Sept pays d'Amérique latine s'engagent à restaurer 20 millions d'hectares de terres dégradées
(Baonghean) - En marge des négociations sur le changement climatique qui se déroulent à Lima, au Pérou, sept pays d'Amérique latine se sont engagés à restaurer 20 millions d'hectares de terres dégradées par la surexploitation et l'agriculture intensive. Ce chiffre équivaut à 10 % des terres arables d'Amérique latine.
(Baonghean) - En marge des négociations sur le changement climatique qui se déroulent à Lima, au Pérou, sept pays d'Amérique latine se sont engagés à restaurer 20 millions d'hectares de terres dégradées par la surexploitation et l'agriculture intensive. Ce chiffre équivaut à 10 % des terres arables d'Amérique latine.
Sept pays, dont le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Équateur, le Guatemala, le Mexique et le Pérou, ont signé un accord soutenant les politiques de reforestation et de restauration des terres dégradées. Cependant, le Brésil, premier pays agricole de la région, n'y a pas participé.
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Photographie d'une terre dégradée par la surexploitation humaine. Photo : AP/ Juan Karita |
Cet accord s'inscrit dans le cadre de l'initiative « 20x20 », pilotée par Walter Vergara du World Resources Institute (WRI). « L'Amérique latine ne pourra pas réduire ses émissions si elle ne s'attaque pas rapidement au problème de l'utilisation excessive des terres », a expliqué M. Vergara. La restauration de 20 millions d'hectares de terres dégradées doit commencer d'ici 2020.
En Équateur, pays où la protection de la nature est inscrite dans la constitution, un programme appelé « Socio Bosque » a été mis en œuvre pour soutenir les petits exploitants, les protecteurs des forêts ou améliorer l'état des sols. Au Guatemala, le gouvernement a mis en place des incitations financières pour accroître les revenus et garantir la sécurité des agriculteurs.
Toutes les politiques mondiales de développement visant à lutter contre la déforestation s'inscrivent dans le cadre du programme REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts), adopté lors de la Conférence sur le climat de Varsovie, en Pologne, en décembre dernier. Grâce à REDD, les pays bénéficieront de subventions s'ils gèrent efficacement leur couvert forestier.
Cependant, la plupart des pays sous-estiment souvent l'enjeu de la protection des forêts au profit du développement de l'agriculture, de l'exploitation minière et de la foresterie. Walter Vergara espère donc : « L'initiative 20x20 sera la première étape vers la restauration des zones dégradées et la transition vers la déforestation zéro. Il est important que les pays prennent conscience des avantages qu'ils y gagnent. Et nous serons là pour rappeler aux pays de respecter leurs engagements. »
Le programme bénéficiera du soutien de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et de grands organismes de recherche comme le Centre international d'agriculture tropicale (CIAT). « Il s'agit d'un programme à long terme. La restauration des écosystèmes peut prendre cinq, dix, voire quinze ans. Nous devons aider les gouvernements à faire les bons choix pour convaincre les populations que leurs revenus dépendent de la protection de l'environnement qui les entoure », explique Elcio Guimaraes, directeur de recherche du CIAT. Les trois types de projets prioritaires sont : le reboisement avec des essences locales ; l'agroforesterie ; et la réintroduction de méthodes agricoles plus durables.
La restauration des écosystèmes est non seulement chronophage, mais aussi très coûteuse. Actuellement, cinq fonds d'investissement spécialisés dans le développement de projets d'agriculture et de foresterie durables ont contribué à hauteur de 365 millions de dollars au programme 20x20. Cependant, le montant réel nécessaire à sa mise en œuvre s'élève à plusieurs milliards de dollars. Clément Chenost, directeur de la Fondation Moringa, a quant à lui déclaré qu'il était important que le projet 20x20 bénéficie du soutien du gouvernement.
Chu Thanh(Selon LeMonde du 8 décembre)