Nomination de M. Trinh Xuan Thanh et l'histoire du « fils d'un haut fonctionnaire »

August 6, 2016 09:21

Selon M. Vu Mao, le cas de M. Trinh Xuan Thanh ou d'autres cas d'enfants de dirigeants promus doivent être rapidement clarifiés et annoncés au peuple.

Outre la nomination conforme à la procédure de M. Trinh Xuan Thanh, ancien vice-président du Comité populaire provincial de Hau Giang, la nomination de M. Vu Quang Hai (fils de M. Vu Huy Hoang, ancien ministre de l'Industrie et du Commerce) au poste de directeur adjoint de la Saigon Beer Alcohol Beverage Corporation (Sabeco) suscite l'intérêt du public. Outre la question de la procédure en cause, de la responsabilité de la prise de décision conformément à la procédure, l'histoire des « enfants du patron » dans le domaine du personnel est à nouveau évoquée. À ce sujet, le journaliste a interviewé M. Vu Mao, ancien chef du Bureau de l'Assemblée nationale.

 Ông Vũ Mão, nguyên Chủ nhiệm Văn phòng Quốc hội. Ảnh: VOV
M. Vu Mao, ancien chef du Bureau de l'Assemblée nationale. Photo : VOV

Il existe des groupes d’intérêt et des factions dans le travail du personnel.

PV:Personne ne sait depuis quand, lorsqu'une personne est nommée à un poste de direction ou simplement recrutée dans une agence d'État, la première question que l'on se pose souvent est : « De qui est ce camarade ? ». Quel est votre commentaire sur cette question du public ?

Monsieur Vu Mao :Cette question n'est pas si nouvelle ; elle se pose depuis longtemps. Mais depuis 10 à 15 ans, elle suscite une attention accrue du public et de nombreuses inquiétudes ont été soulevées concernant ce phénomène inhabituel, qui suscite le désaccord du public.

En réalité, cela relève également du groupe d'intérêt, reflétant l'éthique et les qualifications des dirigeants à tous les niveaux. Ils détiennent pouvoir et position, mais sont corrompus et dégénérés. Ils n'ont pas conservé l'impartialité et la pureté des cadres révolutionnaires et des membres du parti, mais ont utilisé leur pouvoir et en ont tiré profit pour leurs enfants.

Cela est également inclus dans l'évaluation générale et la critique du Parti lors de la 4e Conférence centrale, 11e législature, qui a mentionné la dégénérescence, la dégradation et le déclin moral d'un nombre non négligeable de cadres, y compris des cadres de haut rang du Comité central.

PV:Il n'y aurait rien d'intéressant à mentionner si l'avancement de ces cas n'était pas si rapide, même en quelques mois seulement, et lorsqu'ils étaient découverts, il était toujours expliqué qu'ils suivaient les réglementations, les procédures et la planification appropriées, monsieur ?

Monsieur Vu Mao :La formation, l'éducation et la promotion des jeunes cadres constituent une tendance incontournable de la révolution de notre Parti, et les pays du monde entier s'y intéressent également. Nous nous intéressons depuis longtemps à la formation et à l'accompagnement des jeunes cadres, mais des procédures doivent être respectées. On dit souvent que nous suivons les procédures appropriées. Or, le problème réside dans le manque fondamental de pratique et d'expérience de la personne promue.

Si une personne vient de terminer ses études, à 23-25 ​​ans, mais est promue à un poste élevé, c'est trop rapide. Elle doit d'abord se mettre en pratique, progresser à partir de ses bases. Mais à ce stade, on dirait qu'elle est épuisée.

Je pense que les jeunes cadres, qu'ils soient enfants d'ouvriers ou de dirigeants, s'ils sont correctement formés et éduqués, sont très précieux. Il faut reconnaître que les enfants de dirigeants possèdent les gènes, l'environnement éducatif familial et sont exposés à de nombreuses responsabilités managériales ou aux expériences partagées par leurs parents, ce qui est très positif et mérite d'être encouragé. Cependant, s'ils accèdent trop rapidement à des postes de direction alors qu'ils sont encore très jeunes, il convient de les critiquer et de leur rappeler leurs responsabilités.

