Les relations entre la Russie et l'UE sont à nouveau tendues

June 3, 2015 07:57

(Baonghean) - Le ministère russe des Affaires étrangères vient de publier un communiqué indiquant que la Russie est prête à étendre la liste des fonctionnaires de l'Union européenne (UE) interdits de séjour si l'Occident augmente le nombre de responsables russes sur sa « liste noire ». Auparavant, la Russie et l'UE s'étaient livrées à une guerre des mots après l'adoption par la Russie d'une liste noire de 89 responsables politiques européens interdits d'entrée en Russie...

Dent pour dent

L'Union européenne a été la première à publier une « liste noire » ciblant des responsables russes. Il est donc évident que la « liste noire » publiée cette fois par la Russie visait à riposter contre l'UE. La « liste noire » que la Russie vient d'annoncer comprend des personnalités telles que le secrétaire général du Conseil de l'UE, Uwe Corsepius, l'ancien vice-Premier ministre britannique, Nick Clegg, l'ancien Premier ministre belge, Guy Verhofstadt, le ministre polonais de la Justice, Robert Kupiecki, et l'ancien ministre britannique de la Défense, Malcolm Rifkind.

Après l'approbation par la Russie d'une « liste noire » de 89 responsables politiques européens interdits d'entrée sur le territoire russe, l'Union européenne a exprimé son opposition à la Russie, estimant que cette décision était « totalement arbitraire et déraisonnable ». Face aux réactions de l'UE, la Russie a défendu sa décision. S'adressant à la presse hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que la déclaration de l'UE était totalement « déraisonnable ». Selon M. Lavrov, la Russie hésite depuis trop longtemps et cette liste constitue une réponse à la décision unilatérale et hostile de l'UE, et non une provocation de Moscou. L'ambassadeur de Russie auprès de l'UE, Vladimir Chizhov, a également affirmé que cette liste n'avait pas été établie au hasard.

Lãnh đạo các nước EU tại một phiên họp ở Brussels ngày 19/3/2015. Ảnh: AP
Les dirigeants de l'UE lors d'une réunion à Bruxelles, le 19 mars 2015. Photo : AP

Outre les sanctions diplomatiques, l'UE et la Russie ont subi des pertes importantes liées aux sanctions économiques mutuelles. Selon les derniers chiffres publiés par le ministère espagnol des Affaires étrangères, l'UE a perdu au moins 21 milliards d'euros dans la « guerre » commerciale avec la Russie. Selon des experts économiques japonais, l'UE a perdu environ 30 milliards d'euros. Parallèlement, les sanctions occidentales ont également causé à la Russie des pertes de 160 milliards de dollars.

Pas encoreretour à la normale

Depuis le début de l'année, les relations entre la Russie et l'UE se sont nettement améliorées. La Russie et l'UE espèrent rétablir rapidement leurs relations et maintenir le dialogue sur les axes de coopération, apaisant ainsi les tensions actuelles. En réalité, aucune mesure concrète n'a été prise pour améliorer leurs relations bilatérales. De plus, alors que l'UE est toujours aux prises avec des désaccords internes concernant l'ajustement de ses relations avec la Russie, celle-ci est empêtrée dans des conflits diplomatiques avec l'Ukraine dans la région du Donbass, ce qui laisse penser que l'UE ne se sent pas vraiment en sécurité vis-à-vis de la Russie.

Dans ce contexte, les représailles russes contre l'UE peuvent être interprétées comme une volonté de la Russie d'envoyer un message à l'UE : sanctionner la Russie revient à se nuire à elle-même. Les relations entre l'UE et la Russie ne s'étant guère améliorées, le nouveau ministre finlandais des Affaires étrangères, Timo Soini, a estimé que la décision russe n'était « pas une grande surprise » et qu'il s'agissait d'une « réaction prévisible » à une interdiction similaire précédemment appliquée par l'UE aux citoyens russes.

Alors que la situation dans l'est de l'Ukraine reste complexe, les tensions entre la Russie et l'UE compliqueront encore la résolution du problème. Tant que la question ukrainienne ne sera pas complètement résolue, les relations entre la Russie et l'UE ne pourront pas revenir à la normale. La réaction ferme de la Russie à l'UE cette fois-ci fait craindre que le « match de boxe » entre la Russie et l'UE ne prenne fin. Si l'UE ne parvient pas à un consensus et à un dialogue approprié avec la Russie, et si la Russie ne modifie pas son approche à son égard, les représailles ne feront qu'engendrer une impasse croissante dans les relations entre les deux parties.

Nguyen Cao Bien