Les Philippines envoient officiellement un avis de leur projet de retrait de la CPI aux Nations Unies.
(Baonghean.vn) - Après de nombreux jours de planification, les Philippines ont envoyé une notification officielle aux Nations Unies concernant leur retrait du traité établissant la Cour pénale internationale (CPI), un mois seulement après que l'agence a commencé à enquêter sur la guerre du président Duterte contre la drogue.
Les Philippines ont annoncé le 16 mars avoir envoyé une notification officielle aux Nations Unies concernant leur retrait du traité établissant la Cour pénale internationale (CPI).
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Le président Duterte a officiellement envoyé un avis à l’ONU concernant son retrait de la CPI. |
Plus précisément, dans une lettre adressée aux Nations Unies (l'organisme qui supervise les accords ayant institué la CPI), les Philippines ont annoncé leur décision de quitter la Cour. La lettre précisait : « Cette décision de retrait témoigne de la ferme position des Philippines contre ceux qui cherchent à politiser et à instrumentaliser les droits humains. »
Quelques jours plus tôt, M. Duterte avait annoncé que les Philippines se retireraient de la Cour à l'issue de l'enquête préliminaire ouverte par la CPI le mois dernier sur les allégations de crimes contre l'humanité qu'il aurait commis au cours de sa sanglante campagne antidrogue de 19 mois dans le pays. Dans sa déclaration, le dirigeant philippin a affirmé que la raison de ce retrait de la CPI était les attaques infondées, sans précédent et excessives de la part de responsables de l'ONU. Le président Duterte a souligné que la recherche de preuves par les procureurs de la CPI pour le condamner avait gravement violé la présomption d'innocence. On sait que le porte-parole et l'avocat du président Duterte ont tous deux souligné que les actions de la CPI s'inscrivaient dans le plan de ses ennemis contre M. Duterte.
Peu après l'ouverture de l'enquête de la CPI sur la guerre antidrogue de Duterte, le 9 février, de nombreux médias occidentaux ont rapporté que, depuis son arrivée au pouvoir mi-2016, la police philippine avait déclaré avoir tué plus de 4 100 trafiquants de drogue présumés qui résistaient à leur arrestation. Cependant, selon des groupes de défense des droits de l'homme et des gouvernements occidentaux, le bilan réel s'élève à plus de 12 000 personnes, pour la plupart des civils innocents. La guerre antidrogue de Duterte a été critiquée par de nombreux pays et organisations de défense des droits de l'homme. Interrogé à ce sujet, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad al-Hussein, a critiqué le dirigeant philippin pour avoir subi une évaluation psychiatrique en raison de sa guerre antidrogue.
Selon le règlement de la CPI, la décision de se retirer de l'instance prendra effet un an après la date de réception de la déclaration de l'État membre. Si la décision de M. Duterte de se retirer prend effet, les Philippines perdront leur qualité de membre après le 14 mars 2019. Toutefois, pendant cette période, les enquêtes de la CPI se poursuivront normalement.