Tensions dans la bataille du Sénat aux élections de mi-mandat aux États-Unis

November 4, 2014 14:22

La course au Sénat est serrée et le parti qui remportera le Sénat ne sera probablement déterminé que plus tard cette année ou au début de l’année prochaine.

Le 5 novembre, les électeurs américains se rendront aux urnes pour élire l'ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Si les Républicains sont quasiment certains de conserver la Chambre, le contrôle du Sénat devra attendre la finalisation du décompte des voix, peut-être au début de l'année prochaine.

Ứng viên đảng Cộng hòa Mitch McConnell vẫy tay chào những người ủng hộ trong cuộc vận động tại Louisville, bang Kentucky (ảnh: Reuters)
Le candidat républicain Mitch McConnell salue ses partisans lors d'un rassemblement de campagne à Louisville, Kentucky (photo : Reuters)

Lors des élections de mi-mandat les plus coûteuses de l'histoire des États-Unis, avec un coût de près de 4 milliards de dollars, les électeurs américains voteront pour l'ensemble des 435 membres de la Chambre des représentants, des 36 membres du Sénat et des 36 gouverneurs. Cette élection importante est non seulement décisive pour les deux années restantes du mandat du président Obama, mais constitue également une étape de préparation pour tous les partis en vue des élections présidentielles et législatives de 2016.

Actuellement, le Parti républicain détient la majorité à la Chambre des représentants avec un ratio de 234 sièges contre 201, tandis que le Parti démocrate contrôle le Sénat avec un ratio de 55 sièges contre 45. Le Parti démocrate ayant accepté sa défaite en raison de son incapacité à combler l'écart important qui le sépare du Parti républicain à la Chambre des représentants, la course actuelle se concentre principalement sur le Sénat.

Bien que les derniers sondages montrent une course très serrée entre les candidats des deux partis, les analystes estiment que les républicains sont susceptibles de gagner au moins six sièges, suffisamment pour reprendre le Sénat aux démocrates, ce qu'ils n'ont pas fait depuis près d'une décennie.

Les facteurs historiques et actuels penchent en faveur du Parti républicain. Selon les résultats d'un sondage publié par NBC News et le Wall Street Journal le 4 novembre, 46 % des électeurs américains soutiennent le contrôle du Congrès par le Parti républicain, tandis que 45 % sont d'un avis contraire. Par ailleurs, le Pew Research Center a indiqué que les électeurs républicains sont plus intéressés par les élections de mi-mandat que les électeurs démocrates, ce qui signifie que ces derniers perdront un nombre important de voix.

Il y a deux ans, les votes des électeurs latinos, afro-américains et asiatiques, généralement favorables au Parti démocrate, ont largement contribué à la victoire de M. Obama à l'élection présidentielle. Autre statistique notable : le parti du président sortant perd presque systématiquement des sièges au Sénat et à la Chambre des représentants lors de son second mandat. Malheureusement, le pourcentage d'Américains soutenant le président Obama n'a jamais dépassé 50 % au cours de l'année écoulée.

Le prochain inconvénient pour le Parti démocrate est que, même si l’économie américaine est en croissance, la situation de l’emploi s’améliore continuellement et le déficit budgétaire est considérablement réduit, la plupart des Américains se sentent toujours incertains quant à la durabilité du marché du travail ainsi qu’à celle du revenu des ménages, qui n’est encore qu’au niveau des années 1980 après l’inflation.

Si les Républicains prennent le contrôle du Congrès, le président Obama pourrait se retrouver dans une position délicate, s'appuyant sur le Sénat pour équilibrer la Chambre des représentants sur laquelle il s'appuie depuis quatre ans. Avec une majorité au Sénat, les Démocrates contrôlent l'ordre du jour, fixent les règles et décident des projets de loi à débattre et à voter. Or, cette marge de manœuvre serait perdue si le Sénat était aux mains des Républicains.

Même s'il conserve son droit de veto, le président Obama devra consacrer beaucoup de temps et d'efforts à gérer les Républicains, au lieu de se concentrer sur les questions qui lui tiennent à cœur. Dans ce cas, la politique américaine restera paralysée si aucun projet de loi ou politique majeur n'est adopté au cours des deux prochaines années.

Cependant, selon les analystes, le Parti républicain, même s'il peut gagner, ne remportera pas suffisamment de 60 sièges au Sénat pour pouvoir faire passer des projets de loi importants qui nécessitent le soutien d'au moins 2/3 des sénateurs, et devra donc encore trouver un moyen de faire des compromis avec les démocrates.

En outre, les vives critiques de l’opinion publique américaine concernant le conflit entre le Congrès et le gouvernement ces derniers temps rendront également les Républicains moins durs, et en même temps, ils chercheront à démontrer leur capacité de leadership pour concurrencer les Démocrates lors des élections présidentielles et législatives de 2016, une période où le taux d’électeurs démocrates se rendant aux urnes sera très probablement plus élevé.

Si les Républicains parviennent à un compromis, les deux camps trouveront probablement un terrain d'entente sur certaines questions sensibles telles que l'immigration, la loi de réforme des soins de santé Obamacare, etc., tandis que le président Obama lui-même tente de créer certaines bases pour le candidat démocrate aux élections dans 2 ans.

La course au Sénat est très serrée et certains États comme la Louisiane ou la Géorgie sont susceptibles d'organiser un second tour, car aucun candidat ne devrait remporter la majorité des voix. Si tel est le cas, le parti qui remportera le Sénat ne sera connu qu'à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine.

Selon VOV