Les jeunes diplômés devraient retourner à la base, sur un chantier ou en usine, pour mûrir et être promus à des postes de niveau inférieur à supérieur. C'est une évidence. Or, dans le contexte actuel, c'est ce qui manque.

PV:L'affaire Trinh Xuan Thanh n'est que la partie émergée de l'iceberg. Depuis des années, de la base au pouvoir central, de nombreux fonctionnaires commettent de graves violations, mais sont néanmoins promus et occupent des postes importants. Selon vous, quelles mesures le Parti, l'État et l'Assemblée nationale devraient-ils prendre pour prévenir ce problème ?

Monsieur Vu Mao :La 4e Résolution centrale a affirmé avec une franchise, une profondeur et une fermeté absolues l'existence de cadres corrompus, manquant d'éthique et ne pratiquant pas, et ce groupe est important. La 4e Résolution centrale a également évoqué la nécessité d'une correction, mais depuis, celle-ci a été insuffisante, et le phénomène est parfois encore plus fréquent et grave. Il convient d'y réfléchir. C'est la responsabilité du Parti et des instances dirigeantes.

Le problème réside ici dans la complaisance, les groupes d'intérêt et les factions dans le travail du personnel. Il s'agit d'un phénomène anormal que le Parti et l'État doivent identifier clairement afin d'y remédier immédiatement. Même la rotation actuelle des cadres reste une formalité, sans entrer dans le vif du sujet, sans produire de résultats concrets, et parfois même au détriment du Parti, de l'État et du peuple.

N'évitez pas vos responsabilités par peur d'être manipulé

PVL'opinion publique se demande : Qui a commis l'erreur de transférer MM. Trinh Xuan Thanh et Vu Quang Hai, et à quel moment ? Parce que M. Thanh ne pouvait pas partir seul, il devait passer par les étapes organisationnelles du ministère de l'Intérieur et d'autres agences, Monsieur ?

Monsieur Vu Mao :La nomination et la promotion des cadres suivent des procédures et des processus, comme on dit souvent : « Nos processus sont très corrects ». La nomination de M. Trinh Xuan Thanh au poste de vice-président de la province de Hau Giang a dû être décidée par les autorités compétentes. Sa nomination au Comité provincial du Parti de Hau Giang a dû être décidée par le Secrétariat, car ce niveau est géré par le Secrétariat central du Parti. Or, qui assiste le Secrétariat central du Parti ? Quel organisme ? Et cette décision a dû être prise par le Premier ministre, car il s'agit du poste de vice-président de la province, et le Premier ministre prend ses décisions sur proposition de qui ? Évidemment, certains ministères et services ont proposé cela. Ces choses sont inévitables, alors soyez courageux. Si vous avez des manquements, admettez-les, ne les évitez pas par crainte de sanctions.

Le secrétaire général Nguyen Phu Trong a souligné la nécessité d'une enquête approfondie et d'une clarification de cette affaire. À mon avis, les organismes responsables doivent mener une enquête approfondie, assumer courageusement leurs responsabilités et identifier ensemble les causes profondes du problème. Il s'agit d'un phénomène spécifique, mais relativement courant, dont le Parti et l'État doivent tirer des leçons communes.

PV:On parle depuis longtemps de rotation des cadres selon les procédures en vigueur, mais dans le cas des enfants de hauts fonctionnaires qui changent de poste avant même d'avoir pu travailler, c'est une forme valable de promotion. À votre avis, devrions-nous revoir ces cas ?

Monsieur Vu Mao :Notre politique de rotation des cadres existe depuis longtemps. Elle est juste et raisonnable, mais ces dernières années, elle a été interprétée et appliquée différemment. De toute évidence, des groupes d'intérêts interviennent ici, orientant le travail des cadres.

Je pense que la rotation des cadres est nécessaire, mais l'idée de faire tourner les cadres pendant un, deux ou trois ans pour accéder à un niveau supérieur est erronée et ne devrait pas être envisagée. De nos jours, on se précipite même pour être remplacé. Qu'est-ce qui se cache derrière cette rotation ? Est-ce une motivation inappropriée et des avantages matériels ? Cette situation doit être corrigée.

