5G et santé humaine : fait scientifique ou crainte infondée ?
Depuis le lancement de la 5G, les inquiétudes concernant son impact sur la santé humaine n'ont cessé de croître. À mesure que cette technologie se développe, la question se pose : les signaux 5G sont-ils réellement aussi dangereux que beaucoup le pensent ?
Depuis le déploiement officiel du réseau 5G en 2019, la controverse concernant son impact sur la santé humaine persiste. Bien que de nombreux chercheurs et organismes de santé réputés aient affirmé que les appareils 5G, utilisés conformément aux recommandations actuelles, sont parfaitement sûrs, rumeurs, théories du complot et désinformation continuent de se propager sur les réseaux sociaux et les médias non officiels.
Alors que la prochaine version de la 5G, la 5.5G (5G avancée), s'apprête à être déployée à grande échelle dans de nombreux pays, la question de la sécurité des ondes radio est de nouveau soulevée. Qu'en disent les experts ? Les ondes 5G ont-elles un impact négatif sur la santé, comme beaucoup le craignent ?

D’après les experts, les préoccupations liées à la 5G peuvent être regroupées en trois grandes catégories, selon leur nature et leur validité. La première catégorie regroupe les préoccupations fondées, liées à la nécessité de mieux comprendre le rayonnement radiofréquence (RFR) généré par les appareils et les stations de base 5G.
Le deuxième groupe reflète le scepticisme quant à l'efficacité des réglementations imposées par le gouvernement encadrant les niveaux d'exposition aux RFR, c'est-à-dire quant à savoir si les normes actuelles sont suffisamment rigoureuses pour protéger la santé publique.
Le troisième groupe, plus courant sur les réseaux sociaux, comprend des affirmations sans fondement ou mythiques, comme le fait que la 5G provoque des épidémies, le contrôle mental ou même qu'il s'agisse d'une arme biologique déguisée.
Face à une vague d'informations multidimensionnelles, il est plus urgent que jamais de faire la distinction entre données scientifiques vérifiées et désinformation, d'autant plus que la 5G continue de se développer et d'étendre son influence dans tous les domaines, des télécommunications à la santé en passant par les transports intelligents.
Normes de sécurité 5G : qui les contrôle et sont-elles dignes de confiance ?
Aux États-Unis, la question de la sécurité liée à l'exposition aux rayonnements radiofréquences (RFR) est une préoccupation de longue date. Depuis 1982, l'IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), l'une des principales organisations du secteur, a publié des normes visant à protéger la santé humaine des effets des RFR.
Au niveau international, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP), dont le siège se trouve en Allemagne, travaille également en étroite collaboration avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Organisation internationale du travail (OIT) et de nombreuses autres agences pour élaborer et mettre à jour les limites mondiales d'exposition aux rayonnements radiofréquences.
Avant le déploiement officiel de la 5G, les impacts potentiels de l'exposition aux rayonnements radiofréquences aux nouvelles fréquences ont fait l'objet d'études approfondies. Une grande partie de la bande de fréquences de la 5G, de 600 MHz à 3,5 GHz, était déjà utilisée par les services de télécommunications traditionnels ou située à proximité de bandes de fréquences établies, ce qui a permis aux scientifiques de disposer d'une base d'évaluation plus complète.
Outre l'IEEE et l'ICNIRP, des organismes gouvernementaux tels que l'Institut national du cancer (NCI) des États-Unis suivent de près les recherches sur l'utilisation des téléphones portables et ses effets sur la santé. Les résultats obtenus montrent que les normes actuelles sont appropriées et garantissent la sécurité des utilisateurs.

Pour les fréquences plus élevées, telles que la bande des ondes millimétriques (mmWave) couramment utilisée dans des applications telles que les scanners de sécurité aéroportuaires, les systèmes radar automobiles et les capteurs de sécurité, l'IEEE a mis en place des comités dédiés pour poursuivre des recherches approfondies.
Cependant, de nombreuses données actuelles montrent que l'utilisation de ces fréquences dans les réseaux 5G ne présente aucun danger pour l'homme si elle est correctement contrôlée et exploitée conformément aux normes techniques établies.
Craintes liées à la chaleur, aux radiations et au cancer : la 5G est-elle vraiment si effrayante ?
