MC Le Anh : Un enseignant ne doit pas seulement sourire avec charme et être facile à vivre, mais aussi être mystérieux et « dominant ».

Huy Minh November 20, 2022 07:09

A l'occasion du 20 novembre, le MC Le Anh a partagé ses sentiments avec VietNamNet après plus de 20 ans en classe et à travers de nombreuses générations d'étudiants.

« Un bon enseignant est comme une bougie, il se consume pour éclairer le chemin des autres. »C'est la célèbre citation de Mustafa Kernal Ataturk à propos de la profession d'enseignant.

Lorsqu'on parle de la profession d'enseignant, on emploie souvent de beaux mots, mais l'état d'esprit vietnamien, d'hier à aujourd'hui, repose sur l'expression « respecter les enseignants et valoriser l'éducation ». Les chansons folkloriques, les proverbes et les expressions idiomatiques vietnamiens disent :« Sans professeur, on ne peut rien faire » ; « Si vous voulez traverser le pont, vous devez le construire / Si vous voulez que vos enfants sachent bien lire, vous devez aimer leur professeur » ; « Un mot d'un professeur vaut un demi-mot d'un professeur »... pour voir le rôle, l’importance de l’apprentissage et la position de l’enseignant.

MC Le Anh.

À l'ère du numérique 4.0, confrontée à la pandémie de Covid-19 et forte de 22 ans d'expérience dans le milieu éducatif professionnel, j'ai constaté que la relation enseignant-élève est désormais différente. Tout d'abord, elle repose sur la dépendance au savoir.

Aux niveaux universitaire et postuniversitaire, le rôle de l'enseignant est de suggérer et de guider les élèves vers leur propre cheminement scientifique et intellectuel, favorisant ainsi l'auto-apprentissage. Aux niveaux inférieurs, la dépendance est plus forte, car elle est liée à la transmission par l'enseignant des connaissances standardisées dans les manuels scolaires et à la philosophie des connaissances qu'il souhaite transmettre. Cependant, au lycée, on observe également une tendance à réduire la dépendance.

Aujourd'hui, les étudiants disposent d'Internet, de livres, de journaux et de divers ouvrages de référence, ce qui se traduit par une augmentation du nombre d'« enseignants ». Le rôle de « monopole » des enseignants en matière de savoir n'existe plus. Les enseignants ne se contentent pas de transmettre des connaissances et des méthodes, mais doivent constamment combiner enseignement et auto-apprentissage, actualisant ainsi leurs connaissances, notamment aux niveaux supérieurs de l'enseignement, comme le master et le doctorat.

Cependant, l'indépendance des élèves vis-à-vis de leurs enseignants crée involontairement une forte pression sur ces derniers pour qu'ils se positionnent et créent de la valeur. S'ils échouent, ils devront quitter l'écosystème d'apprentissage et d'enseignement. Il ne s'agit pas d'un rejet des élèves, mais d'un rejet de la société envers ces enseignants. Il s'agit d'un changement majeur dans la société actuelle.

Cette indépendance entraîne également une évolution de la relation enseignant-élève. Plus précisément, elle est plus simple, moins hiérarchique, active et passive, et semble plus égalitaire. Les étudiants qui mûrissent tôt, après quelques années d'études, obtiennent leur diplôme et deviennent ensuite les enseignants de nouvelles générations, même s'ils ont à peine quelques années de plus que leurs élèves. Cette égalité formelle est donc salutaire.

La distance entre les enseignants et les élèves est donc une question sensible.

Certains pensent que, si l'on y réfléchit ouvertement, faut-il combler le fossé entre enseignants et élèves ? ​​La question reste ouverte : est-ce une bonne chose ? D'autres pensent que les enseignants doivent rester enseignants, garder leurs distances avec leurs élèves, créer une pression mutuelle et maintenir un climat d'apprentissage, et ne peuvent pas être des « poissons de la même école » sans se soucier de leur comportement.

Je pense que combler le fossé entre enseignants et élèves n'est pas tout à fait approprié, car les élèves ont besoin d'être motivés par l'apprentissage, notamment par l'auto-apprentissage. Il est donc nécessaire qu'ils soient incités par les enseignants, et non qu'ils deviennent naturellement actifs dans l'apprentissage.

Pour stimuler l'apprentissage, les enseignants ne doivent pas toujours être souriants et décontractés. Ils doivent parfois se montrer mystérieux et un peu trop autoritaires pour gagner le respect des élèves, sans quoi ils seront gênés s'ils n'obtiennent pas les résultats escomptés. Seules ces méthodes peuvent briser la paresse des élèves, éliminer la complaisance, l'autosatisfaction et certains facteurs négatifs qui les empêchent d'étudier et de s'y consacrer activement.

Pendant longtemps, j'ai réfléchi à la nécessité de maintenir une distance subtile entre enseignants et élèves. Nombre d'enseignants peinent encore à déterminer la proximité qu'ils devraient avoir avec leurs élèves, ou s'ils devraient l'être ou non. À mon avis, c'est aussi un enjeu d'actualité qui mérite d'être débattu : comment définir la relation entre enseignants et élèves, et quelle devrait être cette distance.

Avec un temps de cours limité, en plus de mes connaissances professionnelles, je m'efforce toujours de transmettre à mes élèves des compétences comportementales et des situations de communication. Les élèves d'aujourd'hui sont à la croisée des chemins : ils veulent relever des défis et s'exprimer, mais ils ont souvent du mal à s'y prendre, ne savent pas quoi faire ou commettent facilement des erreurs. C'est pourquoi les enseignants doivent les guider vers la voie la plus adaptée.

De nombreux étudiants me demandent avec ferveur le secret pour bien s'exprimer et réussir en public. Je leur réponds simplement : lisez davantage ! Lisez des choses qui nous incitent à réfléchir à long terme, à prendre conscience de nos responsabilités envers nous-mêmes et la société, à vivre pleinement et à contribuer à notre société, et ainsi à nous intégrer et à devenir des citoyens du monde.

MC Le Anh

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