Égypte : le Conseil militaire ordonne la dissolution du Parlement
Le 15 juin, le Conseil suprême des forces armées égyptiennes a ordonné la fermeture du Parlement, suite à une décision de la Cour constitutionnelle suprême selon laquelle le pouvoir législatif avait été élu de manière inconstitutionnelle.
Plus tôt dans la journée, le Secrétariat du Parlement égyptien a reçu une notification officielle du conseil militaire au pouvoir lui demandant de dissoudre immédiatement l'organe suite à la décision du tribunal.
Une manifestation en Égypte.
Le journal Al-Ahram a cité une source anonyme selon laquelle le secrétaire général du Parlement, Sami Mahran, avait reçu un avis de l'armée interdisant à quiconque, à l'exception des employés parlementaires et des journalistes, d'entrer dans le bâtiment du Parlement.
Les forces de sécurité ont été déployées autour du bâtiment du Parlement pour empêcher les gens, y compris les législateurs, d'entrer dans le bâtiment sans notification officielle.
Le 14 juin, le Secrétariat de l'Assemblée nationale a annoncé l'ordre du jour de la semaine à venir pour les législateurs, qui comprendra notamment l'examen de la décision de la Cour constitutionnelle. Cette dernière avait précédemment déclaré inconstitutionnelle la loi électorale parlementaire égyptienne. Cette décision implique la dissolution des deux chambres du Parlement avant la tenue de nouvelles élections.
Une source judiciaire égyptienne a déclaré le 15 juin que le Conseil suprême des forces armées (CSFA) reprendrait le pouvoir législatif et contrôlerait le budget de l'État jusqu'à ce que le pays d'Afrique du Nord élise un nouveau parlement.
Cette source a cité l'article 56 de la Déclaration constitutionnelle publiée par le CSFA en mars 2011, affirmant que les forces armées disposent de larges pouvoirs pour gérer les affaires du pays pendant la période de transition, suite à l'effondrement du gouvernement de l'ancien président Hosni Moubarak.
Cet article énumère 10 pouvoirs que le SCAF contrôle pendant cette période, y compris le droit de nommer le Premier ministre et les ministres du cabinet, le droit de nommer des fonctionnaires civils et militaires, et le droit de légiférer et de décider des questions budgétaires nationales.
Le 15 juin, le président du Parlement égyptien du Parti de la Liberté et de la Justice (PLJ), Saad El-Katatny, a déclaré que la décision de la Cour était motivée par des considérations politiques. M. El-Katatny a affirmé que le Parlement n'avait pas reçu la décision de la Cour constitutionnelle suprême concernant la dissolution des deux chambres du Parlement. Il a laissé entendre que la décision de la Cour était motivée par des considérations politiques.
Dans une déclaration publiée sur le site officiel du Parti des Frères musulmans pour la justice et la paix (PFJ), M. El-Katatny a également accusé la presse de mener une guerre contre le Parlement ces derniers mois. Il a indiqué que les Frères musulmans avaient discuté des prochaines étapes, notamment de la poursuite de la candidature de leur candidat à la présidentielle, Mohamed Morsi, au second tour, le 16 juin.
Selon (TTXVN)-DT