Meurtre au cyanure et incendie dans la cheminée

September 25, 2016 12:25

Se faisant passer pour une organisation qui fait sortir clandestinement des gens d'une Europe déchirée par la guerre, le soi-disant Docteur du Diable attire des dizaines de victimes dans un piège mortel.

Bác sĩ Quỷ Marcel Andre Henri Felix Petiot. Ảnh: Lineup
Docteur Démon Marcel André Henri Félix Petiot. Photo : Lineup

L'affaire de Marcel André Henri Félix Petiot, décapité pour le meurtre de 26 personnes et soupçonné d'avoir causé la mort de dizaines d'autres, demeure entourée de mystère. Son passé criminel était si brutal qu'on lui a donné des surnoms tels que le Docteur du Diable, le Loup-Garou de Paris et le Diable Maléfique, selon Lineup.

Vol et détournement de fonds publics

Né en 1897 à Auxerre, en France, Petiot a connu une jeunesse marquée par une série de délits, pour la plupart mineurs. Il a été diagnostiqué d'une maladie mentale pour la première fois en 1914, à l'âge de 17 ans. En 1916, il s'est engagé volontairement dans l'armée française pendant la Première Guerre mondiale.

Blessé au combat, Petiot fut renvoyé dans un camp de convalescence, où il fut arrêté et emprisonné pour vol de morphine et d'autres fournitures militaires. Il reçut alors un second diagnostic de folie. Il fut cependant autorisé à retourner au front en 1918. Peu après, Petiot fut accusé de s'être blessé au pied avec une grenade. Il reçut un troisième diagnostic de folie et fut libéré avec une pension d'invalidité.

Après la guerre, Petiot s'inscrit à un programme accéléré de formation médicale. Il termine le programme en huit mois et effectue un internat dans un hôpital psychiatrique d'Évreux, où il obtient son diplôme de médecine en 1921.

Petiot aurait volé des stupéfiants pour son propre usage et les aurait distribués à ses patients. Il aurait également pratiqué des avortements clandestins et volé tout et n'importe quoi, des croix de pierre à l'argent du trésor public d'Évreux.

En 1926, Petiot commença à fréquenter Louise Delaveau, la fille d'une de ses patientes. Delaveau disparut peu après le début de leur liaison. Bien que Petiot n'ait jamais officiellement admis son implication dans la disparition, les experts pensent que Delaveau pourrait avoir été sa première victime. Des voisins rapportèrent avoir vu Petiot charger une malle dans sa voiture au moment de la disparition de la jeune fille.

La même année, Petiot se tourne vers la politique et lance une campagne électorale victorieuse, devenant maire de Villeneuve-sur-Yonne, dans l'Yonne. Une fois de plus, il utilise sa position à des fins personnelles et détourne des fonds publics.

En 1927, Petiot épousa la fille d'un riche boucher local. Ils eurent un fils. Tout en étant maire, il continua à se livrer à des activités municipales douteuses. Accusé à plusieurs reprises d'activités illégales, Petiot fut suspendu de ses fonctions et finit par démissionner de son poste de maire en 1931. Il réussit cependant à obtenir un siège au conseil municipal de l'Yonne en 1932. Quelques mois plus tard, il fut contraint de démissionner pour avoir volé l'électricité de la ville de Villeneuve-sur-Yonne.

Piège pour tuer

Petiot tại phiên tòa xét xử y. Ảnh: Lineup
Petiot à son procès. Photo : Lineup

À la fin de sa carrière politique, Petiot s'installa à Paris, où il falsifia des diplômes de médecine pour se présenter comme un brillant médecin. La supercherie fonctionna. Sa réputation attira des patients et, en 1936, il fut autorisé à délivrer des certificats de décès. Mais les rumeurs sur ses pratiques frauduleuses, notamment des avortements clandestins et des prescriptions excessives de médicaments, refirent surface.

Selon ses aveux, Petiot aurait travaillé pour la Résistance française pendant l'Occupation. Il aurait posé des pièges, mis au point des armes qui tuaient sans laisser de traces médico-légales et rencontré de hauts commandants alliés. Petiot a été certifié comme source par le colonel John F. Grombach, ancien directeur de l'agence de renseignement indépendante Pond. Pond a été créée par le gouvernement américain en 1942 et fermée en 1955.

Petiot prétendait exploiter une voie d'évasion secrète pendant l'occupation française. Sous le nom de code « Dr Eugène », il expliquait aux résistants français, aux réfugiés juifs et aux personnes recherchées par les nazis qu'il pouvait les aider à fuir l'Europe déchirée par la guerre vers l'Argentine. Il demandait 25 000 francs à chaque personne souhaitant se rendre en Argentine.

Bien sûr, l'invitation était un piège. Petiot expliquait à ses victimes qu'elles devaient se faire vacciner avant de se rendre en Argentine. Il en profitait pour leur injecter du cyanure mortel. Il prenait ensuite leurs objets de valeur et jetait leurs corps dans la Seine, les enterrait dans de la chaux vive ou les jetait dans la cheminée de sa maison.

En mars 1944, des voisins se plaignirent de la puanteur qui émanait de la maison de Petiot, rue Le Sueur à Paris, ainsi que de la fumée toxique qui s'échappait de sa cheminée. Les autorités convoquèrent Petiot. Lors de la perquisition, ils découvrirent les restes de plusieurs victimes, dont des restes humains calcinés qui couvaient dans la cheminée.

Petiot réussit à se cacher un court instant en utilisant un faux nom et en se laissant pousser la barbe. Il fut arrêté en octobre 1940 pour meurtre. Son procès eut lieu en mars 1946, et l'annonce de ce procès fit grand bruit. Petiot clama son innocence et affirma n'avoir tué que des « ennemis de la France », des soldats allemands et plusieurs agents doubles.

Mais les autorités n'ont trouvé aucun lien entre Petiot et la Résistance française. Nombre des groupes de Résistance mentionnés par Petiot, ainsi que les exploits qu'il prétendait avoir accomplis au sein du mouvement, n'ont jamais existé.

Finalement, le tribunal déclara Petitot coupable de 26 chefs d'accusation de meurtre et de vol. Nombreux sont ceux qui estiment que le nombre réel de victimes pourrait atteindre 60. Le 25 mai 1946, il fut guillotiné.

Chiếc máy chém được tháo dỡ sau khi Petiot bị hành hình. Ảnh: boisdejustice.com
La guillotine a été démontée après l'exécution de Petiot. Photo : boisdejustice.com

Selon VNE

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