Lorsqu'une cellule surchauffe ou que son ADN est gravement endommagé, la division cellulaire peut devenir incontrôlée, ce qui constitue l'un des mécanismes conduisant au cancer.
Au quotidien, nous sommes constamment exposés à des rayonnements susceptibles de réchauffer nos cellules, notamment les rayons ultraviolets (UV) du soleil. Bien que les rayons UV qui atteignent la surface de la Terre ne soient pas ionisants, ils sont suffisamment énergétiques pour provoquer un bronzage et des brûlures cutanées, et, à terme, augmenter le risque de cancer de la peau.
De même, une exposition prolongée à des appareils émettant des niveaux extrêmement élevés de rayonnements radiofréquences, comme ceux présents dans les environnements industriels, peut également présenter un risque pour la santé humaine. C’est pourquoi les gouvernements ont fixé des limites strictes afin de prévenir toute surexposition.
Cependant, pour endommager directement l'ADN au point de provoquer un cancer des organes internes, un rayonnement plus puissant est nécessaire, comme le rayonnement ionisant. Ce groupe comprend les rayons X et les rayons gamma, les rayonnements les plus énergétiques du spectre électromagnétique, capables de pénétrer les tissus et de détruire la structure moléculaire de l'ADN en cas d'exposition à de fortes doses.
En revanche, les signaux 5G, qui sont une forme de radiofréquence, ne sont pas considérés comme des rayonnements ionisants. Cela signifie qu'ils ne possèdent pas suffisamment d'énergie pour endommager l'ADN ou provoquer des modifications génétiques susceptibles d'entraîner un cancer.
Aux États-Unis, la Federal Communications Commission (FCC) – l’agence qui réglemente la politique relative à la radio – a établi des limites d’exposition aux RFR pour les travailleurs et le public, sur la base des recommandations du National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP).
Ces limites de rayonnement sont basées sur des décennies de recherche et sont régulièrement mises à jour afin de garantir la sécurité dans un environnement de vie de plus en plus moderne.
Les téléphones chauffent pendant leur utilisation : alerte sanitaire ou simple malentendu technologique ?
Il est certain que beaucoup ont déjà constaté une surchauffe de leur téléphone lors d'appels prolongés, du visionnage continu de vidéos ou de jeux gourmands en ressources. Ce phénomène, appelé « surchauffe du téléphone », suscite souvent des inquiétudes quant aux risques potentiels pour la santé, voire au risque de cancer, liés à la chaleur dégagée.
La réponse est non. La surchauffe du téléphone n'est pas liée aux radiofréquences, le type d'ondes utilisé par la technologie 5G pour transmettre les signaux. En réalité, cette augmentation de température est due à la forte sollicitation du processeur (CPU) et des composants électroniques internes, notamment lors de tâches exigeantes comme le visionnage de vidéos haute résolution ou les jeux 3D.
La puissance d'émission des téléphones portables, quelle que soit la fréquence, y compris la 5G, est très faible, insuffisante pour chauffer la peau ou les tissus corporels, même lorsqu'ils sont tenus près de l'oreille pendant une longue période.
Les risques de cancer liés à l'utilisation du téléphone portable font l'objet d'études menées par les principales organisations de santé du monde entier depuis près de trente ans. Des études financées par les Instituts nationaux de la santé (NIH) des États-Unis n'ont établi aucun lien fiable entre l'utilisation du téléphone portable et une augmentation du taux de tumeurs cérébrales au sein de la population.
Même chez les jeunes de moins de 20 ans, qui sont ceux qui utilisent le plus leur téléphone, des études menées en Suède n'ont pas constaté d'augmentation des taux de cancer du cerveau ou de la thyroïde.
Plus important encore, les fréquences utilisées par la technologie 5G ont fait l'objet d'une évaluation de sécurité. Les spécifications et les limites d'exposition ont été clairement établies par des organismes tels que l'IEEE et l'ICNIRP, garantissant ainsi que l'utilisation quotidienne du téléphone reste dans les limites de sécurité pour les utilisateurs.
Rejet de la théorie du complot liant la 5G à la COVID-19
L'avènement et le déploiement de la technologie 5G ont engendré une vague d'incompréhension et de désinformation concernant les radiofréquences. Parmi les théories du complot les plus dangereuses, l'une des plus répandues prétend que les réseaux 5G ont causé ou contribué à la propagation du virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de COVID-19.
