Négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine : le taux de taxe sur les matières premières réduit à 10 %
Le 12 mai à Genève, les États-Unis et la Chine ont conclu un accord temporaire visant à réduire fortement les droits de douane sur leurs marchandises respectives. Ainsi, le taux de taxe actuel sera réduit de plus de 100 %, le ramenant à un niveau de base de 10 %.
Il s’agit d’un effort des deux plus grandes économies du monde pour apaiser une guerre commerciale prolongée qui a suscité des inquiétudes quant au risque de récession et déstabilisé les marchés financiers mondiaux.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a déclaré après des entretiens avec des responsables chinois que les deux parties avaient convenu de suspendre les tarifs douaniers pendant 90 jours, réduisant les tarifs existants de plus de 100 points de pourcentage à un taux de base de 10 %.
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Les deux pays ont défendu efficacement leurs intérêts nationaux et cherché à équilibrer leurs échanges commerciaux. Cette annonce a stimulé le dollar face aux principales devises et a contribué à apaiser les marchés, ébranlés par la relance de la guerre douanière par le président Donald Trump le mois dernier.
S'exprimant aux côtés du représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, M. Bessent a déclaré que les deux parties étaient d'accord sur le fait qu'aucune des deux parties ne souhaitait un « embargo économique ».
Il a comparé les récents droits de douane élevés à un embargo, ce qu'aucune des deux parties ne souhaite. Au contraire, les États-Unis et la Chine souhaitent maintenir des activités commerciales normales.
La réunion à Genève a marqué la première fois que de hauts responsables économiques des deux pays se sont entretenus directement depuis le retour de M. Trump à la Maison Blanche et le lancement d'une vague de tarifs douaniers mondiaux, la Chine étant la principale cible avec de nombreuses taxes élevées.
Depuis le début de son second mandat en janvier, M. Trump a augmenté les droits de douane sur les importations de produits chinois à 145 %, sans compter les droits de douane imposés pendant son premier mandat et les mesures prises par l'administration Biden précédente.
En réponse, la Chine a imposé des restrictions sur les exportations de certains éléments de terres rares, essentiels aux industries américaines de défense et d’électronique, et a augmenté les droits de douane sur les produits américains jusqu’à 125 %.
La guerre tarifaire entre les États-Unis et la Chine a presque paralysé le flux des échanges commerciaux bilatéraux d’une valeur de près de 600 milliards de dollars, perturbant les chaînes d’approvisionnement mondiales, suscitant des craintes de récession avec inflation et entraînant des licenciements.
Cependant, après des signes d'apaisement des tensions, les marchés financiers ont réagi positivement, les contrats à terme sur actions de Wall Street augmentant dans l'espoir d'éviter une récession mondiale.
Zhiwei Zhang, économiste en chef chez Pinpoint Asset Management à Hong Kong, s'est dit surpris par l'issue des négociations, s'attendant initialement à une réduction des droits de douane d'environ 50 %. Il a déclaré qu'il s'agissait d'un signe positif non seulement pour les économies des deux pays, mais aussi pour l'économie mondiale, et qu'il apaisait les inquiétudes des investisseurs quant aux perturbations à court terme des chaînes d'approvisionnement.
Après la réunion de dimanche, les États-Unis ont confirmé que les deux parties étaient parvenues à un accord pour réduire le déficit commercial américain. Parallèlement, la Chine a annoncé que les deux pays étaient parvenus à un « consensus important » et lanceraient un nouveau forum de dialogue économique.
Le président américain Donald Trump s'est montré optimiste avant même la fin des négociations, affirmant que les deux parties avaient procédé à une « réinitialisation complète » dans une atmosphère amicale mais constructive.
Les droits de douane imposés par M. Trump ont été mis en œuvre en partie après qu'il a déclaré l'état d'urgence nationale face à l'afflux de fentanyl, une drogue dangereuse, aux États-Unis. Le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, a déclaré que les discussions sur le contrôle du fentanyl étaient constructives, bien que distinctes des négociations commerciales.
Le vice-Premier ministre chinois He Lifeng s'est également montré plus prudent, mais a tout de même salué des « progrès significatifs » après les discussions, qui ont eu lieu dans la villa privée de l'ambassadeur suisse sur le lac Léman.