Pour parvenir à une solution, nous devons identifier la cause et la responsabilité de chaque organisme ou individu, afin de tirer les leçons de l'expérience. Si nous nous contentons de critiques générales, la rotation des cadres est généralement une bonne chose, mais sa mise en œuvre est défaillante à tel endroit. Or, quel organisme est concerné ? Cette situation sociale est préoccupante. Nous devons y remédier, identifier la cause et identifier les responsables.

PV:Si une personne est un enfant, un frère, une sœur, un petit-enfant ou un parent d’un certain fonctionnaire et ne tient pas compte des critères relatifs aux capacités et aux qualités lors de sa nomination, à votre avis, quelles conséquences cela entraînera-t-il pour la fonction publique ?

Monsieur Vu Mao :À mon avis, en tant que citoyens, nous devons être équitables. Je me souviens que, durant la période anti-française, l'Oncle Ho accordait une grande importance à la formation des cadres clés du pays, notamment des jeunes (11-14 ans) ayant participé à la résistance, des agents de liaison, des cadets et, pour certains (peu nombreux), des enfants de cadres moyens et supérieurs, pour intégrer le milieu de formation, étudier et grandir. Nombre d'entre eux ont grandi et sont devenus des cadres clés du pays pendant la guerre anti-américaine et dans la construction du pays. C'était la chose juste et nécessaire à faire.

Il est donc nécessaire d'harmoniser les points de vue et les attitudes concernant la formation des cadres dans toutes les disciplines, y compris les enfants de dirigeants. D'autre part, certains critiquent le fait que nous nous concentrons uniquement sur certains enfants de dirigeants, notamment ceux qui occupent des postes importants et influents, qui sont des alliés et des groupes d'intérêt, et qui s'occupent et promeuvent leurs propres enfants et ceux de leurs proches ; ou encore, derrière cela, nous nous servons mutuellement de « coquilles ». De toute évidence, l'opinion publique ne partage pas cet avis, ce qui nous empêche de sélectionner des cadres exemplaires, dignes et à la hauteur.

L'essentiel est de promouvoir un personnel qualifié. Ces normes doivent être analysées globalement et ne pas être rigides ou générales, avec seulement trois ou cinq critères.

Il faut clairement comprendre que ceux qui occupent des postes de pouvoir doivent avant tout être des fonctionnaires, au service du peuple, et non des hauts fonctionnaires corrompus qui placent leurs enfants à des postes de direction. C'est une chose que le peuple désapprouve et contre laquelle il doit lutter résolument.

Comme le cas de M. Trinh Xuan Thanh ou d’autres cas, ils doivent être analysés, clarifiés et annoncés au peuple.

PV:Lors de sa récente cérémonie d'investiture, le Premier ministre Nguyen Xuan Phuc a déclaré : « Nous devons tout mettre en œuvre pour que les enfants d'agriculteurs, d'ouvriers et de pauvres aient la possibilité d'étudier, de progresser et même de devenir dirigeants du pays. » Selon lui, par où commencer pour garantir la nomination et l'utilisation des fonctionnaires ?

Monsieur Vu Mao :Outre les cadres centraux au niveau macro, nous devons également prêter attention aux cadres au niveau micro à tous les niveaux, du village à la commune, en passant par le district. Ils constituent une excellente source de cadres pour la formation des cadres centraux, car ces personnes ont acquis de l'expérience et de la maturité. S'ils reprennent des postes de direction au niveau central, ils comprendront le cœur des citoyens.

Il faut le faire de manière systématique et fondamentale, surtout dans les zones frontalières, les zones reculées où il y a une pénurie de personnel, il faut donc avoir un moyen de les former.

La source de cadres formés dans les régions montagneuses et ethniques pour devenir du personnel clé pour la localité, parmi lesquels certains sont capables de travailler au sein du gouvernement central, certains participent même au Comité exécutif central, est une source très importante.

Pour les cadres issus du monde ouvrier et paysan, il existe depuis longtemps de nombreux bons exemples et nous devons maintenant continuer à les promouvoir.

À mon avis, notre Parti et notre État ont pour tradition de continuer à promouvoir cette pratique, de revenir aux principes fondamentaux et de faire mieux. Le phénomène des « enfants du pouvoir » est très répréhensible et doit être corrigé au plus vite.

PV:Merci.

Selon VOV

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