Il ne s'agit pas d'une simple rumeur infondée, mais d'une menace bien réelle. En avril 2020, au plus fort de la pandémie et de la panique mondiale, au moins 77 antennes-relais de téléphonie mobile ont été incendiées au Royaume-Uni.
Un technicien en télécommunications a même été hospitalisé après avoir été agressé au couteau, simplement parce qu'il travaillait à proximité d'une antenne-relais 5G. Ce grave incident a contraint de nombreux gouvernements à intervenir, en créant des pages d'information officielles pour réfuter les fausses informations et affirmer clairement qu'il n'existe aucun lien scientifique entre la technologie 5G et la COVID-19.

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Des microbiologistes, des épidémiologistes et des journalistes du monde entier se sont également exprimés, apportant des preuves scientifiques et des explications claires pour réfuter les allégations mensongères. Aucun mécanisme biologique, qu'il s'agisse de la structure du virus ou de sa capacité de transmission, ne démontre que les ondes 5G puissent créer ou propager des virus.
Cependant, cette théorie du complot continue d'évoluer. Après le rejet de l'hypothèse selon laquelle la 5G causerait la COVID, certains ont prétendu que la pandémie n'était qu'un prétexte pour implanter secrètement des micro-dispositifs compatibles 5G dans le corps des individus via les injections de vaccins.
Cette théorie s'est rapidement propagée sur les réseaux sociaux, obligeant scientifiques et médias à prendre la parole. Parmi les réfutations, de nombreux experts ont souligné qu'aucune technologie actuelle ne permet de créer un dispositif 5G suffisamment petit pour être implanté à l'aide d'une aiguille de vaccin classique ; une information non scientifique qui a pourtant été largement diffusée.
Cet incident met en lumière une réalité inquiétante : la désinformation technologique peut non seulement semer la panique, mais aussi engendrer des actes de violence. C’est pourquoi, à l’ère du numérique, la transparence de la communication, l’accessibilité des connaissances scientifiques et la vérification des faits sont plus importantes que jamais.
La 5G affaiblit-elle le système immunitaire ? Que dit la science ?
Les inquiétudes concernant l'impact potentiel de la 5G sur le système immunitaire ne sont pas nouvelles ; elles existaient déjà avant la pandémie de COVID-19 et se sont généralisées à mesure que le monde a été plongé dans une crise sanitaire.
Cette vague de désinformation a donné naissance à des théories du complot liant la connectivité 5G à la possibilité de contracter le virus, ce qui inquiète de nombreuses personnes quant à l'impact potentiel de cette technologie sur la santé humaine.
Toutefois, les agences de santé et scientifiques ont rapidement réagi pour clarifier la situation. L’Agence australienne de protection radiologique et de sûreté nucléaire (ARPANSA), une organisation prestigieuse dans le domaine de l’évaluation des risques radiologiques, a apporté une réponse claire pendant la pandémie.
Selon l'ARPANSA, ce n'est que lorsque les humains sont exposés à des rayonnements radiofréquences (RFR) à des niveaux de puissance bien supérieurs aux limites approuvées par les autorités que leur température corporelle peut s'élever au point d'affecter temporairement leur système immunitaire. Or, en pratique, les appareils 5G fonctionnent à des niveaux de puissance beaucoup plus faibles, insuffisants pour produire des effets biologiques significatifs.
Des scientifiques ont également mené de nombreuses études spécialisées pour tester l'impact des ondes RFR sur les facteurs immunitaires tels que les antigènes et les anticorps, et n'ont trouvé aucune preuve de changements dans la fonction immunitaire.
Des études à long terme, rigoureusement menées et reproductibles continuent de confirmer que l'utilisation des téléphones mobiles 5G n'affecte pas le système immunitaire.
Dans le même temps, les données épidémiologiques n'ont enregistré aucun changement significatif des taux de cancer ou d'infections virales au sein de la population depuis le déploiement de la technologie 5G.
En réalité, les limites de puissance et les niveaux d'exposition aux ondes radio émises par les téléphones et les stations de base sont strictement réglementés par les organisations scientifiques et les agences gouvernementales du monde entier.
Ces mesures continuent de prouver leur efficacité pour garantir la sécurité sanitaire publique, malgré la désinformation qui continue de se propager sur les réseaux sociaux.