File d'attente pour acheter de l'essence

Ces derniers jours, les journaux et les réseaux sociaux ont fait état de nombreuses files d'attente pour acheter de l'essence à Hô-Chi-Minh-Ville et dans certains quartiers de Hanoï. Le chaos a régné dans certains endroits, et il est même arrivé que des acheteurs attaquent des vendeurs. D'un point de vue social, il s'agit d'un comportement incivil, car faire la queue est considéré comme un signe de civisme et de comportement culturel dans de nombreux pays.

D'un point de vue économique, faire la queue pour acheter de l'essence rappelle les habitudes d'achat de 1975 à bien des années plus tard. À l'époque, pour acheter quoi que ce soit, il fallait faire la queue. Certains marquaient même leur position avec une brique ou un objet pour courir vaquer à leurs occupations. Cependant, aujourd'hui, faire la queue est difficile, surtout pour l'essence et le pétrole. Lorsqu'on fait la queue pour acheter de l'essence ou du pétrole, les gens garent-ils leur véhicule là pour marquer leur position ? C'est un peu vague, mais d'un point de vue économique, faire la queue pour acheter des biens illustre clairement la relation entre l'offre et la demande, ou un problème de service dans le processus de vente.

Souvent, les files d'attente pour acheter des biens témoignent d'une pénurie de biens et d'une offre insuffisante pour répondre à la demande. Le cas des files d'attente pour acheter de l'essence est tout à fait vrai ; de nombreuses stations-service ont même demandé une suspension temporaire. Il convient de noter que la pénurie d'essence et de pétrole est localisée.

Il est vrai qu'actuellement, l'essence et le pétrole sont des matières premières fortement impactées par le marché mondial : « Si les prix augmentent, nous augmentons. » Cependant, la pénurie d'essence et de pétrole vendue dans certaines provinces et villes est une question de régulation entre les grandes entreprises et les détaillants. Certains experts prédisent que de nombreuses entreprises clés, confrontées à une éventuelle pénurie d'approvisionnement et à la hausse des prix mondiaux de l'essence et du pétrole, auraient dû payer des coûts élevés pour importer de grandes quantités de marchandises afin de garantir leur approvisionnement et de bénéficier des hausses de prix. Mais les prix mondiaux de l'essence et du pétrole se sont inversés, obligeant l'État à ajuster les prix de vente. Pour limiter les pertes, les grandes entreprises ont réduit la commission de remise pour les agents de vente au détail à un niveau bas, parfois nul. Les magasins de détail ne réalisent donc pas de bénéfices : plus ils vendent, plus ils perdent, car ils doivent également supporter les coûts de main-d'œuvre, de transport, de taxes, etc. On comprend aisément pourquoi de nombreux magasins ont fermé leurs portes, sans parler des files d'attente pour acheter de l'essence et du pétrole.


Article : Nguyen Nguyen
Illustration : Document