Transformation numérique

5G et santé humaine : fait scientifique ou peur infondée ?

Phan Van Hoa June 16, 2025 07:59

Depuis le lancement de la technologie 5G, les inquiétudes quant à son impact sur la santé humaine se sont accrues. Face à cette évolution, la question se pose : les signaux 5G sont-ils vraiment aussi dangereux qu’on le pense ?

Depuis le déploiement officiel du réseau 5G en 2019, la controverse entourant son impact sur la santé humaine ne s'est pas apaisée. Bien que de nombreux chercheurs et organismes de santé réputés aient affirmé que les appareils 5G, utilisés conformément aux directives actuelles, sont totalement sûrs, rumeurs, théories du complot et désinformation continuent de circuler sur les réseaux sociaux et les médias non officiels.

Alors que la prochaine version de la 5G, la 5,5 G (5G - Advanced), approche progressivement de son déploiement massif dans de nombreux pays à travers le monde, la question de la sécurité des signaux radio se pose à nouveau. Que disent réellement les experts ? Les ondes 5G ont-elles l'impact négatif sur la santé, comme beaucoup le craignent ?

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Photo d'illustration.

Selon les experts, les inquiétudes concernant la 5G peuvent être divisées en trois groupes principaux, selon leur nature et leur validité. Le premier groupe regroupe des inquiétudes fondées, liées à la nécessité de mieux comprendre le rayonnement radiofréquence (RFR) généré par les appareils et les stations de base 5G.

Le deuxième groupe reflète le scepticisme quant à l’efficacité des réglementations imposées par le gouvernement régissant les niveaux d’exposition aux RFR, c’est-à-dire quant à savoir si les normes actuelles sont suffisamment strictes pour protéger la santé publique.

Le troisième groupe, plus courant sur les réseaux sociaux, comprend des affirmations sans fondement ou mythiques, telles que la 5G provoquant des épidémies, le contrôle de l’esprit ou même étant une arme biologique déguisée.

Face à une vague d’informations multidimensionnelles, faire la distinction entre les données scientifiques vérifiées et la désinformation est plus urgent que jamais, d’autant plus que la 5G continue de se développer et d’étendre son influence dans tous les domaines, des télécommunications aux soins de santé et aux transports intelligents.

Normes de sécurité 5G : qui les contrôle et sont-elles dignes de confiance ?

Aux États-Unis, la sécurité liée à l'exposition aux RFR est une préoccupation de longue date. Depuis 1982, l'Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE), l'une des principales organisations du secteur, publie des normes visant à protéger la santé humaine contre les effets des RFR.

Au niveau international, la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP), dont le siège est en Allemagne, travaille également en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation internationale du travail (OIT) et de nombreuses autres agences pour élaborer et mettre à jour les limites mondiales d’exposition aux RFR.

Avant le déploiement officiel de la 5G, les impacts potentiels de l'exposition aux RFR sur les nouvelles fréquences ont été étudiés en profondeur. Une grande partie de la bande de fréquences de la 5G, de 600 MHz à 3,5 GHz, était déjà utilisée pour les services de télécommunications traditionnels ou se situait à proximité des bandes établies, ce qui a permis aux scientifiques de disposer d'une base d'évaluation plus complète.

Aux côtés de l'IEEE et de l'ICNIRP, des agences gouvernementales comme l'Institut national du cancer (NCI) des États-Unis suivent de près les recherches relatives à l'utilisation des téléphones portables et à leurs effets sur la santé. Les résultats recueillis montrent que les normes actuelles sont appropriées et garantissent la sécurité des utilisateurs.

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Il existe de nombreuses preuves que l'utilisation des fréquences des réseaux 5G ne présente aucun danger pour l'homme si elle est correctement contrôlée et exploitée conformément aux normes techniques établies. Photo : Internet

Pour les fréquences plus élevées, telles que la bande des ondes millimétriques (mmWave) couramment utilisée dans des applications telles que les scanners de sécurité des aéroports, les systèmes radar automobiles et les capteurs de sécurité, l'IEEE a créé des comités dédiés pour poursuivre des recherches approfondies.

Cependant, de nombreuses données actuelles montrent que l’application de ces fréquences dans les réseaux 5G ne présente pas de danger pour les humains si elle est correctement contrôlée et exploitée conformément aux normes techniques établies.

