
Par une nuit pluvieuse, je rentrais chez moi en moto-taxi technologique après une soirée bien arrosée. La pluie tardive était froide. Les gouttes tombaient de côté, fouettant mon visage engourdi. La lumière jaune projetait une obscurité sombre et brumeuse sur le rideau de pluie. Le front apparaissait et disparaissait sans cesse dans l'eau, tantôt clair, tantôt flou. Le jeune conducteur nous suggéra de nous garer sous le porche pour nous abriter rapidement.
Le jeune homme parlait avec un fort accent du centre. Lorsqu'il s'était installé à Saïgon pour ses études, il avait dû cumuler de nombreux petits boulots et avait finalement choisi de travailler comme chauffeur de taxi-moto pour se libérer du temps. Un jour de congé, il gagnait entre quatre et cinq cent mille dollars. Un jour de repos, il gagnait environ deux cents. La ville n'était pas facile à vivre, alors il s'accrochait à ses études dans l'espoir de changer de vie et d'aider ses parents à la campagne. À chaque virage, l'avenir, la campagne et la maison nous attendaient ; il fallait donc être en sécurité pour nous-mêmes et pour nos clients. La pluie continuait de s'abattre sur le toit en tôle ondulée où nous nous abritions. Peu importe, car, comme le disait le jeune chauffeur, l'avenir nous attendait.

Mais tout le monde ne voit pas le chemin du retour à chaque virage. Parfois, en lisant les informations dans les journaux ou sur les réseaux sociaux, on entend encore les statistiques d'accidents de la route après les vacances, ou pendant le Têt, lorsque les gens sont sur la route pour rentrer. Ces chiffres atténuent aussi la joie. La hâte dans un virage, l'accélération qui s'accélère. Tout le monde veut aller vite, personne ne veut ralentir au milieu de la circulation. Tout le monde se bat pour atteindre une destination rapide. C'est là que nous ralentissons toute notre vie.
Ou bien nous gardons l'habitude de « tout donner » à table, forçant les gens à boire, nous abstenant de boire et même affichant notre « courage » en buvant, pour finalement finir ivres sur le chemin du retour. L'alcool est toujours une source de stimulation pour les voitures qui roulent à toute vitesse. Début juin, un tragique accident à Bac Giang, causé par un conducteur avec un taux d'alcoolémie 1,5 fois supérieur au taux autorisé, a provoqué un événement social choquant. Ce sont le chagrin et les terribles conséquences qui ont tiré la sonnette d'alarme et incité les conducteurs à contrôler leur vitesse. Sur le chemin du retour, mais devant cette voiture roulante, se trouvaient également des personnes qui ne pourraient jamais rentrer chez elles.
Sur toutes les routes du pays, chaque jour, des millions de véhicules circulent, des millions de personnes font l'aller-retour, et au bout du compte, il reste une conscience pour l'avant de ces véhicules. Si nous savons qu'il y a encore un toit, avec les bras des parents qui nous attendent, avec l'amour du mari et de la femme, avec l'attente des enfants, avec tant de choses qui méritent que nous soyons prudents, retenus et soutenus, alors les véhicules qui roulent seront toujours en sécurité pour rentrer chez eux.

Mon trajet domicile-travail fait environ 20 km. Tôt le matin, ma mère va toujours au portail pour m'attendre au bout de l'allée avant de faire demi-tour pour fermer la porte. Les jours où je rentre tard, elle est toujours éveillée et attend. La lumière est allumée sur sa véranda, elle se balance dans son hamac, la main toujours sur le téléphone. Elle connaît le bruit de ma voiture par cœur. Il suffit que je m'arrête au portail pour entendre le tintement de sa clé. Ma mère attend toujours comme ça, même si depuis plus de 20 ans, son enfant sait conduire et peine à gagner sa vie. Pour elle, quand son enfant rentre à la maison après une journée passée à errer dans les rues, c'est la paix. Et je crois que toutes les mères du monde attendent le retour de leur enfant avec le même sentiment.
Alors, en conduisant, je pense toujours à ma maison et à ma mère. Car je sais que l'amour est dans le cœur, mais la paix est au volant. En parcourant notre pays, je me dis qu'il y a toujours une maison et quelqu'un qui attend. C'est juste qu'on s'en rend compte tôt ou tard !
Article : Tong Phuoc Bao
Illustration : Document