mais qu'il se contentait de raconter les histoires de gens ordinaires. Cela l'a conduit dans des camps de réfugiés et des orphelinats. Il n'écrivait que des histoires d'enfants victimes de violence, de faim et de cauchemars.
Bien qu'il ne soit pas correspondant de guerre, connu pour son courage face au danger lors de ses reportages sur le champ de bataille, Goto est perçu comme un homme d'un courage que beaucoup admirent. Tout simplement parce que s'il a décidé de se rendre en Syrie, c'était pour sauver Haruna Yukawa, un de ses amis, lui aussi exécuté par l'EI une semaine avant lui.
Kenji est non seulement courageux, mais il nous apporte aussi un message de gentillesse et de tolérance. Avant son voyage en Syrie, Goto a enregistré une vidéo de lui-même. « Quoi qu'il m'arrive, j'aimerai toujours le peuple syrien… »
L'histoire de tolérance de Kenji rappelle celle de Lassana Bathily, le musulman qui a courageusement sauvé des otages lors de l'attentat terroriste en France il y a peu. Il nous a également envoyé un message de solidarité et d'amour mutuel face à la crise provoquée par les terroristes. Nous pouvons recourir à la force pour éradiquer le terrorisme, mais c'est l'optimisme, la foi et la tolérance qui constituent la force fondamentale qui nous aide à surmonter les difficultés. C'est aussi la leçon et le message que nous devons toujours retenir, afin que le sacrifice de personnes comme Kenji Goto ne soit pas vain.
Minh Nhat(Synthétique)