Craintes liées à la chaleur, aux radiations et au cancer : la 5G est-elle vraiment si effrayante ?

Lorsqu’une cellule est surchauffée ou que son ADN est gravement endommagé, la division peut devenir incontrôlée, ce qui est l’un des mécanismes qui conduisent au cancer.

Au quotidien, nous sommes constamment exposés à des rayons qui peuvent échauffer nos cellules, notamment les rayons ultraviolets (UV) du soleil. Bien que les rayons UV qui atteignent la surface de la Terre ne soient pas ionisants, ils sont suffisamment énergétiques pour bronzer et brûler la peau, et, à terme, augmenter le risque de cancer de la peau.

De même, une exposition rapprochée à des appareils émettant des niveaux extrêmement élevés de RFR, comme ceux que l'on trouve dans les environnements industriels, peut également présenter un risque pour la santé humaine. C'est pourquoi les gouvernements ont fixé des limites strictes pour prévenir la surexposition.

Cependant, pour endommager directement l'ADN à un niveau susceptible de provoquer un cancer des organes internes, un type de rayonnement plus puissant est nécessaire, comme les rayonnements ionisants. Ce groupe comprend les rayons X et les rayons gamma, les types de rayonnement les plus énergétiques du spectre électromagnétique, capables de pénétrer les tissus corporels et de dégrader la structure moléculaire de l'ADN en cas d'exposition à de fortes doses.

En revanche, les signaux 5G, qui sont une forme de RF, ne sont pas considérés comme des rayonnements ionisants. Cela signifie qu'ils ne possèdent pas suffisamment d'énergie pour endommager l'ADN ou provoquer des modifications génétiques susceptibles de provoquer un cancer.

Aux États-Unis, la Federal Communications Commission (FCC) – l’agence qui réglemente la politique relative à la radio – a établi des limites d’exposition aux RFR pour les travailleurs et le public, sur la base des directives du National Council on Radiation Protection and Measurements (NCRP).

Ces limites de rayonnement sont basées sur des décennies de recherche et sont régulièrement mises à jour pour garantir la sécurité dans un environnement de vie de plus en plus moderne.

Les téléphones chauffent pendant l’utilisation : avertissement sanitaire ou simple malentendu technologique ?

De nombreuses personnes ont sûrement déjà senti leur téléphone chauffer lors de longs appels, de visionnages de vidéos en continu ou de jeux vidéo intensifs. Ce phénomène, appelé « surchauffe du téléphone », suscite souvent des inquiétudes quant aux risques pour la santé, voire au cancer, liés à la chaleur émise.

La réponse est non. La surchauffe du téléphone n'est pas due aux RF, le type d'ondes que la technologie 5G utilise pour transmettre les signaux. En réalité, cette augmentation de température est due au fonctionnement intensif du processeur (CPU) et des composants électroniques du téléphone, notamment lors de tâches lourdes comme le visionnage de vidéos haute résolution ou de jeux 3D.

La puissance de transmission des téléphones portables à n'importe quelle fréquence, y compris la 5G, est très faible, insuffisante pour chauffer la peau ou les tissus du corps, même lorsqu'ils sont tenus près de l'oreille pendant une longue période.

Les inquiétudes concernant les risques de cancer liés à l'utilisation du téléphone portable sont étudiées par des organismes de santé de premier plan à travers le monde depuis près de trois décennies. Des études financées par les National Institutes of Health (NIH) des États-Unis n'ont démontré aucun lien fiable entre l'utilisation du téléphone portable et l'augmentation des taux de tumeurs cérébrales dans la population.

Même parmi les jeunes de moins de 20 ans, qui ont tendance à utiliser le plus leur téléphone, des études menées en Suède n’ont pas constaté d’augmentation des taux de cancer du cerveau ou de la thyroïde.

Plus important encore, la sécurité des fréquences utilisées par la technologie 5G a été évaluée. Les spécifications et les limites d'exposition ont été clairement établies par des organisations telles que l'IEEE et l'ICNIRP, garantissant ainsi que l'utilisation quotidienne du téléphone reste dans les limites de sécurité pour les utilisateurs.

Rejeter la théorie du complot 5G liée au COVID-19

L'avènement et le développement de la technologie 5G ont engendré une vague d'incompréhension et de désinformation autour des RFR. Cependant, l'une des théories du complot les plus dangereuses est celle selon laquelle les réseaux 5G auraient provoqué ou contribué à la propagation du virus SARS-CoV-2, responsable de la pandémie de COVID-19.

