Que contient la cérémonie de pendaison de crémaillère des Thaïlandais à Nghe An ?

Restaurant Vi Mien July 22, 2019 10:53

(Baonghean) - Autrefois, avec seulement un couteau et une hache, les Thaïlandais construisaient des maisons traditionnelles sur pilotis, devenues aujourd'hui des symboles culturels. L'histoire de la construction des maisons comporte également un aspect intéressant : la cérémonie de la pendaison de crémaillère.

Le jour de la pendaison de crémaillère, le propriétaire demande à sa femme et à ses enfants de balayer la maison, de fermer toutes les portes et d'interdire l'accès à tous. Il doit ensuite se rendre auprès du « xay nghen » (maître des annonciations) pour lui demander un jour et une heure appropriés pour la cérémonie d'emménagement (hừn hương mo). Une fois tout prêt, toute la famille se place en rang devant l'escalier au bout de la maison ; chacun apporte les objets nécessaires à l'emménagement : cartons, couvertures, riz, bols, casseroles, etc.

Người Thái dựng nhà sàn mới. Ảnh Hồ Phương
Les Thaïlandais construisent de nouvelles maisons sur pilotis. Photo : Ho Phuong

En tête de file se trouve le propriétaire, une épée en travers du dos, un fusil à silex (le cas échéant) sur une épaule, une charrue sur l'autre, une marmite dans une main (attachée au cou avec une corde de buffle) et un sac « tay ». En deuxième position se trouve le propriétaire, une gourde sur l'épaule, un petit enfant sur le dos, un panier rempli d'aiguilles, de fil et de graines (légumes, coton, oignons, ail, gingembre, piment, etc.). Viennent ensuite le fils, la belle-fille (le cas échéant), la fille et les proches présents. Enfin, deux jeunes hommes portent un cochon nettoyé appelé « mu hùn hươn » (cochon qui monte à la maison). Un homme de la famille est désigné pour être le dieu symbolique du nouveau propriétaire et se glisse discrètement dans la maison pour la première fois.

Pour commencer, le propriétaire a appelé à l’étage trois fois :« Êtes-vous à la maison, propriétaire ? »L'hôte a déclaré :« Euh… à la maison ! ».Le propriétaire a continué :« Je reviens tout juste de Muong (…)/ De Muong (…), Muong (…) vient de rentrer/ Bon moment, bonne journée/ Je demande à déménager dans une nouvelle maison !/ Je porterai mes affaires et m'allongerai/ Je porterai mes affaires et déménagerai pour vivre/ Je déménagerai dans une bonne maison/ Je déménagerai dans une grande maison/ Déménager dans cette maison pour être riche/ M'asseoir dans cette maison pour avoir/ L'argent et l'or affluant/ Le riz et les céréales s'empilent, d'accord ! »Le maître dit :« Eh bien… montez ! Montez vivre dans une bonne maison / Montez vivre dans une grande maison / Les enfants viennent se multiplier / Les personnes âgées viennent vivre heureuses, d'accord ! ».

Le propriétaire monte trois fois sur la première marche, émet un son, la dépoussière, puis grimpe à l'échelle. Tous les autres suivent. Il pousse la porte, entre dans la maison, franchit le seuil, pose la charrue et la fait glisser sur le plancher en entrant, tout en récitant le « sort de la mort ».

L'incendie a fait rage toute la nuit du premier jour d'emménagement dans la nouvelle maison. Photo : Huu Vi

Arrivé au fourneau, il déposa la marmite, continua jusqu'à la porte principale, à l'avant de la maison, se tourna vers l'autel, appuya la charrue contre le mur à côté de l'autel, prit un clou et l'enfonça dans la colonne de l'autel (xau roi), puis y suspendit le sac « tay ». Puis, il se retourna, prit son fusil et son épée et les suspendit à la colonne « thần chủ áo » (xau chau xua), sur le mur séparant la pièce extérieure de la pièce intérieure, dans l'angle supérieur, à côté de la chambre du maître de maison. Ce n'est qu'alors que chacun put descendre les autres affaires. Le cochon fut placé près du fourneau, sur des feuilles de bananier vertes, pour préparer, cuire, dresser l'autel et préparer un festin pour célébrer la nouvelle maison.

Après avoir cuisiné et préparé les aliments, on procède à la cérémonie de la « vénération de la nouvelle maison » (phai huong mo). Le propriétaire, ou un chaman, organise cette cérémonie. Après environ une heure de vénération, les aliments sont déposés, les plats préparés et un joyeux repas est dégusté pour célébrer la nouvelle maison. À ce moment, parents et voisins sont invités à se joindre à eux. Après avoir mangé et bu, le propriétaire invite tous les habitants du village, jeunes et vieux, hommes et femmes, à boire du vin de riz et à écouter des chants pour célébrer la nouvelle maison.

Chaque village compte des artistes qui chantent le nhuon, le lam et le xuoi. Lors de pendaisons de crémaillère comme celle-ci, ils mettent en valeur leurs talents en chantant des chansons comme « Cung vao nha », « Duo ta », « Cung chuc »… Ainsi, la fête dure toute la journée, parfois même toute la nuit.

Un chaman thaïlandais se prépare à célébrer la cérémonie. Photo : Ha Ngoc Thuy

Mais une « maison » n'a pas d'âme ! Il est nécessaire d'y apporter l'âme pour la parachever. Environ dix jours après la pendaison de crémaillère, la cérémonie du « nep tay » a lieu. Le « tay » mentionné précédemment est un sac contenant un « ho » (un petit panier symbolisant la maison pour Mot, le dieu du ciel qui descend pour la garder et prendre soin des petits-enfants) ; un éventail en bambou, un arc [arme pour le petit-fils], un coton [arme pour la petite-fille]… Le « tay » sera aujourd'hui apporté dans la pièce, au sommet de la colonne adjacente à la chambre du propriétaire. « Nep tay » est la cérémonie d'accueil des ancêtres et des dieux gardiens dans la maison. Lors de cette cérémonie, les ancêtres sont également vénérés et les chants « kha khau huon », « xap hinh » et « xong xen » sont interprétés, célébrant ainsi une nouvelle fois la nouvelle maison.

Les chants de crémaillère sont un rituel et une coutume folklorique thaïlandaise unique et distinctif qui nourrit l'âme des habitants de la maison. Ils créent des liens avec leur famille, leurs ancêtres et leur communauté. Malheureusement, cette coutume a quelque peu disparu…

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