5 cas d'empoisonnement politique à travers le monde

1. Le séparatiste bulgare Georgi Markov

Georgi Markov assassiné à Londres avec de la ricine injectée dans sa cuisse

En 1978, en pleine Guerre froide, le dissident bulgare Georgi Markov attendait un bus à Londres pour rentrer chez lui après une journée de travail à la BBC. Soudain, un passant lui fit une piqûre dans la cuisse, le laissant affalé sur un parapluie. Le soir même, il développa une forte fièvre et mourut trois jours plus tard.

En réalité, la pointe du parapluie était une arme. L'écrivain bulgare a été empoisonné par un liquide contenu dans une gaine de la taille d'une épingle. Après une autopsie, le médecin légiste a découvert qu'il était mort subitement d'une intoxication à 0,2 mg de ricine, un poison 6 000 fois plus puissant que le cyanure. À ce jour, le meurtre reste un mystère.

2. Le dirigeant palestinien Khaled Mechaal

Khalid Mashal, chef politique du Hamas. Source : presstv.ir

En septembre 1997, à Amman, plusieurs espions du Mossad (Israël) ont tenté d'assassiner Khaled Mechaal, le directeur politique du mouvement islamique Hamas, en lui versant du poison dans le cou.

Khaled Mechaal était dans le coma et a été sauvé grâce à l'intervention du roi de Jordanie. Le roi Hussein a demandé au gouvernement israélien, dirigé par le Premier ministre Netanyahou, de fournir un antidote en échange de la libération de deux agents des services de renseignement israéliens.

3. L'ancien président de l'Ukraine Viktor Iouchtchenko

Monsieur Viktor Iouchtchenko

En septembre 2004, le candidat de l'opposition ukrainienne Viktor Iouchtchenko, héros de la Révolution orange, est soudainement tombé gravement malade alors qu'il faisait campagne pour la présidence contre son adversaire soutenu par la Russie, Viktor Ianoukovitch.

Trois mois plus tard, les médecins autrichiens ont découvert que la victime avait été empoisonnée à la dioxine. Viktor Iouchtchenko est devenu président de l'Ukraine en janvier 2015. Cependant, malgré des soins attentifs, son visage était défiguré.

4. L'ancien officier de renseignement du KGB Alexandre Litvinenko

L'ancien officier des renseignements russes Alexandre Litvinenko.

Le 1er novembre 2006, Alexandre Litvinenko, dissident russe et ancien officier du KGB, a rencontré deux Russes pour prendre le thé à l'hôtel Milenium, dans le centre de Londres, afin de discuter affaires. À l'époque, Litvinenko enquêtait sur des liens présumés entre le Kremlin et divers groupes mafieux. Il coopérait également avec les services de renseignement britanniques.

Après avoir bu le thé, M. Litvinenko s'est senti mal et est décédé quelques semaines plus tard à l'âge de 43 ans, d'un empoisonnement au polonium-210, une substance radioactive hautement toxique produite par la Russie.

Une enquête menée au Royaume-Uni a conclu que le président russe Vladimir Poutine avait « probablement approuvé » l'assassinat de l'ancien espion russe. Moscou a rejeté ces accusations et critiqué les « absurdités » de Londres. L'empoisonnement de Litvinenko a déclenché une crise diplomatique entre le Royaume-Uni et la Russie, Moscou refusant d'extrader le principal suspect.

5. L'affaire Kim Jong-nam

M. Kim Jong Nam. Photo : Getty.

Le 13 février 2017, alors qu'il attendait un vol pour Macao à l'aéroport international de Kuala Lumpur, Kim Jong-nam, le demi-frère du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, a été agressé par deux femmes et un liquide lui a été jeté au visage.

Après avoir reçu les premiers soins à l'aéroport, Kim Jong-nam est décédé sur le chemin de l'hôpital. Des traces de l'agent neurotoxique VX, classé comme arme de destruction massive, ont été retrouvées sur son visage et dans ses yeux lors d'une intervention chirurgicale.

La Corée du Nord a nié avec véhémence toute implication dans l'assassinat, mais le pays possède l'agent neurotoxique VX, selon les experts. L'enquête est en cours, tout comme celle sur la manière dont les deux femmes se sont procuré le VX.