Il ne s'agit pas d'une simple rumeur infondée, mais d'une menace bien réelle. En avril 2020, au plus fort de la pandémie et de la panique mondiale, au moins 77 antennes-relais de téléphonie mobile ont été incendiées au Royaume-Uni.

Un technicien en télécommunications a même été hospitalisé après avoir été agressé au couteau, simplement parce qu'il travaillait à proximité d'une antenne 5G. Ce grave incident a contraint de nombreux gouvernements à intervenir, créant des pages d'information officielles pour réfuter les fausses informations et affirmer clairement l'absence de lien scientifique entre la technologie 5G et la COVID-19.

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La théorie du complot selon laquelle la 5G aurait causé la pandémie de COVID-19 a été rejetée par les scientifiques.
Photo : Internet

Microbiologistes, épidémiologistes et journalistes du monde entier se sont également exprimés, fournissant des preuves scientifiques et des explications claires pour réfuter les fausses allégations. Aucun mécanisme biologique, de la structure du virus à sa capacité de transmission, ne démontre que les ondes 5G peuvent créer ou propager des virus.

Cependant, la théorie du complot continue de muter. Après que l'hypothèse selon laquelle la 5G serait à l'origine de la COVID-19 a été écartée, certains ont affirmé que la pandémie n'était qu'un prétexte pour implanter secrètement des micro-dispositifs 5G dans les populations par le biais d'injections de vaccins.

Cette théorie s'est rapidement répandue sur les réseaux sociaux, forçant les scientifiques et les médias à continuer de s'exprimer. Parmi les réfutations, de nombreux experts ont souligné qu'aucune technologie actuelle ne permettait de créer un dispositif 5G suffisamment petit pour être implanté via une aiguille de vaccin classique, un détail non scientifique qui a été largement diffusé.

Cet incident met en lumière une réalité inquiétante : la désinformation sur les technologies peut non seulement semer la panique, mais aussi mener à la violence. C'est pourquoi une communication transparente, une science accessible et la vérification des faits n'ont jamais été aussi importantes à l'ère numérique.

La 5G affaiblit-elle le système immunitaire ? Que dit la science ?

Les inquiétudes selon lesquelles la 5G pourrait affaiblir le système immunitaire ne sont pas nouvelles. Elles existaient déjà avant la pandémie de COVID-19 et se sont répandues à mesure que le monde était plongé dans une crise sanitaire.

Cette vague de désinformation a donné lieu à des théories du complot reliant la connectivité 5G à la possibilité de contracter le virus, laissant de nombreuses personnes préoccupées par l’impact potentiel de la technologie sur la santé humaine.

Cependant, les agences sanitaires et scientifiques sont intervenues rapidement pour clarifier la situation. L'Agence australienne de radioprotection et de sûreté nucléaire (ARPANSA), une organisation prestigieuse dans le domaine de l'évaluation des risques radiologiques, a apporté une réponse claire pendant la pandémie.

Selon l'ARPANSA, seule une exposition humaine aux RFR à des niveaux de puissance bien supérieurs aux limites autorisées par le gouvernement peut entraîner une augmentation de la température corporelle à un niveau affectant temporairement le système immunitaire. Cependant, en situation réelle, les appareils 5G fonctionnent à des niveaux de puissance bien inférieurs, insuffisants pour produire des effets biologiques significatifs.

Les scientifiques ont également mené de nombreuses études spécialisées pour tester l’impact des ondes RFR sur les facteurs immunitaires tels que les antigènes et les anticorps et n’ont trouvé aucune preuve de changements dans la fonction immunitaire.

Des études à long terme, rigoureusement menées et reproductibles continuent de confirmer que l’utilisation du téléphone mobile 5G n’affecte pas le système immunitaire.

Dans le même temps, les données épidémiologiques n’ont enregistré aucun changement significatif dans les taux de cancer ou d’infections virales dans la population depuis le déploiement de la technologie 5G.

En fait, les limites de puissance et les niveaux d’exposition aux ondes radio des téléphones et des stations de base sont strictement réglementés par des organisations scientifiques et des agences gouvernementales du monde entier.

Ces mesures continuent de s’avérer efficaces pour garantir la sécurité sanitaire publique, malgré la désinformation qui continue de se propager sur les réseaux sociaux.

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